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NIORT : 28 mars 2023, la manifestation « Retrait de la réforme des retraites », en images. Photos Gilles PETIT

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Reportage sans commentaire Photos Gilles PETIT

TOURISME FLUVESTRE : Niort et Marans « Au bout du Marais » sur la Sèvre Niortaise

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L’agence Pamplemousse by Kapalouest va gérer les locations des deux bateaux habitables électriques financés par les pouvoirs publics. L’IIBSN (Institution Interdépartementale du Bassin de la Sèvre Niortaise) va héberger les bureaux d’accueil et administratif de la section deux-sévrienne de cette entreprise rochelaise dans une partie de ses locaux réaménagés en Capitainerie, sur le Quai de Belle-Ile à Niort (Deux-Sèvres).

Le site de Port-Boinot à Niort, futur port d’attache des pénichettes de tourisme fluvial et fluvestre sur la Sèvre Niortaise et le Marais Poitevin. Photo Gilles PETIT

Selon son maire, et président de Niort Agglo, M. Jérôme Baloge, « la ville de Niort et les Deux-Sèvres ont enfin une capitainerie. Elle est belle et surtout elle est à Niort. C’est par fierté qu’elle rappelle à quel point notre rivière est un fleuve, certes méandreux, qui constitue ce formidable parc naturel du Marais Poitevin. Son itinéraire est très peu direct, mais tout à fait charmant vers la mer. Et là se réalise un vieux rêve pour les Deux-Sévriens et les Niortais, à savoir retrouver une Sèvre pleinement navigable et de pouvoir naviguer de Niort vers la mer. Un bel exercice de coopération. C’est un projet qui rentre pleinement dans le projet cœur de ville. »

La Capitainerie a été inaugurée le 20 janvier 2023 sur le site d’exploitation de l’IIBSN à Niort Photo Gilles PETIT

Tous les financeurs [3 EPCI, les départements 79-85-17, les régions Pays-de-la-Loire et Nouvelle-Aquitaine, le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin et l’IIBSN] du projet de tourisme fluvial et fluvestre sur la Sèvre Niortaise étaient présents à la réception des locaux de la Capitainerie mis à la disposition de l’agence Pamplemousse by Kapalouest, lançant ainsi l’opération « Au bout du Marais ». Nous vous invitons à consulter notre précédent article qui retrace la genèse de l’opération, au lien suivant :

https://actualitescoulonmaraispoitevin.com/2020/09/23/marais-poitevin-litinerance-douce-sur-la-sevre-niortaise-vue-par-le-pnr/

La Capitainerie est installée au siège de l’IIBSN Quai de Belle-Île à Niort. Photo Gilles PETIT

La capitainerie est installée dans les anciens locaux occupés par le personnel d’exploitation de l’IIBSN. Le bâtiment a été conservé en gardant la structure porteuse, et en l’isolant par l’extérieur. Cet espace est désormais dédié à l’accueil du public, mais aussi à l’administration de l’antenne locale de l’agence Pamplemousse qui bénéficiera d’un loyer modéré. Ses façades largement ouvertes favorisent le lien recherché entre l’intérieur et l’extérieur, à savoir, entre l’eau et l’espace d’exploitation.

Un autre bâtiment voisin hébergera l’atelier du service de réparation, mais aussi le matériel et les employés de l’IIBSN chargés de la lutte contre la jussie. Contiguë, une salle rassemblera les archives de l’IIBSN, lesquelles sont disséminées un peu partout dans des communes du marais. Enfin, une salle de réunion toute équipée offrira une large ouverture sur le Quai de Belle-île, les points d’ancrage des futurs bateaux et la Sèvre Niortaise. Ces locaux qui bénéficient de commodités adaptées aux personnes à mobilité réduite, seront mis aussi à disposition des autres collectivités. On notera que le parking fermé sera partagé entre le personnel de l’Institution et la clientèle de la Capitainerie.

Document Agence Pamplemousse

Mme Séverine Vachon, présidente de l’IIBSN explique : « Depuis mars 2020, l’IIBSN a procédé à l’aménagement de la Capitainerie. Cet outil majeur était la propriété de l’État depuis le XIXè siècle dans le cadre des grands travaux de navigation décrétés en 1808. La construction de la capitainerie de Niort est une pièce centrale de la mise en œuvre du tourisme fluvial. Elle a été précédée d’un vaste programme de réhabilitation des ouvrages de régulation et des écluses permettant cette navigabilité. [ndlr : l’IIBSN gère 683 km de voies d’eau dont 100 navigables, 7 grands barrages, 33 barrages télégérés, 14 écluses, 70 ponts, et trois centres d’exploitation] Les bâtiments sont propriétés de l’IIBSN depuis le transfert du domaine public fluvial par l’État. Le site du Quai de Belle-île abritait un ensemble de bureaux techniques, un ancien atelier de chaudronnerie, de menuiserie et de mécanique, activités déportées aujourd’hui à Marans pour une grande partie. Le 15 février prochain, la Capitainerie accueillera l’agence Pamplemousse by Kapalouest comme concessionnaire du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin pour la location de bateaux habitables. Des itinéraires de croisière fluviale sur la Sèvre Niortaise seront possibles et Niort sera le port d’accueil, base de départ et d’arrivée de ces bateaux. Une autorisation d’occupation temporaire du domaine public fluvial sera délivrée en février pour une durée de cinq ans. Cette autorisation comprendra les loyers de la capitainerie et l’ancrage stable des bateaux au port. »

Les travaux, 634 985 € TTC, ont été financés par l’État et la région Nouvelle-Aquitaine à 25 % chacun, par le Département des Deux-Sèvres et par l’agglomération niortaise, à raison de 20% chacun, 10% restant à la charge de l’Institution.

MM. Vachon conclut : « Nous sommes un territoire d’eau et de nature avec un Parc Naturel Régional, seconde zone humide de France. C’est une richesse pour notre territoire. Les collectivités toutes sensibilités confondues ont adhéré à ce projet. Il était de notre devoir d’y participer. Les travaux arrivent à leur fin avec la finalisation des pontons pour le compte des communautés de communes ou encore la mise en place de la signalisation fluviale sur la Sèvre qui est le fait de l’Institution. Demain, l’IIBSN se positionnera aussi auprès des collectivités, propriétaires des bateaux, pour assurer les interventions de premier niveau auprès des usagers et sera un interlocuteur incontournable pour l’opérateur Pamplemousse by Kapalouest, notamment. Nous envisageons aussi la modernisation du centre de contrôle courant 2023 ainsi que la restauration et la sécurisation du site. Nous nous ouvrirons davantage au public. Cette belle ambition, je suis ravie de la partager ensemble et 2023 sera certainement une première étape pour le tourisme fluvial sur le territoire. »

Mme Anne Colson, directrice commerciale Agence Pamplemousse by Kapalouest : « Nous avons plusieurs entreprises familiales à La Rochelle. Nous faisions jusqu’à présent essentiellement de la location de bateaux à voile sur la mer, depuis 1985. Nous avons remporté l’appel d’offres pour ce projet d’exploitation de location de deux pénichettes électriques sans permis sur la Sèvre Niortaise qui va porter le nom « Au bout du Marais ». C’est le nom commercial de cette nouvelle activité pour nous.

Pourquoi ? Il faut savoir que mes grands-parents ont habité Coulon, personnellement je réside au sud du Marais Poitevin. C’est une région que l’on connait. Mes activités m’appellent sur La Rochelle, mais mon lieu de vie est déjà sur le Marais. Développer une activité sur le Marais semblait une évidence. Nous avons beaucoup de clients niortais déjà aujourd’hui. Nous sommes adhérents à l’Office de Tourisme de Niort depuis de nombreuses années. Quand nous avons entendu parler de ce projet, naturellement il nous a intéressé. C’est notre métier, même si c’est du fluvial. Le projet est très attendu de la part des Niortais et des locaux. Il y a beaucoup de gens qui vont prendre contact avec nous juste en sachant que c’est enfin lancé. Il y a une grille de tarifs [ndlr : locations une semaine 2 100 € ; un week-end 600 € ] et un site internet http://www.auboutdumarais.com. Au moins une personne sera basée à la Capitainerie. Notre équipe de La Rochelle viendra en soutien de l’activité à Niort, si nécessaire. Le pari est d’être présent sur les deux sites. Nos locaux sont d’abord à Niort car c’est la nouvelle Capitainerie de l’IIBSN qui les fournit avec les contrats des bateaux. Des locaux à Marans ne sont pas d’actualité. Le bureau étant à Niort, les bateaux seront basés à Niort parce qu’il leur faut un point de stationnement. S’il y a des demandes de clients situés à un autre point du parcours, on peut tout à fait imaginer un tel format. On peut aussi imaginer qu’un client ait fait un one-way de Niort à Marans et que le client suivant le prenne à Marans pour le ramener à Niort. Nous n’entendons pas forcer des départs de Niort. C’est une activité nouvelle qui va se développer sur un parcours assez court en terme de temps et en terme géographique donc tout l’enjeu va être vraiment d’encourager les voyageurs à passer au moins la moitié de leur séjour à terre, à débarquer, à aller faire des activités, à aller dans les restaurants, dans les boutiques, etc. Déjà on sait que c’est une attente au niveau politique mais c’est aussi un intérêt économique pour nous. Plus les gens vont débarquer, profiter de la destination à terre, plus ils vont être encouragés à faire des séjours plus longs. Tout cela va aussi dépendre de l’accueil des acteurs locaux. Si l’activité est rentable dès cette année, nous serons ravis. La location fluviale est une découverte. C’est toujours une prise de risque de développer une nouvelle activité. Un risque calculé. Deux bateaux, ça ne fait pas beaucoup, mais à terme quand on aura amorcé la pompe et vu les produits qui plaisent, on peut envisager d’en acheter d’autres. »

Les bateaux

Photos Gilles PETIT

L’agence Pamplemousse détaille ainsi les bateaux jumeaux qui sillonneront la Sèvre Niortaise : « les premiers navires de la flotte, qui auront pour nom Kifanlo et Helios, sont des « ZenRiver », des bateaux habitables en aluminium à propulsion 100 % électrique. Conçus par l’architecte Hugo Lauras de l’entreprise Naviwatt, et réalisés par le chantier Alubat et ses prestataires. Utilisables sans permis, ils accueilleront en navigation jusqu’à douze passagers et disposent de quatre couchages fixes et deux couchages d’appoint. Ces bateaux sont équipés de quatre batteries Lithium, à savoir, deux batteries qui alimentent le moteur de 10 KW se rechargent uniquement à quai ; les deux autres qui alimentent les éléments de confort du bord sont alimentés par les panneaux solaires installés sur le toit. » Chaque halte nautique proposera deux emplacements d’amarrage équipés de deux bornes de recharge électrique, d’un accès à l’eau potable et d’une station de vidange des eaux usées.

Document agence Pamplemousse

Séverine Vachon : « C’est intéressant de se dire que finalement on porte tous ensemble un projet de tourisme fluvial au départ de Niort. C’est un projet extrêmement ancien qui était initialement porté par les deux départements de Vendée et des Deux-Sèvres. Il se trouve que depuis quelque temps, c’est le Parc qui a repris la main pour redynamiser l’ensemble, mettre tous les partenaires autour de la table. Et au bout de quelques années, on s’aperçoit que finalement on arrive à mettre fin au blocage qui pouvait exister. On arrive à créer ensemble quelque chose dans l’intérêt du Marais, pour son développement tout en le préservant, car ce sont des bateaux électriques. »

Une croisière inaugurale aura lieu le 20 avril 2023. Dès lors, les deux bateaux électriques seront disponibles à la location.

Gilles PETIT

Le bureau d’accueil sera ouvert des mois d’avril à septembre inclus.

Contact : Capitainerie du Port-Boinot Quai de Belle-Île 79000 NIORT

Tél. : 05 46 44 97 67 (à La Rochelle)

infos@auboutdumarais.com

http://www.auboutdumarais.com

MARAIS POITEVIN : Il faut sauver le village Coulon !!!

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Avec les grandes fresques publicitaires peintes sur des façades ; avec les « cages » renfermant les billetteries des embarcadères ; avec la multiplication de potelets et autres restrictions de circulation ; après la vente de bâtiments, les plus beaux fleurons du village ; voici désormais, autour de l’église classée, des projecteurs « sèche-cheveux » ultra-contemporains, et des espèces de lampions en guise d’éclairage public. Le centre historique de Coulon perd son identité.

Revenez Messieurs les maires Maurice Moinard et Pierre Rousseau. Vous qui avez, avec vos équipes municipales, enrichi le patrimoine immobilier de la commune ; vous qui avez entretenu le patrimoine historique de Coulon ; vous, Pierre Rousseau, qui avez poursuivi cette œuvre en contribuant au sauvetage des quais, lesquels glissaient inexorablement vers le fleuve, en préservant l’ensemble groupe scolaire/salle des fêtes/mairie d’une virulente attaque parasitaire, et en portant secours à l’église menacée d’effondrement. Tous vos efforts patrimoniaux sont menacés, depuis plus d’une décennie, par la politique du grand tourisme menée par vos successeurs.

Messieurs Maurice Moinard et Pierre Rousseau ne sont plus de ce monde. Ils sont allés rejoindre plusieurs autres élus municipaux qui les ont aidés dans cette lourde tâche de préservation de l’identité locale. Comme les « anciens » Coulonnais, disparus ou non, qui ont façonné leur monde, ils ne peuvent voir aujourd’hui Coulon perdre son âme petit à petit. Ils ne peuvent imaginer l’aura du village qui s’évanouit dans les ondes du Marais Poitevin, dans les vertiges du XXIème siècle. . . Qui des acteurs siégeant à l’actuel conseil municipal a connu ces années euphoriques ? Qui, dans cette équipe, se soucie vraiment de l’avenir patrimonial de ce village maraîchin gangréné par le tourisme et les mains-mises d’institutions extérieures ? Qui peut sauver le village de Coulon ?

La dévalorisation d’un village

Ils l’ont écrit : l’équipe municipale de Coulon actuelle, le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), l’Aire de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP), la charte du label « Petites Cités de Caractère », le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement (CAUE 79), le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, les acteurs institutionnels du tourisme, . . . : « La valeur architecturale et patrimoniale du bourg de Coulon, à travers ses typologies de bâtis et ses paysages variés doit être protégée et valorisée. Les espaces extérieurs qui organisent le tissu bâti méritent un soin particulier et sont à réhabiliter avec l’objectif de valoriser la ruralité du bourg. » (Extrait AVAP)

Comment expliquer aux propriétaires des bâtiments bordant la place de l’église que leur bien est dévalué par ces « lampions » et ces « sèche-cheveux » posés par la municipalité sur leurs façades ou devant leurs portes ? Dans leurs travaux de restauration, ces Coulonnais ont respecté des charges draconiennes (couvertures, huisseries, peintures, enduits . . . ) qui leur ont été soumises.

Comment expliquer aux Coulonnais qu’ils sont mis devant le fait accompli par une municipalité qui prônait dans sa profession de foi électorale : « Responsables et unis par une même conception exigeante de l’intérêt général, notre ambition est de faire aboutir des projets qui auront été réfléchis et portés avec vous, dans le cadre d’une démarche participative » ?

Photo ci-contre : L’esthétique de la potence est très simplissime. La couleur choisie ne cache pas l’absurdité de la démarche. Photo Gilles Petit

Les habitants non consultés

Le secret étant bien gardé, la surprise est totale : les Coulonnais savaient qu’il se tramait quelque chose concernant l’éclairage public. Mais, contrairement à la promesse des nouveaux élus, les habitants n’ont pas été consultés, pas informés. Les participants aux récentes réunions d’information sur les travaux du quai Louis-Tardy ont appris que l’éclairage public de leur voie allait être « harmonisé » avec celui de la place de l’Église, sans détail. S’ils avaient su !

A propos du nouvel éclairage public, la maire Anne-Sophie Guichet a déclaré lors de la dernière réunion du conseil municipal : « Les lanternes sont plus jolies de nuit. C’est sobre, c’est moderne. On ne peut pas plaire à tout le monde, les goûts et les couleurs, malheureusement. Ce sont des éclairages à ampoules LED qui permettent des économies » . Effectivement, les goûts et les couleurs font partie intégrante de la qualité de vie des habitants d’un village. Des habitants qui voient leurs enfants ou leurs voisins partir s’installer à l’extérieur du bourg ou dans une autre commune. Des habitants qui voient les maisons des personnes décédées transformées en résidences secondaires ou en hébergements saisonniers. Des habitants qui aimeraient choisir leur cadre de vie, sans dictat.

La commune voisine de Magné a renouvelé tout son éclairage public en installant des points à diodes électroluminescentes (LED) « sobre et moderne » sauf dans le cœur du bourg. Ainsi, l’église classée monument historique, la mairie, l’espace culturel du Four Pontet, le Pont-Levis et ses quais sont restés équipés de lanternes de style à LED. Comme dans tout site historique ou de grande valeur patrimoniale. Pourquoi la commune de Coulon ferait-elle exception ?

Un gros « lampion » équipé d’une toute petite carte de 24 LED. Une telle carte ou une ampoule basse consommation peuvent s’adapter sur les lanternes existantes. La facture aurait été plus légère. Photo Gilles Petit

Une mise en lumière

Tout a commencé avec ce projet de mise en lumière lancé par le Conseil départemental des Deux-Sèvres à l’intention des communes bénéficiant du label « Petites Cités de Caractère ». La genèse de l’opération est expliquée dans un précédent article à lire ou relire au lien : coulon-marais-poitevin-79-fiat-lux-que-la-lumiere-soit .

Au début de cette opération, il s’agissait de mettre en valeur l’église de la Sainte-Trinité, inscrite à l’ISMH (Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques) depuis le 11 Octobre 1929, à l’aide de projections diverses sur les façades de l’édifice et sur son parvis. Uniquement en saison estivale. Le projet était assorti d’options dont la première comprenait « le remplacement des candélabres actuels par des lanternes dont le faisceau lumineux sera dirigé vers le sol ce qui permettra une réduction de la pollution lumineuse et une meilleure visibilité ». Apparemment, cette option est devenue prioritaire.

Photo Gilles Petit

La course aux labels

Par ailleurs, on notera que Coulon a obtenu, l’an dernier, le renouvellement du label « Petites Cités de Caractère » pour une nouvelle période de six ans et que, le 17 août 2022, la préfète des Deux-Sèvres a accordé la dénomination « commune touristique » à la commune de Coulon pour une durée de cinq ans. Pour obtenir ce statut de « communes touristiques » les communes doivent justifier la mise en œuvre d’une politique locale du tourisme et offrir une capacité d’hébergement au bénéfice d’une population non résidente. Les résidents autochtones sont ainsi totalement invisibles alors qu’ils constituent l’essence de Coulon.
Lors d’une réunion du conseil municipal, les élus coulonnais se sont « félicités de cette décision et envisagent maintenant de passer à l’étape supérieure, celle de l’obtention de la dénomination « station de tourisme », qui apporterait des avantages
notamment financiers importants. Mais les obligations à remplir pour la candidature sont beaucoup plus strictes. »
Et onéreuses.

Les nouveaux élus coulonnais trouvaient tellement belles les lanternes de l’éclairage public qu’ils les ont mises à l’honneur sur la couverture du bulletin municipal 2021.

Qui peut sauver le village de Coulon ? Apparemment, ce ne peut être qu’une intervention extérieure. Le salut pourrait venir de la commune voisine de Magné, tant on parle de fusion, de mariage. Depuis longtemps, les élus magnésiens réussissent tout ce qu’ils entreprennent. Réussite dont bénéficient les Coulonnais.

Gilles PETIT












COULON (79) le Quai Louis-Tardy en travaux jusqu’au printemps 2023

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La « requalification des espaces publics et la mise en piétonisation de l’ensemble du Quai Louis-Tardy à Coulon » sont lancées. Les travaux débutant ce 2 novembre 2022, les habitants du site ont pris connaissance des détails de l’opération.

Une fois de plus le Quai Louis-Tardy (photo ci-dessus : plan cavalier de Coulon réalisé par Damien Cabiron 2016) sera condamné à toute circulation et stationnement automobiles et cyclistes du 2 novembre au 23 décembre 2022, puis du 9 janvier au 31 mars 2023. Toutefois, les riverains et les services bénéficieront de créneaux d’accès.

Jeudi 27 octobre 2022, face à un important auditoire très attentif, la maire de Coulon, Anne-Sophie Guichet, a ouvert la séance d’information : « C’est un projet dont on parle depuis longtemps. Puisqu’il a commencé à être évoqué en 2019 par l’ancienne équipe municipale. Nous avons souhaité que cette troisième réunion des riverains soit participative, comme les précédentes. » Conduits par l’entreprise DCI Environnement, maître d’ouvrage, ces travaux sont le fruit d’un travail en commun de différents acteurs que sont la municipalité locale, le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin (PNR), la Communauté d’Agglomération du Niortais (AggloNiort), l’Architecte des Bâtiments de France des Deux-Sèvres (ABF), les habitants riverains…. « C’est un site compliqué. Nous sommes dans le cœur névralgique de notre village, » a ajouté Mme Guichet. « Un point très fréquenté où il est difficile d’entreprendre des travaux. »

Le projet

Très vite la maire a donné la parole à Mme Camille Dolfus agent d’étude chez DCI Environnement. Laquelle a tracé les grandes lignes du projet à partir de l’histoire des lieux, puis présenté le calendrier et l’organisation des travaux.

D’entrée, Mme Dolfus a signalé que les architectes de DCI Environnement ont tenu compte du « regard prononcé » de l’ABF, accompagné du PNR, sur la logique d’installation de ce quai. « Au départ du projet, l’ABF avait insisté sur l’histoire de ce site, notamment sur les différentes rues perpendiculaires au Quai ». Dont les rues de la Pêchoire et de la Douve, « d’anciennes voies d’eau qui épanchaient les fluctuations du marais en fonction des saisons. » Pour l’ABF, « l’important est de retrouver cette lecture qu’on pouvait avoir à la fois des cales et à la fois de ces rues d’eau coulant en profondeur dans le tissu urbain de Coulon. » Les intervenants ont travaillé « sur l’idée de prolonger ces voies sur le quai avec un calepinage particulier. L’idée était aussi de retrouver un calcaire d’une bonne tenue qui ne soit pas trop gélif, qui tienne dans le temps. De plus, il s’agissait de guider les eaux pluviales vers la Sèvre. » Le tout en utilisant la pierre, au maximum.

Ci-dessus, les trottoirs seront supprimés et la pente sera accentuée pour évacuer l’eau pluviale vers le fleuve. Photos Gilles Petit

Mme Dolfus poursuit son exposé : « Il ne passe pas de véhicules lourds, car de toute façon c’est trop exigu. Par contre, nous trouvons beaucoup de chemins pédestres, d’embarcadères, donc beaucoup de monde l’été sur ce tout petit quai qui ne dépasse pas sept mètres de largeur voire huit mètres au mieux sur l’ensemble du linéaire. Actuellement, ce quai est emprunté en sens unique par les voitures, principalement riveraines. Enfin, il existe 28 accès entre le quai et les arrières des rues. C’était une gageure d’essayer de rendre piétonnier ce quai tout en conservant l’activité nécessaire pour livrer les hôtels, les commerces et desservir les riverains. »

Le mobilier dit de confort installé par des Coulonnais au fil des années sera déposé et remis en place. Photos Gilles Petit

Les véhicules entrent principalement sur les quais par la rue de la Douve, située à l’est du site et peuvent sortir par deux rues échappatoires : les rues du Château-bas et du Port-aux-Moules. Côté stationnement, « sur les dix-huit places actuelles, nous en avons gardé seize dont deux réservées aux Personnes à Mobilité Réduite, localisées entre la rue de la Pêchoire jusqu’au pont de la route départementale (RD) ». Par ailleurs, les architectes ont décidé de « ne pas reprendre les aménagements de la Place de la Coutume. Ce serait vu dans un deuxième temps pour une question de budget. » Seuls les arbres manquants seront replantés et quelques points liés aux secteurs voisins.

Seront également conservés les éléments patrimoniaux, comme ces pierres charretières et ces bornes kilométriques et hectométriques qui jalonnent le halage au départ de Port-Boinot à Niort jusqu’à Marans. Photos Gilles Petit

Concernant les travaux, il a été établi cinq secteurs d’intervention distincts. Le premier secteur va de l’entrée du site, depuis la plaine de l’Autremont, jusqu’à la rue du Port-aux-Moules. Le deuxième secteur constitue la place de la Coutume. Le troisième secteur va du pignon d’une maison côté est de la place de la Coutume jusqu’à la rue de l’Église. Le quatrième secteur rejoint la ruelle du Four. Le cinquième secteur terminera les travaux jusqu’à l’escalier situé sous le pont de la RD. Comme les engins ne pourront entrer et sortir du quai Louis-Tardy que par la rue de la Douve, l’entreprise Colas débutera les travaux par le secteur le plus éloigné de cette rue, à savoir le premier secteur. Elle procèdera donc à reculons par secteurs pré-cités après avoir complètement achevé le secteur précédant.

(Photos ci-dessus : côté ouest à gauche, côté est à droite) Sur ces deux extrémités du projet (premier et dernier secteurs), le sol recevra un « stabilisé renforcé finition façon sable » pour rappeler le chemin de halage harmonisé avec les limites du projet.

Hormis les extrémités, DCI Environnement a décidé, en accord avec l’ABF, de traiter la chaussée du quai en enrobé grenaillé au lieu d’un enrobé façon noir. « Il est sablé fortement et donc éclairci et poreux aussi », précise Mme Dolfus. « Nous avons décidé de travailler sur du calcaire avec la pierre de La-Tieule qui est une pierre calcaire des plus résistantes qui soit, qui vient de Lozère. C’est donc une pierre du Massif Central pas du tout gélive et très belle. Elle peut prendre des teintes grisées, elle n’est pas trop jaune. Elle peut rappeler aussi l’eau. » Ces « agrafes de pierre calcaire » disposées sur quatre ou cinq rangs matérialiseront, entre autres, les anciens trottoirs. Les cases de stationnement existantes seront maintenues et délimitées par des clous enfoncés dans le sol. Les riverains espèrent que les véhicules respecteront ces cases car ils craignent que l’absence de trottoirs les incite à se coller contre les façades.

Les rebords des bâtiments seront retravaillés et les services techniques de la commune entendent élaborer une prairie fleurie à certains endroits. Des semences qui présenteront au moins quarante à cinquante espèces de palettes de plantation suivant les saisons. « Mais on ne plante pas côté rivière. Pour le paysagiste-conseil comme pour l’architecte des bâtiments de France, » ajoute Mme Dolfus, « le Quai Louis-Tardy n’a jamais été planté en arbre, ils veulent rester sur quelque chose de très ras pour que le regard passe. »

On notera aussi que le quai n’a jamais eu de cabanes d’embarcadères. Ces verrues hideuses, dont le projet ne parle pas, qui brisent l’harmonie recherchée.

Une exception toutefois, « le seul arbre, un frêne malade existant sur le quai [hormis ceux qui abritent la billetterie de la place de la Coutume, puisqu’il n’y a pas d’intervention sur ce secteur] sera remplacé par un joli sorbier domestique. » En effet, cet arbre a une histoire, il avait été planté en l’honneur de l’ancien tenancier du café La Pigouille.

Le mobilier dit-urbain sera contemporain mais fin à coloris plutôt taupe, avec « de vrais parkings vélo dignes de ce nom. » Il y aura peu de corbeilles de rue afin d’inciter les touristes à repartir avec leurs déchets.

Il sera installé un éclairage public aux diodes électroluminescentes (LED) à intensité variable en fonction des passages des usagers pour éviter la pollution nocturne et économiser l’électricité (Onze lanternes sur les façades, cinq lanternes sur mâts). Ceci en adéquation avec les « éclairages qualitatifs » de façade autour de l’église. Des lumignons seront insérés sur une des mains courantes de la passerelle. Enfin, les gros globes des bornes d’éclairage des berges seront remplacés par un système à LED encastré, donc plus discret.

Photos Gilles Petit

« La piétonisation de ce quai nécessite un accès contrôlé », estiment les élus coulonnais. Des bornes à clé prisonnière semi escamotables ? Des bornes automatiques ? Des barrières à roulettes motorisées ou non ? On verra. Pour le moment, les habitants se posent d’autres questions : Est-ce que des commerces doivent fermer pendant les travaux se demandent des professionnels ? Qu’en est-il des nuisances notamment sonores et du stationnement pendant les travaux ? Où seront les points de collecte des ordures ménagères et de tri ? Où passeront les circuits vélos dont la Vélo Francette ? Quel sera l’impact sur les constructions ? Pour répondre à cette dernière question un huissier est passé dans les maisons riveraines chargé de constater l’état des bâtisses avant le début des travaux de requalification des espaces publics et mise en piétonisation de l’ensemble du Quai Louis-Tardy à Coulon.

Gilles PETIT

COULON – MAGNE (79) : La première pierre de la Maison de Santé Pluridisciplinaire intercommunale

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Née en 2008 sous le nom « Pôle Santé » et relancée en 2014, la Maison de Santé Pluridisciplinaire (MSP) de Coulon-Magné ou Magné-Coulon (Deux-Sèvres France) accueillera le public en septembre 2023. Les maires de ces deux communes voisines ont posé la première pierre le 20 septembre 2022.

La future Maison de Santé Pluridisciplinaire est en cours de construction à Magné dans la Zone d’Activités Commerciales de La Chaume aux Bêtes. Document Commune de Magné

Lors du scellement de la première pierre, le 20 septembre 2022, le maire de Magné, Gérard Laborderie, a souligné que cette cérémonie est « un temps fort de la politique locale qui symbolise le début d’un projet important réalisé pour s’inscrire durablement dans le temps au bénéfice des citoyens. »

Anne-Sophie Guichet, maire de Coulon, retrace la genèse du projet de MSP : « La Maison de Santé Pluridisciplinaire est une vieille histoire. Prenez d’abord deux communes, deux équipes municipales qui s’entendent bien et surtout portent la même volonté politique affirmée de lutter contre la désertification médicale. Ajoutez à cela, une équipe de professionnels de santé avec l’arrivée d’un jeune médecin, le docteur Alexandre Desnouhes, et le souhait de porter ce projet en collaboration avec les deux municipalités. Ajoutez ensuite l’ARS (Agence Régionale de Santé) présente lors de nos nombreuses réunions pour nous aider à structurer le projet. Ajoutons également les partenaires institutionnels co-financeurs du projet que sont l’Europe, l’Etat, la Région, le Département, qui contribuent au financement d’investissements de plus de 3 millions d’euros TTC. Sans eux, la réalisation de ce projet n’aurait pas été possible car il s’agit d’un investissement bien au dessus des capacités de financement de nos communes. Et, pour finir, saupoudrons le tout d’une équipe de maîtrise d’œuvre performante et professionnelle avec le cabinet Crescendo Conseil qui a réalisé l’étude de faisabilité initiale, et le cabinet d’architectes et d’urbanistes Corset-Roche & Associés qui a séduit le jury à l’unanimité avec une proposition inspirée des longères traditionnelles. »

M. Laborderie informe que « la commune de Magné est maître d’ouvrage de la MSP, mais le portage se fait conjointement avec Coulon. Dès 2008, la création de ce que nous appelions un Pôle santé destiné à accueillir des professionnels de santé, figurait déjà dans le projet de ZAC (Zone d’Activités Commerciales) de la Chaume aux Bêtes à Magné. (ci-contre Plan de situation Document commune de Magné)

Ce n’est qu’au cours du mandat suivant de 2014 à 2020 que les premières discussions et études ont commencé. Très vite, il est apparu que, de par sa nature, le projet dépassait largement les limites de la commune. Et qu’il devait bénéficier aux 6 000 habitants du bassin de vie. Et c’est ainsi que les communes de Magné et Coulon ont décidé de s’unir pour porter cette réalisation. Une décision d’autant plus cohérente que son implantation se situe dans cette ZAC communale dédiée au développement économique des deux communes, située en bordure de la route départementale qui les réunit quasiment à équidistance des deux bourgs. Ce n’est qu’en 2018 que le projet a véritablement démarré avec l’arrivée d’un jeune médecin sur la commune le docteur Alexandre Desnouhes qui a pris en charge la coordination de l’ensemble des professionnels de santé avec le maître d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre. Une large concertation a suivi afin que le projet réponde aux attentes de tous, médicaux et paramédicaux, les métiers qui occuperont le site à terme. »

La Maison de Santé Pluridisciplinaire sera organisée en cinq pôles indépendants : cabinet dentaire (bleu), cabinet kinésithérapie (violet), espace paramédical orthophonie, psychologie (vert foncé), cabinet médical (orange), cabinet infirmier constitué d’un bureau et du bureau de l’infirmière IDE ASALEE, la partie vert clair représente les zones communes. Chauffé à la chaudière bois, ce bâtiment respectera les normes environnementales, peu gourmand en énergie et produisant peu de carbone. Il aura deux parkings à accès indépendants, un de 36 places pour les patients avec deux arrêts minutes ambulances ; 20 places pour les praticiens à l’arrière. Il offrira un maximum de surfaces extérieures perméables et sera orienté sud pour mieux gérer le chaud et le froid. La façade en brique doublée en pierre s’inspire de l’ambiance locale. Document Commune de Magné

La Maison de Santé Pluridisciplinaire va accueillir cinq cabinets médicaux, avec une salle d’urgence ; trois cabinets dentaires avec une salle de chirurgie ; six kinésithérapeutes ; cinq infirmiers ; une infirmière IDE-ASALEE (Association nationale qui embauche des salariés infirmières de santé publique, mis à disposition de généralistes le souhaitant) ; deux psychologues ; et trois orthophonistes. Pour la plupart déjà présents sur les deux communes. L’équipement aura une surface de 998 m² sur une parcelle de 5 000 m², pour un coût prévisionnel de 3 139 936 € HT soit 3 767 923 € TTC. Théoriquement à la charge des deux communes. Celles-ci devraient bénéficier d’un taux de subventions autour de 75%. Les 25% restant étant la part d’autofinancement des deux communes. Techniquement, le maximum de subventions attribuées permettra de fixer des loyers compétitifs, car les praticiens seront locataires de leur espace de travail. Des loyers qui devront couvrir un emprunt pris en charge par Magné, maître d’ouvrage. Cette commune a l’obligation d’assurer un auto-financement à hauteur de 20%. Les 5% complémentaires seront donnés par Coulon sous forme de subvention. Les montants définitifs ne sont pas encore connus car le plan de financement n’est pas encore arrêté. Mais on sait déjà que l’Europe va subventionner à hauteur de 50% du budget prévisionnel ; l’Etat fournirait 400 000 € ; la commission permanente de la Région Nouvelle-Aquitaine devrait voter, le 3 octobre 2022, une subvention de 200 000 € ; le département des Deux-Sèvres propose 100 000 € dans le cadre d’un Plan santé départemental, qui donne un coup de pouce aux jeunes étudiants pour qu’ils travaillent sur les Deux-Sèvres, réunissant plusieurs partenaires ayant, pour mission, la lutte contre la désertification médicale ; l’Agglomération du Niortais est associée dans le cadre d’un Contrat local de santé, mais ne participe pas financièrement ; et le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin a accompagné le projet préalable en conseils d’intégrations paysagère et environnementale, lesquelles peuvent générer des surcoûts.

L’état au 20 septembre 2022 des travaux de la construction de la future MSP de Magné-Coulon, qui aura pour adresse une toute nouvelle voie : la rue des Iris à Magné. Photo Gilles Petit

En conclusion, les maires de Magné et Coulon affirment : « Notre objectif est que nos communes ne deviennent pas un désert médical. Que nos concitoyens puissent à l’avenir bénéficier d’une offre de soin, à proximité. Un équipement fonctionnel et confortable pour que les professionnels y trouvent les conditions idéales dans l’exercice de leur profession. Un magnifique équipement aussi à l’architecture à la fois qualitative et esthétique inspiré des longères traditionnelles. Conforme aux nouvelles normes d’économie d’énergie et de bilan carbone. Situé dans un environnement proche préservé, doté de tous services, commerces et équipements publics dans le grand site du Marais Poitevin, à 10 minutes de la ville de Niort et 45 minutes de l’océan. Un équipement attractif aux nombreux atouts que nous attendons avec impatience. Les travaux sont prévus jusqu’à fin juin 2023. »

Gilles PETIT

En vidéo, le palmarès du 34ème Festival de peinture et de dessin de Coulon-Magné (Marais Poitevin des Deux-Sèvres)

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L’association Magné-Animation a organisé son 34ème Festival international de peinture et de dessin la peinture grandeur Nature ! les 22 juillet 2022 à Coulon, 23 et 24 juillet 2022 à Magné. Voici les palmarès des deux concours énoncés par le président André Prunier.

Créé le 13 avril 1989, le Festival International de peinture et dessin de Magné (Deux-Sèvres), ouvert à tous, est un des premiers rendez-vous de peintres en France. Ce festival est organisé par Magné-Animation, association culturelle soutenue, par de nombreux fidèles partenaires. Durant sept heures à Coulon et/ou deux journées à Magné, les peintres de toutes factures et dessinateurs participants devaient réaliser une œuvre exclusivement sur place dans le temps imparti.

Voici le palmarès en vidéo au lien YouTube suivant : https://youtu.be/9cUik4WOmok

Bonne lecture

Réalisation vidéo : Gilles PETIT

MAGNE – COULON (79) : le 34ème Festival international de peinture et dessin dans les starting-block.

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L’association Magné-Animation appelle à participer au 34ème Festival international de peinture et de dessin la peinture grandeur Nature ! qui aura lieu, en deux temps, les 22 juillet 2022 à Coulon, 23 et 24 juillet 2022 à Magné. Les inscriptions sont ouvertes.

Créé le 13 avril 1989, le Festival International de peinture et dessin de Magné (Deux-Sèvres), ouvert à tous, est un des premiers rendez-vous de peintres en France. Ce festival est organisé par Magné-Animation, association culturelle soutenue, par de nombreux fidèles partenaires. Durant sept heures à Coulon et/ou deux journées à Magné, les peintres de toutes factures et dessinateurs participants doivent réaliser une œuvre exclusivement dans le temps imparti.

L’édition 2022

Lors de la présentation officielle du 34ème Festival, le président de Magné-Animation M. André Prunier a rendu hommage à M. André Robin, maire de Magné de 1995 à 2001, décédé fin avril 2022. « Il était clairement un soutien, un partisan du Festival de peinture de Magné. Il avait écrit un texte dans le livre des 30 ans du Festival. J’ai trouvé qu’il résumait bien, en quelques lignes, ce qu’est le Festival : « Et si le Festival de peinture de Magné n’était que rencontres et échanges au « Jardin des Délices » ! Là, où chacun vient mettre ses pas dans ceux qui les ont précédés depuis 30 ans ! Côtoyer et partager un instant avec l’artiste tout entier plongé dans la restitution du cadre qui l’entoure, ou peut-être refléter l’expression de son imagination féconde ! Le promeneur avide de découverte trouvera, sans doute, réponse à sa quête inassouvie de l’art, tant la diversité des œuvres proposées à notre curiosité est abondante ! La réalité festive est à la hauteur de l’événement artistique ! Le fidèle et nombreux public vient submerger deux jours durant, nos rues et bords de Sèvre, pour le plus grand plaisir des Magnésiens ! Le sourire et le ravissement sont sur tous les visages ! Chaque fois, c’est : « Vivement l’an prochain » ! La plus belle récompense pour l’intrépide équipe organisatrice qui mérite toute notre admiration ! »

Comme l’année passée, les communes de Magné et sa voisine de Coulon renouvellent leur collaboration sous la direction de Magné-Animation. « Nous affichons notre volonté de collaboration sur la durée. L’étape 2021 retrouve son pôle naturel en 2022 », précise M. Prunier.

Les invitées d’honneur

Est-il utile de rappeler que le Festival est un concours de peinture et de dessin mais aussi un lieu d’expositions. A Magné, uniquement les 23 et 24 juillet 2022, l’espace culturel du Four Pontet hébergera les œuvres des invitées d’honneur : les fidèles du Festival connaissent bien l’aquarelliste Claude Allègre qui a « une attirance particulière pour le portrait » en essayant de « transmettre l’émotion qui [le] traverse » ; Claire Barjolle est, un peu, « un produit du Festival car elle est arrivée à Magné avec sa maman qui faisait de l’huile et elle a tout de suite été primée », rappelle le président de Magné-Animation. « Ce sera la première fois qu’un invité d’honneur est issu du festival. Elle a une peinture qui a beaucoup évolué, elle va vers la prise en compte de la lumière » ; pour la sculpture, Astrid Laviéville se passionne pour les arts du feu et utilise de nombreux matériaux composites, éléments de la nature et récupération. A son sujet, M. Prunier informe : « Avec elle, nous sommes allés plus loin qu’une simple invitée d’honneur de Festival puisqu’elle va faire également le trophée du Festival ». Il s’agira d’une œuvre d’art qui sera brandie par le vainqueur du Grand Prix du Festival 2022.

Le jury

Le président a annoncé que « l’artiste Richard Gautier a tout naturellement accepté la proposition d’assurer, une fois de plus, la présidence du jury en promettant de venir avec un tableau qui sera exposé au Four Pontet ». Les organisateurs vont également garder une place en l’espace culturel à Joël Achard, le lauréat du Grand Prix 2021, parce que « tous les ans les Grands Prix ne sont pas présentés à l’édition suivante, ils restaient hors public dans les locaux de la mairie ».

La composition du jury sera « assez compact et compétent », selon M. Prunier. « Les bases sont très bonnes puisque Richard Gautier est président du jury, les trois invitées d’honneur vont participer et rejoindre Messieurs Daniel Doutre, Bernard Masson, Jean-Paul Minviel et Fabrice Donizeau ».

Les inscriptions

Magné-Animation diffuse actuellement le triptyque de présentation de cette 34ème édition du Festival. ce document est avant tout le bulletin d’inscription afin que les candidats puissent cocher, dès maintenant, la date sur leur agenda. Ils ont jusqu’au 30 juin 2022 pour s’inscrire à un tarif préférentiel (15 euros pour Coulon, le 22 juillet 2022, et/ou 20 euros pour Magné, les 23 et 24 juillet 2022). Il est possible de s’inscrire et de régler en ligne sur le site Internet : festivalpeinturemagne.com.

Les triptyques sont aussi destinés au public en attendant la distribution de la plaquette officielle prévue fin juin, à Magné et à Coulon. Les programmes des animations restent classiques à Magné avec, le vendredi soir, le vernissage de l’exposition au Four Pontet suivie d’un repas animé, sur invitation. L’inauguration officielle de la manifestation est maintenue le samedi matin, dès 11 heures, à Magné. A Coulon, le vendredi précédent, l’accueil des candidats se fera sur l’aire de l’Autremont. L’association « les Marchés de la laiterie » proposera des animations à partir de 10 heures sur place. Une guinguette résonnera à partir de 16 heures, et reprendra après la proclamation des résultats prévue vers 17h30.

Dix tableaux seraient primés à Coulon et 25 à 30 œuvres à Magné, en fonction des inscriptions.

Par ailleurs, Magné-Animation invite les Maraîchins à accueillir « chez l’habitant » des participants à ce 34ème Festival international de peinture et de dessin la peinture grandeur Nature ! à Coulon – Magné.

Magné-Animation BP 40023 79460 MAGNE 06 33 02 02 40

festivalpeinturemagne.com

A l’issue de la présentation au public des œuvres primées lors du Festival 2021, le 17 octobre 2021, l’artiste Joël Achard (à gauche) a remis son Grand Prix au maire de Magné M. Gérard Laborderie. Photo Gilles Petit

Gilles PETIT

COULON : 15ème édition des randonnées La Maraîchine, dimanche 12 juin 2022

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L’association coulonnaise Les Cyclos de la Venise Verte organise sa 15ème édition de La Maraîchine, dimanche 12 juin 2022. Une journée de randonnées pédestres et cyclistes dans les Marais mouillés du Marais Poitevin.

Fondé en 1977 le « Club cyclotouriste » était une section de la « Maison pour Tous » de Coulon, une association pluridisciplinaire qui rassemblait alors toutes les structures sportives et culturelles locales. Côtoyant, entre autres, l’Office de tourisme et la bibliothèque, son siège se trouvait, bien évidemment, dans le bâtiment appelé, encore aujourd’hui, MPT, coincé entre le boulodrome et le stade de football, à deux pas du camping municipal.

Suite à la fondation d’un Centre Social et Culturel du Marais à Coulon, les activités de la MPT sont englobées dans cette nouvelle entité. Par conséquent, en date du 12 janvier 1990, les cyclistes-sociétaires créent leur propre club « Les Cyclos de la Venise Verte », siégeant au CSCM et affilié à la Fédération Française de cyclotourisme.

Toute l’année, Les Cyclos de la Venise Verte proposent des parcours hebdomadaires d’une grande variété au fil des routes du Marais Poitevin, de la Gâtine deux-sévrienne et des régions limitrophes. Il ne s’agit pas de compétition, mais, selon les dirigeants du club : « Pour favoriser la cohésion et pour que chacun puisse prendre plaisir à pédaler dans un peloton homogène, après une heure de route ensemble, des groupes peuvent se former. Vous choisissez votre rythme, notre devise : on part ensemble, on rentre ensemble. » 

Dimanche 12 juin 2022, La Maraîchine proposera sept circuits, entièrement fléchés, dont deux pédestres. Les tracés de ces circuits sont consultables sur le site internet de l’association : christian.gachignard.free.fr.

Les circuits 

 VTC Famille : 25 km

 VTT/GRAVEL : 55 km et 70 km

 Cyclos Route : 60 km et 90 km

 Marche : 6 km et 12 km

Un casse-croûte sera servi sur les parcours

Les randonnées de La Maraîchine sont ouvertes à tous(tes) sportifs(ves), licencié(e)s ou non. Sans esprit de compétition, en respectant le code de la route, en portant un casque, sans la moindre atteinte à l’environnement. On notera que les participants âgés de moins de 18 ans circuleront sous la responsabilité des parents.

La Maraîchine : Inscriptions uniquement sur place au départ entre 7 heures et 10 heures, dimanche 12 juin 2022 Coulon (Deux-Sèvres France)

Plaine-parking-aire d’accueil des camping-cars de l’Autremont, route D123, direction Irleau à Coulon.

BENET (85): La visite du four à chaux au programme des journées européennes du patrimoine 2021

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Dans le cadre des Journées européennes du patrimoine 2021, notre attention s’est portée sur les fours à chaux de Benet (85), dimanche 19 septembre 2021. Guidés par les « Amis des Fours à Chaux » de l’Association locale de Sauvegarde du Patrimoine Industriel (ASPI), plus de 500 visiteurs, répartis en presque 30 groupes, ont foulé ce site en cours de restauration.

Des visites découverte et/ou visites géologie étaient proposées gratuitement. Le public avait le choix, en ce dimanche 19 septembre 2021, mais il ne pouvait pas déambuler librement car il eût été dommage de se priver des indispensables explications des guides.

Ce bâtiment est composé de trois fours à chaux de 20 mètres de haut, 25 mètres de long et 14 mètres de large. Depuis peu, sa restauration a fait un grand pas avec le coulage, sur le toit, d’un hourdis, le plancher supérieur des fours, percé par les trois trous d’enfournement, et la pose d’un couronnement sur les quatre faces. Photo Gilles Petit

65 fours à chaux seraient recensés en France. Seulement six sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques dont Foussais-Payré et Benet, tous deux en Vendée. Un département qui compte trois autres fours à Bazoges-en-Pared, Challans et Chantonnay.

Visites guidées

« Tous nos guides avaient la bouche sèche et les pieds gonflés mais étaient heureux d’avoir fait revivre ce patrimoine industriel si cher aux Benétains », écrit un responsable de l’ASPI dans un message publié sur Facebook. Le bilan annonce « une très bonne journée qui a vu défiler des visiteurs originaires de la grande région à savoir La-Roche-sur-Yon, La-Rochelle, Les-Herbiers, Parthenay, par exemple. » La soirée était ponctuée des prestations de l’animateur-chanteur Bruno Ligonnière et des danses du groupe folklorique l’Avant deux, au centre d’une prairie occupée par des artisans, des associations et des professionnels qui présentaient leurs activités.

Historique des fours à chaux de Benet

Le site des fours à chaux, situé à la limite des communes vendéennes de Benet et Lesson, sur une superficie de 10 hectares, dont une carrière de 5 hectares, est désaffecté depuis 1981, date de la fermeture de l’usine de production de chaux dont l’activité avait rythmé la vie communale pendant plus de cent ans.

Photo ci-contre : la maquette (1/500ème) du site réalisée par Stéphane Rogge, société Art du Petit

A l’origine, deux fours plus petits étaient situés en face de la proche gare de Richebonne. La carrière d’approvisionnement en pierres se trouvait à l’actuel emplacement des trois fours, lesquels ont été construits en 1873 sur le front de taille. Cette première carrière aurait fourni des pierres de construction pour les nouveaux fours, mais aussi pour les habitations de la région. L’épuisement de la carrière de l’époque et le problème posé par les fumées dégagées par les deux premiers fours gênant les voyageurs à la gare incitèrent M. Piron, le propriétaire d’alors, à déplacer ses fours et à exploiter une nouvelle carrière au lieu-dit « la sablière à Ferret ».

La décision de construire et les dimensions du futur bâtiment furent étroitement liées à la découverte de nouvelles veines de charbon à Faymoreau, combustible nécessaire à la calcination de la pierre calcaire, ainsi qu’à la proximité de la voie ferrée existante depuis la création d’un embranchement ferroviaire en gare de Richebonne par la Compagnie des Chemins de Fer Paris-Orléans. L’entreprise bénéficiait alors d’un transport sûr, rapide et économique. Le site fut l’un des premiers à être électrifié en 1920 à partir de la centrale thermique de Faymoreau.

De 1873 à 1980, 15 000 tonnes /an de calcaire ont été extraites de la mine, soit une production annuelle de 7 000 tonnes de chaux. Pour la combustion (jusqu’à 1100°), on utilisait le charbon extrait des mines de Faymoreau, à raison de 3 wagonnets de pierre pour 1 wagonnet de charbon. Document ASPI

Étroitement associé aux mines de charbon de Faymoreau, distantes de 30 km, le four à chaux de Benet est inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1994. Il est composé de sa carrière d’origine, d’une bluterie (une usine à broyer, éteindre et tamiser la chaux avant l’ensachage) et de trois fours à chaux rassemblés dans un seul bâtiment construit en pierre de taille de style Vauban. 50 ouvriers y travaillaient début 1900.

Ces fours à chaux sont en cours de rénovation sous l’impulsion du propriétaire M. Jean-Marie Vergnault, fils de l’ancien directeur des Fours à chaux de Benet, et avec l’aide de la Fondation du Patrimoine, la fameuse Mission Bern, le ministère de la Culture et FDJ.

Photos ci-dessus : Parallèle à la sévère montée (photo 1) gravie par les wagonnets chargés de pierres jusqu’au haut des fours, un tunnel de cinquante mètres de long passe sous l’ancienne voie ferrée, laquelle permettait d’approvisionner les fours en charbon. Ce tunnel était emprunté par les wagonnets de chaux sortant du bas des trois fours. Photos Gilles Petit

Qu’est ce que la chaux ?

Sur site, un panneau conçu par l’ASPI informe : La chaux vive, aussi appelée oxyde de calcium (CA), est le produit de la calcination du calcaire grâce au charbon. La chaux éteinte, ou hydroxyde de calcium (CAOH2), obtenue par adjonction d’eau, est également appelée chaux aérienne car elle réagit avec le gaz carbonique de l’air ambiant (CO2). Elle est aussi appelée chaux grasse si sa teneur en oxyde de calcium CAO est élevée, ce qui est le cas pour l’usine de Benet.

La chaux hydraulique (chaux maigre) qui peut contenir de l’argile en quantité plus ou moins importante (10 à 20%), réagit plus ou moins vite avec l’eau et elle durcit après un certain temps, d’où son utilisation dans le bâtiment (crépissage ou mortier). Cette chaux redevient donc calcaire à la fin de son durcissement car l’eau s’est évaporée et elle a récupéré le CO2 de l’air ambiant en séchant.

La construction d’une bluterie a permis d’éteindre la chaux vive par apport d’eau. Cette chaux éteinte en poudre pouvait être mise en sacs de 50 kg et livrée soit par voie ferrée, soit par route, aux agriculteurs et aux ostréiculteurs. En agriculture, elle servait à chauler les sols trop argileux, et en ostréiculture, elle favorisait le développement des huîtres. Elle était également utilisée dans le bâtiment, pour badigeonner les murs.

Photos ci-dessus (à lire de gauche à droite et de haut en bas) : Les établissements Labasse ont mis à disposition des échantillons de chaux vive permettant ainsi aux guides-géologie d’éteindre une pierre de chaux vive avec de l’eau. Il n’a suffi que de quelques gouttes pour monter rapidement la chaux à forte température (plus de 100°) afin qu’elle se désagrège d’elle-même. Photos Gilles Petit

Merci à notre guide du jour.

Gilles PETIT


Association de Sauvegarde du Patrimoine Industriel A.S.P.I « Les amis des Fours à chaux »

12 impasse du Four à Chaux 85490 Benet

Contact jeanvergnault@gmail.com

facebook.com/pg/aspiBenet

Ralentisseurs illégaux : l’étude de la Ligue de Défense des Conducteurs. Reprise intégrale du dossier de presse publié le 1er juillet 2021.

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Émissions de CO2 et consommation de carburant qui s’envolent, inconfort, bruit. . . Nous avons mesuré toutes les nuisances des ralentisseurs illégaux !

Ligue des conducteurs

Si les dommages matériels, voire corporels, que peuvent engendrer les ralentisseurs hors normes sont déjà identifiés, aucune étude n’avait été menée, jusqu’à ce jour, pour mesurer toutes les autres nuisances qu’ils engendrent : surconsommation, CO2, inconfort, bruit… C’est pourquoi la Ligue de Défense des Conducteurs a décidé de faire construire un ralentisseur aux dimensions légales (10 cm de haut), un autre beaucoup plus élevé (24 cm, une hauteur régulièrement atteinte par ces installations)… Ce, afin de mesurer scientifiquement leur différence d’impact sur véhicules et passagers. Des mesures réalisées par les experts de L’Automobile Magazine, avec le soutien de l’association Pour une mobilité sereine et durable et de l’Automobile-club des Avocats.

Le sujet des ralentisseurs illégaux est plus que jamais brûlant. Entre actions administratives ou pénales menées par des usagers de la route exaspérés ou, pire, victimes de ces équipements, le non-respect des normes de construction menace de coûter de plus en plus cher aux collectivités.

Mais les ralentisseurs aux dimensions hors normes ne sont pas seulement dangereux, ils engendrent aussi beaucoup de désagréments, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’habitacle. Le freinage excessif auquel il faut procéder pour les aborder et la ré-accélération qui s’ensuit font bondir la consommation de carburant, donc les émissions de CO2. Même à vitesse ultra réduite, les suspensions des véhicules et les passagers à bord sont également mis à mal. À l’extérieur, le bruit déjà sensible pour relancer son moteur est amplifié si le bas de caisse frotte le bitume… Des nuisances particulièrement mal vécues par les riverains. Et d’autant moins acceptable, en ce qui concerne les émissions de CO2, que constructeurs et conducteurs subissent d’énormes pressions pour les réduire au maximum. Quel intérêt alors, si la multiplication des ralentisseurs illégaux en ville les fait grimper en flèche ?

Si plusieurs associations de défense des automobilistes et des motards militent depuis plusieurs années pour dénoncer tous ces problèmes – dont, évidemment, la Ligue de Défense des Conducteurs (LDC), Pour une mobilité sereine et durable (PUMSD) et l’Automobile-club des Avocats (ACDA), qui ont formé un puissant partenariat fin 2020 afin de mieux sensibiliser collectivités locales et médias sur le sujet –, aucune n’avait encore pris le taureau par les cornes pour mesurer ces nuisances.

Rappel : que dit la réglementation ?

La réglementation sur les ralentisseurs trapézoïdaux (norme NF P 98-300) date du 27 mai 1994 (décret n° 94-447) et impose les principaux points suivants : ils doivent être situés en zone 30 km/h, avoir un plateau compris entre 2,5 et 4 m, avec deux pentes de 1 à 1,4 m de long et ne pas dépasser 10 cm de haut. Enfin, ils ne doivent pas être implantés sur des axes empruntés régulièrement par des transports publics de personnes ni sur des axes où le trafic est supérieur à 3 000 véhicules par jour en moyenne.

Plan 3D ralentisseur

Le making-off

Début 2021, la Ligue de Défense des Conducteurs a imaginé ce projet fou : et si nous construisions, sur circuit fermé, un ralentisseur hors normes[1] (ainsi qu’un second aux normes, à titre de comparaison) ? Notre objectif : évaluer de manière incontestable cette surconsommation, ce pic d’émissions de CO2, ce confort dégradé à bord et ce bruit accru à l’extérieur, nuisances toutes engendrées par une installation non conforme. Pour ce faire, nous avons demandé à L’Automobile Magazine, revue mensuelle spécialisée dont toutes les mesures (freinage, autonomie, reprise, bruit…) sont réalisées sur le circuit de Linas-Montlhéry et certifiées ISO 9001 depuis plus de vingt ans, de se joindre à l’aventure.

En quelques semaines, deux journalistes-essayeurs de la rédaction ont développé un protocole de mesures, tandis que la Ligue de Défense des Conducteurs partait à la recherche de l’endroit parfait pour construire ces ralentisseurs. C’est sur les voies privées d’une entreprise de BTP de Marcoussis (Essonne) que nous avons finalement posé nos roues… « Notre association compte plus de 1 million et ce sont eux qui financent nos actions à 100 %. C’est donc grâce à eux que cette vaste opération a été rendue possible, explique Nathalie Troussard, secrétaire générale de la LDC. Leur exaspération vis-à-vis des ralentisseurs trop hauts va grandissant, leurs témoignages se multiplient, tandis que sur notre site communautaire Activ’Route[2], on nous signale de plus en plus d’équipements ayant provoqué des casses matérielles ou même des accidents. Il était temps d’agir et d’expliquer, chiffres à l’appui, pourquoi ce type d’infrastructure doit cesser de proliférer. »

De son côté, Christophe Congrega, journaliste-essayeur de L’Automobile Magazine, explique : « Nous avons trouvé cette démarche intéressante. Forts de notre expertise en matière de mesures, nous avons trouvé pertinent de proposer des données sous contrôle d’huissier de justice afin d’étayer le sujet, qu’il s’agisse de débats auprès des tribunaux ou des municipalités décisionnaires de l’installation de ces ralentisseurs. »

Construction ralentisseur et Clio 3008

Le protocole appliqué pour les mesures

Début mai 2021, nous avons retrouvé nos ralentisseurs fraîchement construits sur notre base d’essai dans l’Essonne, le temps d’une longue journée de mesures.

Le protocole défini par L’Automobile Magazine, en collaboration avec les différents partenaires du projet, incluait tout d’abord l’utilisation de deux véhicules représentatifs du parc automobile français actuel, à savoir une Renault Clio et une Peugeot 3008. Le premier ralentisseur était donc aux dimensions légales : plateau de 4 m et de 10 cm de hauteur, précédé et suivi d’une rampe de 1,40 m de long. Idem pour le ralentisseur hors normes, sauf la hauteur bien sûr, cette fois fixée à 24 cm. Nous avons ensuite défini un parcours de 250 m de long, du type de ceux que l’on rencontre en ville, avec une vitesse d’entrée de 40 km/h, puis, sur un tiers du parcours, une courbe abordée à 30 km/h quand il n’y a pas de ralentisseur, suivie d’une ré-accélération douce jusqu’à 40 km/h. Les deux ralentisseurs sont situés l’un à côté de l’autre avant cette courbe. Pour le circuit empruntant l’équipement aux dimensions légales, la vitesse d’entrée de 40 km/h est suivie d’un léger freinage jusqu’à 25 km/h pour aborder cet obstacle suivi, une fois redescendus, par une ré-accélération douce pour le virage et la fin du parcours à 40 km/h. Pour le ralentisseur illégal, c’est le même protocole, mais avec un freinage plus franc pour aborder l’obstacle à 15 km/h seulement, suivi d’une ré-accélération plus dynamique, afin de retrouver les vitesses normales du parcours. Durant ces trois exercices, nous avons mesuré la consommation avec nos débitmètres, le confort avec un accéléromètre positionné sous les fesses du conducteur, ainsi que le bruit émis grâce à un sonomètre, positionné à 7 m de la voie de passage de la voiture. Enfin, toutes ces mesures ont été réalisées sous le contrôle d’un huissier de justice, qui a également vérifié le parcours, la répétabilité des essais et les dimensions des ralentisseurs.

Plan Marcoussis

Les résultats

Caractéristiques techniques des deux véhicules testés :

– RenaultClio 3 cylindres 1 litre essence X-Tronic de 90 ch

– Peugeot3008 3 cylindres 1,2 litre PureTech EAT8 de 130 ch

1/ Consommation et émissions de CO2 en forte hausse

Nos deux voitures tests affichent des consommations proches sur cet exercice, malgré leur différence de poids (1 110 kg pour la Clio contre 1 320 kg pour le 3008). Pour disposer d’une valeur-repère nous permettant de calculer l’augmentation de la consommation et des émissions de CO2, nous avons, au préalable, effectué les mêmes mesures sur la même boucle sans aucun ralentisseur.

Nos constatations : si un ralentisseur légal augmente « raisonnablement » leur appétit (respectivement + 10,5 % et + 13 %), il ne faut tout de même pas les multiplier sans bonnes raisons.

Le ralentisseur illégal, lui, fait grimper les consommations de 26 % pour la Renault et 28 % pour la Peugeot. Soit un surcoût énergétique et des émissions de CO2 supplémentaires d’environ 15 % par rapport à un ralentisseur légal, qui plaident fortement pour leur suppression.

Surcoût ralentisseurs

2/ Confort largement dégradé

Test avec la Renault Clio : un véritable choc dès 18 km/h

À 25 km/h, le ralentisseur légal (10 cm de haut maximum) est effacé avec facilité par la Clio. Avec 0,27 g à la montée et 0,3 g à la descente, elle préserve assez bien votre dos. Mais, comme pour le 3008 (voir plus loin), c’est beaucoup moins bien sur le ralentisseur de 24 cm abordé à seulement 15 km/h, où elle impose déjà 0,39 g à la montée 1, avec deux gros rebonds 2 dus au contact inévitable sur les butées de suspensions, et 0,45 g à la descente 3 avec, là encore, un fort rebond 4. Bref, cinq importantes secousses qui se répercutent sur le dos, malgré l’allure très réduite. Si les Clio et 3008 se comportent à peu près de la même manière à la montée de ce gendarme couché illégal, la Renault s’en sort un peu mieux à la sortie, avantagée par un poids moindre sur le train avant (715 kg contre 884 kg pour le Peugeot) à freiner et amortir lors de la descente de cette marche. À noter que, même à seulement 15 km/h, les boucliers de nos françaises frottent une fois sur deux à la montée et à la descente. Et, à seulement 18 km/h, les secousses atteignent alors 0,63 g à la montée et carrément 0,85 g à la descente pour la Clio. Soit un gros choc à bord !

Test confort Clio

Test avec le Peugeot 3008 : bien secoués même à faible allure

Abordé à 25 km/h, le ralentisseur légal ne pose pas de problème particulier au 3008, que ses suspensions absorbent aisément en limitant la sollicitation verticale subie par les passagers à 0,32 g. Soit une secousse qui n’est pas perçue comme de l’inconfort. En revanche, tout change sur le ralentisseur illégal, lequel, malgré des rampes d’accès et de sortie de 1,40 m, oppose un effet “mur” aux roues avant 1, et ce, même en freinant franchement pour l’aborder à seulement 15 km/h. Si la secousse grimpe à 0,4 g à la montée avec une sensation désagréable, elle culmine à 0,55 g à la descente 3, ce qui devient très inconfortable. Dans les deux cas, ces secousses sont suivies d’une ou plusieurs “répliques” 2 et 4 quasiment aussi fortes, dues aux rebonds sur les butées de suspensions. On imagine sans peine les répercussions de ces chocs répétés sur le dos des chauffeurs de transports en commun (voir notre sondage mené auprès des chauffeurs de bus en annexe), dont certains confessent aborder jusqu’à 300 fois ce type de ralentisseurs au cours de leur journée de travail.

Test confort 3008

2/ Agression auditive

Tests avec les deux véhicules

Avec nos voitures modernes, le passage sur un ralentisseur légal ne produit pas plus de bruit que s’il n’y en avait pas. En revanche, la franche décélération, jusqu’à 15 km/h, nécessaire pour passer sur le modèle illégal, impose une augmentation sensible du bruit à la ré-accélération : + 2 à 3 décibels (dBA), soit un bruit doublé. Et si le bouclier frotte, ce qui n’est pas rare – et qui devient inévitable dès 18 km/h –, le bruit est multiplié par huit !

Test bruit

Les décisions qui s’imposent

Nous l’avons vu avec ces mesures, les ralentisseurs non conformes, au-delà des risques qu’ils font courir aux usagers de la route et à leurs véhicules, sont une source multiple de désagréments au quotidien[3].

Nos tests ne portaient, certes, que sur un circuit de 250 mètres. Sauf que ce pic de consommation de carburant et d’émissions de CO2 (sans parler des suspensions et des passagers secoués, ni du bruit) a une fâcheuse tendance à se répéter là où les ralentisseurs ont poussé comme des champignons. À la Ligue de Défense des Conducteurs, nous ne comptons plus les témoignages faisant état de « fossoyeurs de trains avant », comme l’un de nos sympathisants a rebaptisé ces équipements. Ainsi, à Mouriès (Bouches-du-Rhône), on nous signale 11 ralentisseurs en 1 kilomètre ; 17 sur 1,5 km à Sérignan (Hérault) ou encore 12 sur 1 km à Bédarieux, dans le même département ; 5 sur 800 m à Talence (Gironde) ; 17 sur 2 km à Seyssinet Pariset (Isère), 21 en 2,4 km sur l’ancienne route d’Annecy, entre Les Tresoms et Servier (Savoie)… Nos exemples pourraient couvrir plusieurs pages ! Rappelons que la France compte environ 450 000 ralentisseurs : il n’est donc plus question de simples « pics » !

Comment cette situation a-t-elle pu dériver à ce point ? Nul doute que les élus, avec les ralentisseurs, répondent à une attente des riverains désireux d’améliorer la sécurité routière là où ils habitent. Encore faut-il respecter les normes de construction (mais aussi éviter de se précipiter et de multiplier ces installations, réaliser une étude d’impact…). Certes, les recommandations du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), qui n’ont pourtant pas force de loi, ont semé la confusion. Ces textes font le distinguo entre ralentisseur de type trapézoïdal (concerné par le décret) et ralentisseur de type « plateau traversant », sous-entendant que la partie plane de l’équipement, à partir du moment où elle mesure plus de 4 m de long comme la norme le veut, n’est plus trapézoïdal. « Ces plateaux traversants, qui sont aussi parfois appelés plateaux surélevés ou plateaux ralentisseurs, sont une pure invention du Cerema, s’insurge Thierry Modolo-Dominati, président de l’association de Pour une mobilité sereine et durable, grand pourfendeur de ralentisseurs illégaux et partenaire de la LDC sur cette opération. Ces recommandations ont été écrites pour s’affranchir des textes légaux, très restrictifs. Elles laissent à penser aux collectivités locales, pourtant épaulées par des directeurs techniques qui devraient les en dissuader, qu’elles peuvent implanter des installations non conformes. » Mais à quel titre les citoyens devraient-ils tolérer que leurs villes, communautés de communes et départements installent des équipements faisant fi, volontairement ou pas, de la réglementation (voir ci-dessus) ? Alors qu’eux-mêmes font l’objet d’une intransigeance absolue dans le cas d’un dépassement de la limitation de vitesse de 1 ou 2 km/h, si l’on demeure dans le domaine de la sécurité routière ?

Le temps est venu où le respect de la loi – en l’occurrence, ici, d’un décret – doit prévaloir. Nos trois associations ne sont pas les seules à le proclamer. Ainsi, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, interpellé à ce sujet par un député de Lozère, a récemment rappelé : « Tous les dispositifs devraient aujourd’hui répondre à la norme en vigueur […]. Le gestionnaire de voirie qui n’aurait pas pris les dispositions nécessaires engage donc sa responsabilité. Plusieurs décisions de justice récentes ont d’ailleurs conduit des collectivités locales qui ne l’avaient pas fait à se mettre en conformité vis-à-vis des règles.[4] » Le Syndicat des équipements de la route (SER) a de son côté émis une note juridique qui met en garde ses adhérents sur les risques d’engagement de leur responsabilité lorsque le donneur d’ordre, à savoir les collectivités, exige l’installation d’équipements de la route ne répondant pas à la réglementation ou aux normes (voir le communiqué de presse que nous avons publié sur le sujet en annexe).

La position de la Ligue de Défense des Conducteurs, de Pour une mobilité sereine et durable de l’Automobile-club des Avocats est claire : il faut cesser de construire des ralentisseurs illégaux et remettre aux normes ceux qui existent déjà, mais ne respectent pas les dimensions légales ni les restrictions d’implantation.

Il en va non seulement de la sécurité des usagers, de la prévention des casses matérielles, des nuisances en tout genre… mais aussi d’une politique environnementale cohérente. Nos élus, à tous niveaux, ne peuvent pas d’un côté contraindre citoyens et constructeurs automobiles à acheter et concevoir des véhicules respectueux des normes d’émissions, tandis que de l’autre, leurs propres décisions dégradent, voire réduisent à néant, tous les efforts qui ont été accomplis.

[1] En l’occurrence, la reproduction d’un ralentisseur situé dans la ville de La Garde, dans le Var, dont les dimensions ont été constatées par huissier de justice en 2019, à la demande d’un habitant dont le véhicule avait subi des dommages de pièces de carrosserie et mécaniques du soubassement lors de son franchissement.

[2] http://www.activroute.org

[3] En annexe à ce dossier de presse, vous trouverez les résultats d’un sondage que nous avons réalisé auprès de chauffeurs de bus et d’autocars, consacré aux conséquences des ralentisseurs sur la santé des professionnels de la route.

[4] De la même manière, les coussins berlinois en caoutchouc vulcanisé, auxquels les communes ont souvent recours, sont-ils interdits par le ministère des Transports depuis… 2009 !