MARAIS POITEVIN : des bovins « mis à l’herbe » par bateau pour entretenir les îles du Marais mouillé

Publié le Mis à jour le

Dans le marais de La Garette (Deux-Sèvres) au cœur des Marais mouillés du Marais Poitevin, un site appelé « Venise Verte« , les vaches (surtout de race maraîchine) regardent passer . . . les touristes, qui flânent en barque durant la saison estivale.  Installées sur des parcelles inaccessibles par voie de terre, elles sont « mises à l’herbe » jusqu’à l’automne. Pourquoi ? Comment ?

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La Maraîchine est élevée dans les marais atlantiques et leurs régions bordières et participe ainsi au maintien des prairies de marais, support de la biodiversité des zones humides. Vache rustique et à croissance lente, elle possède les aptitudes d’un animal de type mixte adapté à un milieu difficile et à des conditions d’élevage extensif.
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Avec ses yeux maquillés et sa robe brun orangé, la vache maraîchine cadre bien dans le Marais poitevin.

« La Maraîchine est une bonne mangeuse d’herbe qui se complait sur les prairies humides des marais de Vendée, de Charente Maritime et des Deux-Sèvres. Elle a gardé toute sa rusticité, sa fécondité, ses facilités de vêlage. Elle a une grande productivité numérique. Moins précoce en croissance que les races à viande spécialisées, elle excelle dans la production de veaux blancs ou rosés élevés sous la mère et dans la production de bœufs de 3 ans et demi à 4 ans, élevés à l’herbe. »

 

 

Cette année, six exploitations, membres de l’Association des Éleveurs par bateau de la Venise Verte, déplacent près de 150 animaux vers les marais inaccessibles par voie de terre situés entre les villages de Coulon, Magné et La Garette. Pour ce faire, les éleveurs disposent du chaland-bétaillère appartenant au Parc naturel régional du Marais poitevin. Les vaches et les bœufs vont pâturer jusqu’à l’automne, sur 120 Ha de prairies naturelles.

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Afin de faire « tourner » l’entretien des parcelles, durant la saison, sept éleveurs utiliseront ce chaland, à cinq portes-passerelles, pour permettre aux troupeaux de franchir aisément les « conches ». Ainsi, en l’absence de ponceau, le bateau est positionné en passerelle, en long ou en large, au travers du cours d’eau.

Grâce à l’action combinée du Parc naturel régional du Marais poitevin et de l’Association des Éleveurs par bateau de la Venise Verte, les parcelles concernées par la déprise agricole depuis les années 1970 dans le marais, retrouvent une activité pérenne. Fruit de 15 ans de travaux et de collaboration avec les éleveurs, l’agriculture renaît dans les îles de La Garette.

« Étendu sur environ 300 hectares au cœur de la Venise Verte, le marais de La Garette se situe à cheval sur les communes de Sansais-La Garette et Magné. Cette zone humide bocagère bordée, au nord-ouest, par la Sèvre Niortaise est constituée d’un fort maillage hydraulique, constitué de canaux étroits, et de petites parcelles de prairies avec alignements de frênes, taillés en têtard, et de peupliers. Elle est intégrée au site Natura 2000 Marais Poitevin, pour sa valeur écologique. Ses intérêts paysager et scientifique ont également justifié en 1981 son classement en site classé selon la loi du 2 mai 1930. »

 

 

On dit que la mise à l’herbe est une tradition ancestrale. C’est vrai et faux à la fois. En effet, seules les fermes du marais déjà inaccessibles par voie de terre déplaçaient leurs cheptels en « barque à vaches » dans un espace limité autour de leurs installations. Ces grands bateaux servaient aussi de simples passerelles entre prairies. En revanche, beaucoup de fermiers utilisaient ce moyen de transport pour se rendre plus aisément aux marchés aux bestiaux des communes environnantes ou rejoindre les camions pour des déplacements plus lointains. A cette époque, la grande majorité des parcelles du Marais mouillé étaient, soit cultivées, soit fauchées par les éleveurs, lesquels ramenaient leurs productions, le foin et l’herbe à la ferme en bateau.

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Avant l’embarquement, les bovins doivent passer dans un « travail » pour les peser, puis traités avec un produit contre mouches et tiques. Cette année, le public n’a pas assisté à ces étapes indispensables car elles ont été menées préalablement à cette animation publique.
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L’entretien des marais inaccessibles par voie de terre est le fruit d’une étroite collaboration entre collectivités, institutions et associations.

Gilles PETIT

Sources : Parc Naturel Régional du Marais Poitevin; Conservatoire d’espaces naturels de Poitou-Charentes; Association des Éleveurs par bateau de la Venise Verte; CIVAM SUD 79 Marais mouillé.

 

Bonus:

Le reportage de France 3 Poitou-Charentes.

MISE A JOUR 29/5/2016:

http://www.wat.tv/embedframe/157116chuPP3r13001332

Reportage de TF1 sur le Marais Poitevin à partir de la 15ème minute.

 

 

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