COULON (79): Une mise en lumière imagée

Publié le Mis à jour le

Sur les dix communes deux-sévriennes engagées dans les Petites Cités de Caractère, seules Celles-sur-Belle, Coulon, La Mothe-Saint-Héray, Melle, Saint-Loup-Lamairé et Chef-Boutonne participent à l’opération « mise en lumière ». Rencontrée à Coulon, la conceptrice lumière Soizick Bihen explique la démarche.

L’église de la Sainte-Trinité de Coulon bénéficie d’un éclairage spécifique dans le cadre des petites Cités de Caractère. Photo Gilles PETIT

« Il s’agit d’un projet initié par le Département des Deux-Sèvres », explique Mme Soizick Bihen. « Un concepteur lumière, Roger Narboni, de l’agence Concepto, a été missionné pour visiter toutes les Petites Cités de Caractère. L’équipe de l’agence a fait une esquisse de ces communes qui voulaient participer au projet « mise en lumière ». Par la suite, plusieurs autres concepteurs lumière ont été missionnés. Personnellement, j’ai eu la chance d’être sélectionnée par la ville de Coulon. »

Mme Bihen : « Je viens de Montmorency à côté de Paris. Je suis à la fois parisienne et bretonne. A Coulon, j’ai travaillé sur l’idée d’avoir une église éclairée en douceur, un peu dorée. Ici, seules la végétation et la faune présentes dans la région sont projetées au sol ou sur des murs. Nous trouvons pas mal d’insectes, une libellule, un héron. J’ai proposé différents tableaux aux élus coulonnais, comme ces nénuphars avec une libellule. Nous avons aussi une petite grenouille qu’il faut trouver cachée à proximité de l’église, ainsi que les ondulations de l’eau sur la rivière. Côté mairie et siège du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, nous avons un brochet, un héron, un immense arbre au pied d’un parterre de roseaux. »

De nombreux projecteurs

La place de l’Eglise de Coulon est équipée de treize projecteurs diffusant chacun une image différente fabriquée à partir de gobos. Venant de l’anglais « goes before optics », un gobo est une plaque, souvent métallique, possédant des ajours, destinée, une fois placée devant un projecteur spécifique, à créer des dessins lumineux lors de spectacles.

Selon la conceptrice lumière, « les gobos pourront un jour changer selon l’envie. Dans les Petites Cités de Caractère, ces gobos sont fixes, ils ne sont donc pas en mouvement. Cette conception, très calme, est vraiment très économe en énergie. Nous avons aussi changé des lanternes d’éclairage public au profit de Diodes Électroluminescentes (LED). Je ne sais pas si vous avez vu, tout à l’heure il y avait deux éclairages à l’intérieur de chaque lanterne. La partie décorative en haut s’allume d’abord, et, à partir d’une certaine heure, elle baisse d’intensité, jusqu’à s’éteindre. La partie basse constitue l’éclairage public qui, lui aussi, diminue progressivement avant de couper à 23 heures. En changeant l’éclairage public et en mettant des projecteurs, nous avons moins de consommation, environ 47% de gagnés, que les lanternes précédentes. Même en proposant des appareils en plus, nous avons moins de consommation. Tout est en LED, les lanternes, les projecteurs gobos et les projecteurs façade. Nous ne travaillons plus qu’avec ça.« 

L’église

« Sur l’église, l’intérêt est de travailler avec différentes températures de couleurs, de 2 200° Kelvin à 4 000° K. Le clocher et l’horloge sont beaucoup plus froids que la petite porte latérale qui, elle, est plus dorée. Les lanternes disposées autour de la place reprennent les ondulations types dessinées spécifiquement pour Coulon. Le fabriquant propose ce genre de lanternes à toutes les Petites Cités de caractère concernées avec une découpe du cache différente. L’idée était de ne pas trop éblouir sur les façades avec un treillage beaucoup plus dense côté façade que côté rue, chaussées et trottoirs. Garder les lanternes d’origine aurait été plus énergivore d’autant qu’elles éclairaient dans tous les sens. On peut les adapter en LED mais il faut avoir vraiment une bonne optique car, en fait, il y a LED et LED. Il y a des LED qui rayonnent dans tous les sens et des LED avec collimateurs qui permettent d’éclairer ce que l’on veut éclairer. C’est ça le métier de concepteur lumière, c’est d’éclairer là où il faut. »

Photo Gilles PETIT

Cette mise en lumière ne constitue pas un éclairage de spectacle. On peut imaginer des vues projetées s’animer en tous sens individuellement. Ce n’est pas le but. D’autant qu’il faudrait installer un automate de commande pour un coût impressionnant.

« Dans les Petites Cités de Caractère, nous n’avons pas touché aux câbles d’éclairage public existants. Il fallait que le projet entre dans le budget. Il est important, mais je pense qu’il existe des solutions qui permettent d’évoluer aussi dans le temps. On ne fige pas les choses. Bien sûr, il est possible de changer l’image de chaque projecteur gobo. Un gobo vaut 150 €. Les projecteurs, eux, sont en place et on les garde. On est tranquille », conclut Mme Soizick Bihen.

Gilles PETIT

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