venise verte
COULON : Coulon-Rive Gauche, seize artistes de talent
Cette saison estivale 2021, seize artistes investissent La Grange de Camille, à l’invitation de « Coulon, Rive gauche ». Toutes les techniques y sont présentées : aquarelle, huile, dessin, sculpture, estampe, photographie, art du papier, … Parmi les petits nouveaux, une jeune « peintre sur mobilier » Sabrina Brulay, à l’enseigne « NINA B ART DU MOBILIER ».







Lors de l’inauguration de La Grange de Camille, la maîtresse de maison Cosette Pignoux, de sa plume poétique, a expliqué « comment la Grange a grandi » : « Quand est-ce qu’on ouvre la Grange à Camille ? Quand ? Perchée sur mon escabeau, la phrase prononcée me fait dans le cœur une tristesse tendre. Ce lieu si pensé à deux dans la passion qui fait vibrer la corde sensible, rencontrer la sensibilité de notre nous-même, en ressentir les vibrations. La Grange, ce lieu vibrant de mille pas, de mille joies. Ce lieu qu’on a rêvé ensemble, André et moi, si plein de nos désirs d’échanges, si plein de nos rêves de troubadours fous, fous d’amour, d’extravagance, de beauté, de musiques, de mots, de partages. Cette grange qui était destinée à fermer sa porte à toute vie, nous allions la faire renaître. Mais offrir une grande et belle aventure. Camille, le voisin d’enfance accepta par tendresse. Son « Oui, je veux bien » fut un chant d’alouette, un baiser de tendresse de l’enfant que j’avais été. On exposerait des photos. Travaux des champs sur le foin. De l’authentique. La grange avait sa fierté, nous nous devions de la respecter. Elle avait cette odeur du passé où l’homme vivait encore au pas des bêtes, sur les chemins des cigales, où les soirs se partageaient la parole sur les seuils des portes. La Grange ouverte au regard sur la beauté d’expression, d’échange. Pas n’importe quelle grange : la grange à Camille avec ses pavés cirés par les pas des visiteurs, sa douce fraîcheur quand on y entre par les journées chaudes. La Grange, habitée de poésie et d’amour. Ce qu’il faut à l’être pour être heureux, c’est la beauté, de la passion. Notre désir était de faire de cette grange, le lieu de création pour poètes, amoureux de la vie, du beau, du fantastique. Prendre le temps de regarder, de se laisser surprendre. Tout simplement, le temps d’aimer, de partager, laisser ses yeux vagabonder. Alors oui, il faut la rouvrir la Grange de Camille. » Cette scène s’est déroulée voici 52 ans. Depuis, ce lieu unique de rencontres d’artistes rouvrent ses portes tous les étés sur la commune de Coulon sur la rive gauche de la Sèvre Niortaise.
Seize artistes de talent

Cette année, « Coulon, Rive Gauche » invite les œuvres de Jean Artibricolo, Danièle Baudry, Élisabeth Blanchart, Anne Bouffard, Anne Dahomé, Fredy Gautier, Patrick Gélineau, Christiane Gilbert, Phil Lejeune, Daniel Mar, Richard Métais, Olivier Nillesse, André Pignoux, Sandrine Pignoux, Philippe Simon et, parmi les petits nouveaux, une jeune « peintre sur mobilier » Sabrina Brulay.
NINA B ART DU MOBILIER
Sabrina Brulay vient d’ouvrir un atelier de métier d’art de peintre sur mobilier sous le nom de « Nina B Art du mobilier » à Mauzé-sur-Le-Mignon en Deux-Sèvres, entre Niort et La-Rochelle. « Je rénove et transforme des meubles anciens et aussi contemporains, » explique-t-elle et précise « j’utilise des techniques contemporaines et du XVIIIème siècle pour le décapage puisque je fais tout à la main, décors compris ».

Sabrina Brulay poursuit : « Mes clients sont des gens qui ont du mobilier souvent ancien, parfois contemporain. Ils viennent à l’atelier ou je vais à leur rencontre comme ici [à La Grange de Camille] dans une galerie d’art. Je fais un projet décoratif adapté en fonction de leur projet. Souvent, le mobilier a une histoire familiale, les gens ne veulent pas s’en séparer d’autant que le meuble a une âme. Ils aimeraient le conserver et pouvoir leur donner un peu plus d’allure ou une « nouvelle tête ». Je peux proposer beaucoup de choses et je m’adapte en fonction de leur intérieur puisque j’ai des outils modernes, comme la planche décorative sur laquelle ils peuvent visualiser leur projet avec leur intérieur. C’est super intéressant. »
Photo Sabrina Brulay
Nina B a suivi une formation complète à Rians (83) . Dans ce petit village de Provence, le centre de formation Atelier Garance dispense une qualification unique en France qui délivre le titre d’artisan d’art avec certification professionnelle. « Nous sommes aujourd’hui exactement cinquante-deux artisans à proposer ce métier d’art en France. Actuellement sur mon secteur, je suis la seule », précise Sabrina Brulay.
Lors de ses permanences prévues les vendredis et samedis après midi, à La Grange de Camille, Nina B pourra détailler chaque pièce exposée comme autant d’échantillons de ses talents. Du faux cuir, de la fausse rouille sur des matières métallisées ; la création ou rénovation de boiseries, d’éléments de cuisines, de salles à manger… Elle transmettra sa passion en démontrant pourquoi elle fait des patines inspirées des techniques du XVIIIème siècle : les meubles à nu, sept couches, des fiches de travail, le décapage, la préparation sur place, l’impression des peintures, la couleur des patines, la finition et la protection de l’ouvrage.

Sabrina Brulay poursuit : « je suis aussi spécialisée dans le travail à la feuille d’or, une formation complémentaire enseignée en Suisse que je peux utiliser sur une assiette comme sur un meuble (photo ci-contre). Posée sur ce meuble, une lampe boule année 1960/1970 revisitée avec un abat jour en accord avec l’effet porphyre. Le porphyre est une pierre pourpre tachetée de blanc. Je n’utilise que des pigments naturels provenant de trois carrières en France dont la plus connue, la carrière de Gargas, les fameux ocres de Provence dans le Vaucluse. »
Photo Gilles PETIT
« Je suis heureuse de faire partie des artistes standard, inscrite au registre de l’Institut national des métiers d’art qui participe à la protection des ouvrages artistiques français. Ce n’est pas rien. C’est une reconnaissance au niveau national », se félicite Sabrina Brulay. http://www.ninabartdumobilier.fr
L’exposition « Coulon rive gauche » est ouverte tous les après-midis jusqu’à fin septembre dans « la Grange de Camille » en bordure de Sèvre Niortaise, face au bourg de Coulon (Marais Poitevin – Deux-Sèvres). Visite libre.
Gilles PETIT
Les œuvres présentées dans ce reportage sont la propriété de leur auteur.
Revoir notre reportage vidéo réalisé à l’occasion de l’édition 2013 : https://youtu.be/4AortAw5HWI
COULON (79): déplacement du DAB, le « oui, mais ! » de la municipalité, le « non plus maintenant » de la banque
L’agence du Crédit Agricole Charente-Maritime – Deux-Sèvres envisage de déplacer son distributeur automatique de billets situé à Coulon. La banque souhaite investir un local communal afin de pérenniser le service. « Oui, mais ! » répond le Conseil municipal.
Les Coulonnais disposent d’un Distributeur Automatique de Billets (DAB) installé dans la façade de l’antenne magnésienne du Crédit Agricole Charente-Maritime – Deux-Sèvres (CA17-79). Idéalement placé face à la place de l’Église de Coulon, laquelle accueille les marchés fermiers chaque vendredi et dimanche, ce distributeur rend service aux maraîchins et aux marchands toute l’année, comme aux nombreux touristes en saison estivale.
Cependant, le CA17-79 envisagerait de libérer son local. Le DAB, encastré dans son mur, n’y aurait donc plus sa place, semble-t-il. Apparemment, il serait soit supprimé, soit déplacé. La banque a choisi d’étudier la seconde possibilité.
En effet, le CA17-79 songe à déplacer son automate dans une partie d’un bâtiment communal actuellement occupé par le siège du Syndicat mixte du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin. Situé également bien en vue de la place de l’Église, ce projet qui intègrerait les préconisations de l’Architecte des Bâtiments de France, consisterait, à placer un DAB ou un Guichet Automatique de Billets (GAB) à l’intérieur du bâtiment, en lieu et place de la moitié de la salle du rez-de-chaussée, sur environ 18 m². Le sol serait décaissé, offrant ainsi l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite; une ouverture latérale serait percée du côté de l’entrée de la Mairie pour l’accès des transporteurs de fonds. Inutilisée jusqu’à présent, la porte donnant sur la rue de l’Église serait rouverte pour l’accueil du public.

Ces travaux, envisagés par le CA17-79, sont estimés à 80 000 euros. A ce montant vient s’ajouter une somme de 10 000 euros qui serait versée à la commune, laquelle serait reversée ensuite au PNR pour couvrir des charges non encore amorties par ce syndicat. Le Conseil municipal de Coulon du 16 décembre 2020 a étudié la proposition du CA17-79. Si les élus acceptent ce nouvel équipement la commune devra conclure une convention avec la banque qui fixerait les conditions de mise à disposition et notamment le loyer ou la gratuité. La maire de Coulon, Anne-Sophie Guichet, a souligné : « le maire de la municipalité précédente avait négocié la gratuité de la location et il y avait eu un accord verbal. Mais il n’y a jamais eu de délibération du Conseil. L’équipe municipale a changé, donc c’est à elle de décider. » « Le Crédit Agricole m’a dit », poursuit Mme Guichet, « que s’il y avait location, il n’y aurait peut-être pas de projet ; que ça coûte de l’argent et qu’en faisant ça ils rendent service à la commune. »

Le Crédit Agricole local prévoit de déplacer son distributeur de billets Photo Gilles Petit
Le PNR ne verrait pas de problème à consentir un avenant au bail actuel avec la commune, un bail de 32 ans signé le 1er janvier 2000. « Maintenir un DAB à Coulon, on en est tous convaincu » déclarent les élus coulonnais. « C’est embêtant d’avoir une location gratuite pour un espace public confié à une entreprise privée. » Les débats dégagent l’idée que : « au moins, symboliquement, on demande une participation, même si elle est minime. On ne prête pas comme ça. Avec le risque que le Crédit Agricole choisisse d’attendre ou de ne pas faire. » Évidemment, les élus souhaitent favoriser la présence de la banque dans le centre-bourg de Coulon. En effet, ce distributeur fonctionne très bien l’été mais il serait moins rentable l’hiver. La maire pense demander « un loyer modique symbolique de 100 € par mois, soit 1 200 € l’année. » « La banque a certainement un intérêt financier », disent des élus qui s’étonnent qu’ « une banque demande la gratuité », d’autant que son enseigne s’affiche au cœur du village. « Une publicité qui ne doit pas être négligée. »

La Fédération bancaire française a rappelé que « la France comptait plus de 55 000 appareils permettant la distribution d’argent liquide répartis sur l’ensemble du territoire, positionnés pour partie à l’intérieur des agences, d’autres situés à l’extérieur des bâtiments. » La Fédération ajoute : « le coût des derniers modèles s’élève à plus de 100 000 euros par unité et le coût d’exploitation et de gestion par an varie de 12 000 à 15 000 euros, selon les sociétés chargées du suivi des appareils ». M. Michel Ganzin, président du Conseil de Direction Groupement des Cartes Bancaires souligne : « après les 10 milliards d’euros en 2017, les 11 milliards d’euros en 2018, la barre des 12 milliards d’euros de paiements Carte Bancaire qui a été franchie en 2019, avec une croissance annuelle qui avoisine les 10%. »
M. Philippe Laulanie, administrateur au Groupement des Cartes Bancaires, précise :« cette progression du volume d’activité est plus faible que la progression du nombre de paiements. Elle révèle en fait un succès grandissant avec la montée en puissance des paiements de petits montants par carte et du sans contact notamment. Ces paiements ont été réalisés en 2019 chez 1,85 million de commerçants CB (1,77 million en 2018) avec 71,1 millions de cartes CB, à comparer aux 66 millions de cartes en 2016, avant le plan de réarmement. »
Qu’est-ce qu’un distributeur de billets ?
On l’aura compris, un DAB désigne un distributeur automatique de billets, et un GAB un guichet automatique de banque. Ces distributeurs sont placés auprès de très nombreuses agences bancaires. Ils permettent au titulaire d’une carte de retirer des espèces avec sa carte et un code confidentiel, et de consulter son compte. Selon Wikipedia, la société suédoise Metior est, dès 1964, la première société au monde à fabriquer des distributeurs automatiques de billets de banque, reliés entre eux par des liaisons téléphoniques. De La-Rue a développé le premier DAB en libre-service connu, qui fut installé à Enfield Town au nord de Londres le 27 juin 1967 par une succursale de la multinationale Barclays. Au Royaume Uni, l’inventeur du DAB est John Shepherd-Barron, mais Luther George Simjian a déposé une demande de brevet à New York, aux Etats Unis, dans les années 1930 alors que des ingénieurs de Docutel possèdent un brevet en date du 4 juin 1973. Le tout premier DAB en France fut installé en 1968, rue Anber, dans le 9ème arrondissement de Paris, par la banque Société marseillaise de crédit faisant partie du Groupe Crédit du Nord.
La Banque de France informe : « Ces dernières années, on constate une diminution de l’utilisation des GAB, et de plus en plus de banques se posent la question du retrait de ces appareils, de moins en moins rentables. En effet, la dématérialisation croissante des transactions, au travers du paiement en carte bancaire, plébiscité par les particuliers (92 % des Français plébiscitent la carte bancaire pour les achats quotidiens), le développement du paiement sans contact, l’interdiction des paiements en liquide supérieurs à mille euros incitent les paiements dématérialisés. De plus, la lutte contre la fraude fiscale, le grand banditisme, le travail au noir sont aussi des arguments en faveur de la disparition à terme des paiements en liquide, et donc la disparition de GAB. »
Un automate indépendant, la solution ?
Si le Crédit Agricole Charente-Maritime – Deux-Sèvres rejette la proposition de la commune et si elle envisage le retrait de son distributeur de billets, la municipalité coulonnaise pourra toujours faire installer un automate indépendant par la Brink’s. La société est aux premières loges pour constater les problèmes de la distribution et de la collecte d’espèces, puisque c’est sa spécialité auprès des grands groupes bancaires. En effet, la Brink’s propose aux communes une alternative : un DAB non affilié à une banque et surtout sans frais pour l’usager.
Comment cela fonctionne ?
La société de transport de fonds et les municipalités signent une convention renouvelable, avec un loyer versé à la Brink’s pour rémunérer les prestations de supervision et de maintenance technique de l’automate. Plus les utilisateurs sont nombreux, plus le coût supporté par la commune diminue.

M. Patrick Lagarde, président-directeur général de la Brink’s France, annonce avoir « reçu une cinquantaine de dossiers depuis le lancement en Bretagne. Notre philosophie est un modèle low-cost, sans doute plus simple à gérer qu’un DAB avec permanence gérée par une banque». En étudiant la couverture géographique de ces zones blanches, la société espère l’installation de 1000 à 2000 machines de ce type dans les années à venir. C’est à Locmaria-Plouzané, une commune du Finistère de 5.000 habitants, que la société expérimente le projet depuis juillet 2019. La maire de cette commune, de peur de voir mourir son bourg, a trouvé une solution avec la Brink’s. La mairie paye le loyer (1.050 euros par mois). En contrepartie, la société de transports de fonds, s’occupant de la maintenance de l’appareil, a décidé d’offrir l’installation et les douze premiers mois de services de cinquante distributeurs de billets « Point Cash Village » à des communes de la ruralité qui en sont désormais privées. Cette offre a été récompensée du prix de l’innovation par le Salon des Maires et des Collectivités.
Un projet finalement abandonné
Lors du Conseil municipal de Coulon, daté du 19 mai 2021, les élus ont été informé que le Crédit Agricole, pour des raisons de rentabilité financière, renonce à son projet de délocalisation de son Guichet Automatique de Billets initialement prévu dans les locaux situés face à l’église et aujourd’hui occupés par le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin. La banque reprend donc une étude pour améliorer son site actuel, sans certitude qu’un GAB soit maintenu dans le centre-bourg. Toutefois, les conseillers municipaux ont réaffirmé leur souhait de conserver ce service en soutenant, si nécessaire, le Crédit Agricole, voire en l’aidant notamment en matière d’urbanisme.
Gilles PETIT