Coulon
NIORT : 6 juin 2023, la manifestation « Retrait de la réforme des retraites », en images. Photos Gilles PETIT







Photos-reportage Gilles PETIT
COULON 79 : la 53ème édition de « la grange de camille »
Pour la 53ème fois, l’espace culturel « la grange de camille » a rouvert ses portes sous le titre 2023 « Escale des arts ». Tous les après-midis jusqu’au 1er octobre 2023, le public peut déambuler librement dans ce lieu artistique atypique, fondé par le regretté André Pignoux.

Photographie, peinture, sculpture, art papier, aquarelle, dessin à la plume, gravure, pastel . . . , onze artistes se partagent l’espace : Élisabeth BLANCHART, Danielle BAUDRY, Fredy GAUTIER, Patrick GÉLINEAU, Christiane GILBERT, Camille GOUGNARD, Phil LEJEUNE, Daniel MAR, Sandrine PIGNOUX, Pierre REBICHON et une sélection de photographies prises entre 1964 et 1976 par André PIGNOUX.
Au fil des expositions :








Les œuvres présentées dans ce reportage sont la propriété de leurs auteurs. Photos Gilles Petit
Exposition Rive Gauche « Escale des Arts » à « la grange de camille » n° 75 chemin de Halage 79510 COULON. http://www.lagrangedecamille.jimdofree.com
Gilles PETIT
L’histoire des 50 ans de « la grange de camille » est à revivre au lien suivant : https://wp.me/p61nmR-NR
Revoir notre reportage vidéo réalisé à l’occasion de l’édition 2013 : https://youtu.be/4AortAw5HWI
Vingt ans déjà : le 8 mai 2003, on repêchait « L’enfant de la Conche » à Coulon (79 France)
Le 16 juillet 2003, Alice Géraud, journaliste à Libération, écrivait : « Elle n’a pas de nom. Pas d’âge. Pas de visage. Les gendarmes disent «la fille», parfois «la femme». Le curé du village, lui, préfère parler de «la maman». Ils ne savent rien d’elle. Si ce n’est qu’elle a dû accoucher d’un garçon fin avril, début mai. Le corps du nouveau-né a été retrouvé le 8 mai 2003 dans l’eau d’un canal du Marais poitevin ».
Le 8 mai 2003 était une journée quasi estivale dans le Marais Poitevin. Particulièrement à Coulon (Deux-Sèvres France), « capitale » de la Venise Verte. Ce jour-là, cette seconde zone humide de France offrait d’agréables balades aux nombreux promeneurs. Notamment le long du canal de la Rive droite de la Sèvre Niortaise, communément appelé la Rigole du Grand-Coin. C’est dans cette cathédrale de verdure, qu’en milieu d’après-midi, un homme remarque un objet flottant accroché aux herbes. Avec l’aide de ses amis, ils repêchent une besace noire de marque Centrix, lestée d’un poids. A l’intérieur, un banal sac poubelle dans lequel ils découvrent le corps d’un nouveau-né.
Une cellule « Grand Coin »
Une cellule, intitulée « Grand Coin », composée de six gendarmes de la brigade de recherche départementale de Niort est alors constituée. Les militaires sont entièrement mobilisés pour identifier le bébé et retrouver sa maman. Sous le contrôle du juge d’instruction de Niort, ils ont procédé à des centaines de vérifications. Ils ont contrôlé tous les campings, gîtes et hôtels de la région, vérifié toutes les rumeurs qui circulaient sur cette affaire. Des plongeurs ont minutieusement inspecté le cours d’eau à la recherche du moindre indice. Coulon étant située en limite de trois départements, l’enquête s’est poursuivie en Vendée et Charente-Maritime. Les enquêteurs ont même fait appel à l’hypnose pour aider un témoin à éclaircir ses souvenirs. Ce dernier aurait assisté à une animation inhabituelle près de la rigole où le promeneur a repêché la besace.
Cette besace à bandoulière a fait l’objet de toutes les attentions de la part des enquêteurs. Ceux-ci étaient même prêts à interroger tous les propriétaires de ce sac très particulier (il s’agit d’un objet publicitaire largement distribué en entreprises sur lequel figure le logo de celles-ci, une marque soigneusement découpée) resté immergé au fond de l’eau «au moins neuf à dix jours». «Il était très abîmé», explique-t-on. On imagine l’état du nouveau-né qui ne portait pas de trace de violences . « Juste un corps de nourrisson. De sexe masculin, de type européen. Sans vêtement ni signe distinctif. Et sans passé, forcément ! » précisait Alice Géraud.
Vingt ans plus tard, on ignore toujours si l’enfant est mort-né ou s’il a vécu. L’autopsie n’a donné aucune certitude. Du côté de la maman, les enquêteurs ont cherché une femme ayant pu être enceinte ce printemps-là. Ils ont comparé les grossesses déclarées et les naissances enregistrées dans les trois départements. Mais elle a pu cacher sa maternité et/ou accoucher seule. Ils ont aussi recoupé l’affaire avec les précédents dossiers d’infanticides et d’abandon d’enfant sur leur juridiction.
La municipalité se substitue à la famille.
Début octobre 2003, le petit corps a effectivement été rendu à la commune de Coulon. Il a été inhumé le mercredi 15 octobre à 10h30 dans le cimetière communal à l’issue d’une cérémonie solennelle en présence de la municipalité, du curé, d’un pasteur, de représentants de la Gendarmerie et de l’État, accompagnés de quelques Coulonnais. Les dépenses (mise en bière, transport de corps, plaque, gerbe de fleurs…) ont été prises en charge par la collectivité locale.
Depuis ce jour, la petite tombe de « L’enfant de la Conche » est régulièrement entretenue par des anonymes.
Gilles PETIT

COULON 79 : un inventaire comme bilan de mi-mandat du Conseil municipal
A l’image de la soirée des vœux 2023, présentée par la maire Mme Guichet, qui avait fait salle comble, la réunion de jeudi 27 avril 2023 devait être LA grande assemblée publique du Conseil municipal de Coulon dans la salle des fêtes locale. Seulement, une soixantaine de personnes ont assisté à un inventaire à la Prévert censé démontrer que tout va bien dans le meilleur des mondes dans la commune au terme de trois années d’exercice.
Parfaitement orchestrée par la maire, Mme Anne-Sophie Guichet a donné tour à tour la parole aux adjoints responsables de commissions, et aux élus délégués ou référents : Mesdames Marie Le-Chapelain (affaires sociales, scolaires et intergénérationnelles), Isabelle Hehunstre (Culture, animations, sports) et Angélique Dumoulin (tourisme), ainsi que Messieurs Dominique Giret (finances), Benoît Lalère (biodiversité), Fabrice Berjonneau (urbanisme, voirie, sécurité) et Julien Guibert (communication). Il s’agissait dans un premier temps de présenter les projets les plus importants et les réalisations portés par l’équipe municipale. Un second temps étant consacré aux échanges avec l’assistance.

Dans cet inventaire, il est noté beaucoup de projets intergénérationnels à l’attention, notamment, des enfants des écoles et des personnes âgées ou isolées de la commune. De l’hébergement d’une famille ukrainienne à la semaine du développement durable, en passant par l’enclos du groupe scolaire et le retour des serviettes en tissu à la cantine, Mme Marie Le-Chapelain n’a pas dévoilé le montant des dépenses engagées. Rien n’est gratuit. A ce propos, l’adjointe à la maire s’est enorgueillie de la réussite du repas annuel des aînés, sans souligner que les invités devaient payer leur repas, et étaient conviés à souscrire à une tombola au profit de la caisse communale d’actions sociales. Ainsi, les bénéficiaires alimentaient financièrement la caisse censée les aider.

Urbanisme-voirie-sécurité
Demandant de grosses dépenses, le poste urbanisme-voirie-sécurité est hétéroclite. Par exemple, on y trouve l’implantation d’équipements qui « normalement doivent faire ralentir », selon M. Fabrice Berjonneau, rapporteur de la commission ad hoc, à savoir un plateau ralentisseur au carrefour de la route de Malécot et plusieurs écluses (rétrécissements) « pas très efficaces ». Si peu efficaces que les élus ont « rajouté des coussins berlinois en dur réglementaires », encore moins satisfaisants, voire dangereux. Ces constructions inutiles ont coûté une fortune, quoique largement subventionnées. Mais ce n’est qu’une goutte d’eau face aux « gros travaux de voirie prévus avec un budget conséquent ». En effet, si quelques revêtements de rues et routes ont déjà été repris, il reste beaucoup à faire dans les écarts, « les oubliés de la commune » selon une habitante présente à la réunion. « On fait par tronçon car ça coute cher » a déclaré M. Berjonneau, lequel a omis de préciser que les zones touristiques sont privilégiées. Par ailleurs, obnubilé par la sécurité routière, l’adjoint ambitionne de régulariser globalement la circulation automobile, à l’image des ralentisseurs cités plus haut, et par des feux dits intelligents. Ainsi, une vaste étude est lancée sur la Route départementale n°123 entre les feux tricolores du centre-bourg jusqu’au pont qui enjambe la Sèvre Niortaise à Irleau. Ce projet n’étant pas chiffré publiquement, lui non plus, nous soufflons aux élus que cette étude est déjà réalisée, et payée, et qu’il suffit d’ouvrir le bon tiroir pour restituer le dossier. Les aménagements, encore récents, de la rue André-Cramois et des Bords de Sèvre sont issus de la présente étude. Il n’y a donc pas lieu d’intervenir sur ce tronçon. Des économies à la clé. Pour mémoire, une étude annexe prévoyait d’interdire cette RD123 aux voitures, au bénéfice des deux-roues et des piétons, entre le lieu-dit Préplot (face à la propriété Elise-Lucas) et le site du camping de la Venise Verte. Une route devant être créée dans les prés situés derrière les habitations existantes. Pour un budget pharaonique.
Dans cette rubrique urbanisme-voirie-sécurité, citons deux gros projets, la reconstruction des bâtiments des ateliers municipaux détruits par un incendie le 24 juillet 2021 (coût global 1 Million d’euros dont environ 20 000 € à la charge de la commune) et la création d’une nouvelle station d’épuration près de Baudichet (financée par la Communauté d’Agglomération du Niortais) qui devrait être fonctionnelle en juin prochain.

Un rapide rapport financier
Concernant les finances communales, M. Dominique Giret, rapporteur de la commission, a vite balayé le sujet. En effet, les comptes de clôture 2022 ne sont guère significatifs car de gros projets ne sont pas achevés ou non débutés, engendrant de nombreuses factures à régler. Selon M.Giret :« Des choses ont été faites grâce aux Petites Cités de Caractère [ndlr, par de substantielles subventions du Département des Deux-Sèvres]. C’est le cas notamment pour la mise en lumières financé à 50% par le biais des Petites Cités de Caractère. On a ainsi remplacé les candélabres sur l’ensemble du centre-bourg, réfléchis par l’architecte des Bâtiments de France. Ils sont aux LED [Diodes Electro Luminescentes], une modernité intéressante et une économie d’énergie. » Un nouvel équipement, non chiffré, qui ne fait pas l’unanimité dans la population coulonnaise.
Évasifs, les propos de M.Giret n’ont guère séduit l’assistance, semble-t-il. A l’issue d’une série de chiffres entremêlés de quelques explications, l’intervenant a déclaré : « le tout sans faire d’emprunt. Nous sommes sans doute la commune des Deux-sèvres la moins endettée, à hauteur de 20 € par habitant ». Selon notre analyse, une commune qui ne s’endette pas, raisonnablement bien sûr, est une commune qui ne s’enrichit pas, qui n’a pas d’ambition, qui ne croît pas à l’aide de ses dettes. D’autant que Coulon s’appauvrit dangereusement en vendant ses meilleurs biens immobiliers et en dégradant son patrimoine architectural par l’accrochage de lanternes et de projecteurs disparates.
A propos d’appauvrissement, en matière de communication, M. Julien Guibert a présenté le nouveau logo de Coulon, ainsi : « le logo reprend les éléments traditionnels de Coulon, à savoir le batelier, la barque, la pigouille. Il permet d’avoir une modernité en donnant le C de Coulon comme une porte d’entrée du Marais Poitevin et le reflet sur l’eau. » Comprendra qui peut le sens de sa réflexion en comparant cette explication avec le graphisme du logo en question. Voir notre précédent article au lien suivant : https://actualitescoulonmaraispoitevin.com/2023/01/20/coulon-79-encore-un-nouveau-logo-pour-la-commune/

Un rendez-vous manqué
Enfin, en amont de cette réunion publique, nous avions sollicité un rendez-vous avec Madame la maire afin de parler de sujets dont nous étions certains qu’ils ne seraient pas évoqués. Mme Guichet, également conseillère départementale, a décliné cette rencontre. Nous aurions étudié la main-mise du Département des Deux-Sèvres sur le patrimoine immobilier (Maisons de la Coutume), sur l’incitation à travaux (Quais) et l’ingérence en matière de tourisme (Petites Cités de Caractère), en distribuant massivement des subventions. Nous aurions aussi discuté de la dépendance administrative de la part de l’agglomération niortaise (CAN). Nous aurions également demandé des explications sur la notion de « démarche participative » (choix des lanternes LED) vue par l’équipe municipale. Enfin, il va falloir s’interroger sur le poids du tourisme à Coulon, les habitants du bourg commencent à suffoquer. Les prochaines municipalités devront remettre en état la commune. Le travail sera immense et la facture astronomique.
Gilles PETIT
NIORT : 1er mai 2023, la manifestation « Retrait de la réforme des retraites », en images. Photos Gilles PETIT

















Photos-reportage Gilles PETIT
COULON (79): Une mise en lumière imagée
Sur les dix communes deux-sévriennes engagées dans les Petites Cités de Caractère, seules Celles-sur-Belle, Coulon, La Mothe-Saint-Héray, Melle, Saint-Loup-Lamairé et Chef-Boutonne participent à l’opération « mise en lumière ». Rencontrée à Coulon, la conceptrice lumière Soizick Bihen explique la démarche.

« Il s’agit d’un projet initié par le Département des Deux-Sèvres », explique Mme Soizick Bihen. « Un concepteur lumière, Roger Narboni, de l’agence Concepto, a été missionné pour visiter toutes les Petites Cités de Caractère. L’équipe de l’agence a fait une esquisse de ces communes qui voulaient participer au projet « mise en lumière ». Par la suite, plusieurs autres concepteurs lumière ont été missionnés. Personnellement, j’ai eu la chance d’être sélectionnée par la ville de Coulon. »

Mme Bihen : « Je viens de Montmorency à côté de Paris. Je suis à la fois parisienne et bretonne. A Coulon, j’ai travaillé sur l’idée d’avoir une église éclairée en douceur, un peu dorée. Ici, seules la végétation et la faune présentes dans la région sont projetées au sol ou sur des murs. Nous trouvons pas mal d’insectes, une libellule, un héron. J’ai proposé différents tableaux aux élus coulonnais, comme ces nénuphars avec une libellule. Nous avons aussi une petite grenouille qu’il faut trouver cachée à proximité de l’église, ainsi que les ondulations de l’eau sur la rivière. Côté mairie et siège du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, nous avons un brochet, un héron, un immense arbre au pied d’un parterre de roseaux. »
De nombreux projecteurs
La place de l’Eglise de Coulon est équipée de treize projecteurs diffusant chacun une image différente fabriquée à partir de gobos. Venant de l’anglais « goes before optics », un gobo est une plaque, souvent métallique, possédant des ajours, destinée, une fois placée devant un projecteur spécifique, à créer des dessins lumineux lors de spectacles.
Selon la conceptrice lumière, « les gobos pourront un jour changer selon l’envie. Dans les Petites Cités de Caractère, ces gobos sont fixes, ils ne sont donc pas en mouvement. Cette conception, très calme, est vraiment très économe en énergie. Nous avons aussi changé des lanternes d’éclairage public au profit de Diodes Électroluminescentes (LED). Je ne sais pas si vous avez vu, tout à l’heure il y avait deux éclairages à l’intérieur de chaque lanterne. La partie décorative en haut s’allume d’abord, et, à partir d’une certaine heure, elle baisse d’intensité, jusqu’à s’éteindre. La partie basse constitue l’éclairage public qui, lui aussi, diminue progressivement avant de couper à 23 heures. En changeant l’éclairage public et en mettant des projecteurs, nous avons moins de consommation, environ 47% de gagnés, que les lanternes précédentes. Même en proposant des appareils en plus, nous avons moins de consommation. Tout est en LED, les lanternes, les projecteurs gobos et les projecteurs façade. Nous ne travaillons plus qu’avec ça.«








L’église
« Sur l’église, l’intérêt est de travailler avec différentes températures de couleurs, de 2 200° Kelvin à 4 000° K. Le clocher et l’horloge sont beaucoup plus froids que la petite porte latérale qui, elle, est plus dorée. Les lanternes disposées autour de la place reprennent les ondulations types dessinées spécifiquement pour Coulon. Le fabriquant propose ce genre de lanternes à toutes les Petites Cités de caractère concernées avec une découpe du cache différente. L’idée était de ne pas trop éblouir sur les façades avec un treillage beaucoup plus dense côté façade que côté rue, chaussées et trottoirs. Garder les lanternes d’origine aurait été plus énergivore d’autant qu’elles éclairaient dans tous les sens. On peut les adapter en LED mais il faut avoir vraiment une bonne optique car, en fait, il y a LED et LED. Il y a des LED qui rayonnent dans tous les sens et des LED avec collimateurs qui permettent d’éclairer ce que l’on veut éclairer. C’est ça le métier de concepteur lumière, c’est d’éclairer là où il faut. »
Photo Gilles PETIT

Cette mise en lumière ne constitue pas un éclairage de spectacle. On peut imaginer des vues projetées s’animer en tous sens individuellement. Ce n’est pas le but. D’autant qu’il faudrait installer un automate de commande pour un coût impressionnant.
« Dans les Petites Cités de Caractère, nous n’avons pas touché aux câbles d’éclairage public existants. Il fallait que le projet entre dans le budget. Il est important, mais je pense qu’il existe des solutions qui permettent d’évoluer aussi dans le temps. On ne fige pas les choses. Bien sûr, il est possible de changer l’image de chaque projecteur gobo. Un gobo vaut 150 €. Les projecteurs, eux, sont en place et on les garde. On est tranquille », conclut Mme Soizick Bihen.
Gilles PETIT
NIORT : 6 avril 2023, la manifestation « Retrait de la réforme des retraites », en images. Photos Gilles PETIT












Reportage sans commentaire Photos Gilles PETIT
MAGNE : les œuvres de Laurent Page ouvrent la saison culturelle 2023 du Four Pontet
L’association « Les Amis du Four Pontet » lance son programme d’expositions 2023. . . au Four Pontet à Magné (79). Les œuvres de l’artiste Laurent Page ouvrent la saison. A cette occasion, la famille du « sculpteur de scènes de vie », disparu en 2007, lui a rendu un émouvant hommage.
Cette ancienne « fabrique mécanique de pots à fleurs et de pots à résine », de M. Armand Pontet, le « spécialiste de la poterie pour le lait », a cessé sa production en 1980. A l’abandon, ce four fut racheté par la Commune de Magné en 1988 afin d’en garantir la préservation. Restauré en 1994, le Four Pontet est aujourd’hui un lieu permanent de réception et d’exposition. L’espace culturel du Four Pontet paraissait bien petit, vendredi 31 mars 2023, à la séance d’ouverture de la saison 2023, pour accueillir la famille et les amis de Laurent Page, ainsi que les artistes qui exposeront au fil de la saison.

Le président des « Amis du Four Pontet », M. Thierry Larrat et son équipe, recevront, cette année, vingt-neuf artistes pour treize expositions différentes. Voir le programme 2023 en fin d’article. M. Larrat : « Nous allons avoir un éclairage tout neuf qui permettra de mieux mettre en valeur les réalisations des artistes qui vont exposer. Nous débutons la saison par un hommage à Laurent Page qui est décédé en 2007. Laurent a été un ami de Jean-Claude Daroux, l’artiste magnésien disparu début janvier 2023. » Le Four Pontet rendra aussi hommage à Jean-Claude Daroux lors de la dernière exposition en fin de saison, du 5 au 18 octobre 2023.


Jusqu’au 12 avril 2023, le Four Pontet propose une « rétrospective Laurent Page ». Aidée par les bénévoles de l’association organisatrice, sa femme Marie a souhaité ressortir plusieurs de ses nombreuses sculptures.

Mme Marie Page : « Le lieu est magique. Il a exposé ici la dernière fois en avril 2007. J’aimerais vous faire part de quelques réflexions. C’est Laurent qui parle : Tout ce que vous voyez autour de vous n’est que pure illusion. Oh bien sûr, tout ce que vous voyez ici a un poids, une dimension, des matières faciles à identifier. L’artiste, avec ses gestes un peu magiques, utilise cette réalité bien concrète du bois sculpté, de la couleur sur de la toile. Il les transforme avec son métier et son art. On lui demande de transfigurer la réalité, d’être un peu voyeur parfois, de passer de l’autre côté du miroir. Cette illusion est bien fragile comme le tour d’un magicien qui ne tiendrait qu’à un truc et serait facile à deviner. Tout ne tient qu’à une illusion, comme le cinéma nous raconte des histoires. Il nous aide à visualiser ou à évacuer des rêves inassouvis, ou encore la musique qui nous transporte dans un autre univers inventé de toute pièce. Cet équilibre instable n’est conforté que par le métier, le respect de certaines proportions et règles, une observation attentive, une curiosité et une certaine capacité d’apprendre et d’écoute.
« Quelle importance attend-on de cela ? Ce ne sont que quelques bouts de bois avec un peu de couleurs. Face aux priorités de notre temps, le besoin de consommer ou de plaire, mais aussi et surtout, le besoin de nécessaires combats pour la dignité des chances et l’éducation pour tous, pour la lutte contre les souffrances et les maladies, on réserverait trop facilement à l’art leur fonction d’embellir le quotidien, de produire des éléments de décors, un peu d’insignifiance. Qu’on est loin d’un véritable projet pour aujourd’hui. Quelle difficulté pour l’art contemporain, et pourtant, je pense que l’artiste a un rôle irremplaçable dans notre société, dans le débat actuel, dans le besoin de spiritualité et de valeur pour notre époque un peu folle. On lui demande de temps en temps de donner du sens à ce qu’il montre, d’être à la hauteur des enjeux contemporains. Vous comprenez maintenant la difficulté pour tout créateur d’exister entre utilitaire et rêve.«
Laurent Page aurait pu également déclarer par la voix de Marie :

« Je suis créateur depuis l’âge de 10 ans. A cette époque, je dessinais déjà très bien, mieux que la plupart des gens, mais mon langage était brouillon. Je peinais à ordonner ma démarche, mais je savais déjà un peu ce que j’aurais à dire. Et ça fait quarante ans que ça dure. Les artistes ne sont probablement qu’un tout petit rouage dans la mécanique complexe des grandes horloges de notre société. Nous sommes un peu comme des enfants. On a assez peu de considération pour eux, et pourtant, je pense que nous sommes indispensables en tant que veilleur ou observateur, avec ce regard différent du spectateur engagé. J’espère donc que ce chemin de création sincère et authentique nous amènera à partager avec moi quelques émotions, sensations et réflexions. Je vous emmène dans mes histoires avec la démarche d’un homme libre et responsable. Avec mon métier, j’ai décidé d’ausculter la vie avec le matériau de prédilection, le bois, un grand matériau d’expression, de faire avec lui une sculpture utile à vivre et à rêver. »
« Merci Laurent pour toutes ces créations, sincères, authentiques, indispensables, » a ainsi conclu Marie Page.

Espace culturel du Four Pontet, 5 Quai de la Sèvre 79460 Magné
Courriel : fourpontet@magneculture.fr
Internet : http://www.magneculture.fr
Le programme des expositions – ventes 2023
Gilles PETIT (Photos)
NIORT : 28 mars 2023, la manifestation « Retrait de la réforme des retraites », en images. Photos Gilles PETIT

















Reportage sans commentaire Photos Gilles PETIT
NIORT : 23 mars 2023, la manifestation « Retrait de la réforme des retraites », en images. Photos Gilles PETIT






























Reportage sans commentaire Photos Gilles PETIT