Décès d’un ancien maire de Coulon (79), M. Pierre Rousseau : « le devoir accompli »
Ancien maire de Coulon (79), M. Pierre Rousseau est décédé à l’âge de 88 ans. En 1989, à l’issue d’une carrière professionnelle achevée au Crédit Agricole de Vendée, le tout jeune retraité avait présenté, avec succès, sa liste aux élections municipales de Coulon face à M. Maurice Moinard, le maire en poste depuis de longues années. Après plus de neuf années à la tête de deux équipes municipales, M. Rousseau avait choisi, en 1998, de se retirer doucement de la vie publique, à mi-mandat.

Le plus sérieusement du monde, c’est le 1er avril 1998 que M. Pierre Rousseau a envoyé sa lettre de démission au préfet des Deux-Sèvres de l’époque, M. Gueullette. Après avoir reçu le 16 avril suivant l’accord de ce dernier, le 24 avril, le maire en informait individuellement chacun des conseillers municipaux de Coulon : « Considérant qu’il y a un temps pour tout dans la vie, et qu’il est sage désormais de passer le relais ».
En effet, M. Rousseau avait décidé d’appliquer sa résolution faite aux dernières élections : « J’avais fait savoir aux élus, disait-il, que j’acceptais d’assurer la transition, mais avec la volonté de trouver un successeur en cours de mandat. En 1995, j’avais hésité à solliciter auprès des électeurs le renouvellement de mon mandat. J’approchais alors de mes 68 ans et j’avais pu mesurer depuis 1989 combien la fonction était à la fois exaltante car, s’agissant d’une commune rurale, de surcroît très touristique, elle appelait une disponibilité de tous les instants ».
Ayant eu 70 ans en octobre 1997, et compte-tenu des exigences de la fonction et surtout des problèmes de santé, l’ancien premier magistrat de Coulon estimait « ne plus être en mesure d’assumer correctement les devoirs de la charge de maire et de président de la Communauté de communes de la Venise Verte ». M. Rousseau était à mi-chemin de son quatrième mandat d’élu dont le second mandat de maire.

La commune de Coulon, et plus particulièrement le centre-bourg, garderont à jamais l’empreinte de M. Pierre Rousseau. Durant ses fonctions, le site a connu une grande métamorphose. La place de l’Eglise et ses rues adjacentes ont été refaites. L’église, elle-même, a été consolidée et rénovée, par obligation, car des murs se lézardaient dangereusement. Il avait eu l’idée prémonitoire de préconiser l’achat de la maison de la famille Artarit « sans projet précis ». Avec ses dépendances, ce bâtiment héberge maintenant la mairie et le siège du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin. C’est encore lui qui a remué ciel et terre pour que les Grands Travaux de rénovation des quais de la Sèvre Niortaise se prolongent davantage en aval du centre de Coulon. Avec MM. Jean Thébault et Daniel Biston, respectivement maires de Magné et de Sansais-La Garette, il est aussi l’artisan des réalisations et des nombreuses initiatives, plus ou moins heureuses, de la Communauté de Communes de la Venise Verte. Une intercommunalité, créée en 1993, qu’il a présidé, à la suite de M. Thébault, de 1995 jusqu’au 26 août 1998, puis comme délégué de Coulon jusqu’à la dissolution de cette structure fin 1999, suite à l’adhésion forcée des trois communes à la Communauté d’agglomération de Niort. Il a accompagné les débuts du Centre Social et Culturel du Marais. Une naissance qui s’est faite dans la douleur car, en premier lieu, c’était un projet phare de la municipalité précédente avec des communes voisines, et que, ensuite, les protagonistes avaient du mal à s’entendre sur les modes de fonctionnement et de financement.
Par ailleurs, on peut citer l’installation d’un poste estival de Gendarmerie ; le premier aménagement de la plaine de l’Autremont ; la déviation de la Route départementale 123 qui traversait auparavant le centre-bourg ; la construction d’une mini-déchetterie intercommunale ; la gestion municipale des quais loués à l’Etat avec un règlement régissant la batellerie professionnelle de tourisme ; l’instauration d’un conseil municipal des jeunes ; la fondation, en mai 1991, d’une Société d’Economie Mixte Coulon – Venise Verte chargée de gérer les équipements destinés au tourisme, en marge de l’Office de Tourisme local ; l’accompagnement de l’Association de Sauvegarde du Marais et Insertion Professionnelle (ASMIP), créée en 1994 ; etc.
Enfin, en quittant sa fonction d’élu municipal, M. Pierre Rousseau se félicitait d’avoir « remis à flot des finances de la commune gravement déséquilibrées ». A ce sujet, il avait déclaré : « cela a été très dur, surtout pendant les trois premières années. On se demandait s’il ne fallait pas fermer l’école. Ensuite ce fut l’église ! Et puis, il y a eu le centre d’hébergement du Préplot lourdement déficitaire. . . Mais, vous savez, les plus grandes satisfactions viennent des choses difficiles ».
Il concluait ainsi : « A force de conviction et d’équité, la cohésion sociale de la commune a été restaurée. Des personnes qui ne sont pas du même bord politique que moi m’ont félicité. C’est une de mes plus grandes satisfactions ».
M. Pierre Rousseau est, désormais, parti avec le sentiment du devoir accompli.
Gilles PETIT