Seconde guerre mondiale
Fontenay-le-Comte (85) : création du Mémorial de la Déportation et de la Résistance vendéennes au musée
En Vendée (France), le musée de Fontenay-le-Comte va créer un Mémorial consacré à la déportation et à la résistance vendéennes durant la Seconde Guerre mondiale 1939-1945. Pour cela, il lance une grande collecte d’objets, de photographies, de documents et de témoignages en lien avec l’événement. Il est également fait appel à la mémoire collective sous forme de témoignages d’actes de résistance individuels et/ou au sein de réseaux. La vie quotidienne sous l’occupation sera aussi retracée au musée.

Depuis le début de l’été 2022, le musée de Fontenay-le-Comte ( Ville d’art et d’histoire depuis 2001) diffuse un appel à collecte qui couvre la période 1939-1945 sur l’ensemble du département de la Vendée, en particulier, mais aussi, sur les territoires du Bas-Poitou (dont Fontenay-le-Comte est l’ancienne capitale), le nord de l’Aunis (La Rochelle, Saint-Sauveur d’Aunis, . . .), voire plus si le lien est établi.

Le document, largement distribué dans les mairies, les collectivités institutionnelles, des commerces de proximité, etc, explique : « Dans le cadre de son chantier de rénovation, le musée s’apprête à intégrer à son parcours de visite un Mémorial de la Résistance et de la Déportation en Vendée. C’est l’occasion de lancer une grande collecte d’objets, photographies, documents et témoignages afin d’enrichir les collections ». Les éléments collectés témoigneront de l’accueil des réfugiés, de la vie pendant l’occupation, du parcours des prisonniers, des actes de résistance individuels et en réseaux et maquis, et de la déportation.
Le musée
Fondé en 1875, le musée, labellisé Musée de France depuis 2003, a bénéficié de travaux de modernisation et d’agrandissement dans les années 1980. Aidant ainsi à redynamiser le centre-ville. Depuis le 21 février 2022, le Musée n’est plus accessible au public, mais reste ouvert aux groupes et aux scolaires dans le cadre d’une programmation, sur réservation. La rénovation du musée devrait s’achever en 2025.
Comment participer à l’appel à collecte 1939 – 1945
Toutes les explications figurent sur le site internet de la ville de Fontenay-le-Comte : « Vous souhaitez faire un don ou un prêt dans le cadre de l’appel à collecte lancé par le musée, et vous vous demandez comment procéder ? Tout d’abord, si d’autres membres de votre famille sont concernés par les objets/documents que vous souhaitez donner, parlez-en avec eux et assurez vous que vous avez leur accord ».

Si les objets/documents concernent une personne encore en vie, interrogez-la et conservez son témoignage (par écrit ou par un autre moyen). Sinon, rédigez une courte biographie (dates de naissance et de décès, vécu pendant la guerre, souvenirs, etc.). Essayez de trouver des photographies d’elle pendant la période 1930-1950. Puis rendez vous sur le site http://www.fontenay-le-comte.fr et remplissez le formulaire d’information. Vous aurez, entre autres, à fournir des photographies des objets/documents.
La collecte est limitée au 31 décembre 2022.
Formation d’un comité scientifique
Il est précisé qu’un comité scientifique déterminera les dossiers à retenir. En effet, il est possible qu’une proposition ne soit pas retenue, si les objets/documents ne rentrent pas tout-à-fait dans les axes définis pour la collecte. Pour les dossiers retenus, une attestation de don sera remplie avec l’équipe du musée pour formaliser votre démarche en attendant que le transfert soit effectif.
Dans certains cas, si les photographies et les échanges par téléphone ne sont pas suffisants, et si le (les) donateur(s) est(sont) d’accord, un membre de l’équipe du musée pourra se déplacer à domicile pour rassembler les informations nécessaires et comprendre l’histoire des objets/documents concernés.
Enfin, à l’issue de la collecte, le don sera présenté devant la commission scientifique régionale d’acquisition des musées de France, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) des Pays de la Loire, laquelle donnera son accord pour l’entrée du don dans les collections du musée. Don qui fera ensuite l’objet d’une décision du Maire de Fontenay-le-Comte. A l’issue de ce processus, les objets/documents intégreront définitivement les collections du musée.
Et après ?
Les objets/documents intégrant la collection du musée entrent dans le domaine public, ils ne peuvent plus être redonnés, ni vendus : ils deviennent inaliénables.
Néanmoins, le donateur et sa famille peuvent encore venir voir et consulter les objets/documents qu’ils auront donné, sous réserve que les conditions de conservation le permettent.
Tous les objets collectés ne seront pas forcément présents dans l’exposition permanente, mais ils pourront être exposés lors d’expositions temporaires à Fontenay-le-Comte ou dans d’autres musées de France.
De plus, une vitrine sera dédiée aux dons et prêts de la collecte. A tour de rôle et pendant trois mois, y seront exposés les objets/documents relatifs à une personne. Les familles seront prévenues de la période d’exposition de leurs dons-prêts.
Pour participer, visitez le site http://www.fontenay-le-comte.fr ou http://www.fontenay-le-comte.fr/musee-fontenay/, puis remplissez le formulaire d’information en cochant la case « prêt pour 3 ans reconductible par tacite reconduction ».
Après accord du comité scientifique cité plus haut, une convention de prêt sera établie. Pour des questions de « durabilité » de la scénographie, le musée ne pourra pas accepter des prêts de moins de trois ans.
Le vœu de M. Marceteau

Le quotidien Ouest France (11 juillet 2022) rappelle : « L’idée de ce Mémorial a été portée pendant des années par un résistant-déporté, M. Gaston Marceteau, (photo ci-contre) qui n’a cessé de témoigner, notamment auprès du public scolaire dans le cadre du Concours National de la Résistance et de la Déportation. A son décès, le 26 juillet 2022, à 92 ans, l’Association pour la Création d’un Mémorial de la Résistance et de la Déportation en Vendée a pris le relais de ce projet indispensable puisque les témoins directs de cette époque disparaissent. Il y a un risque que la mémoire des évènements locaux s’estompe et que les traces matérielles se perdent.
Photo Association pour La Mémoire de la Résistance et de la Déportation en Vendée
Le Mémorial a donc vocation à devenir le lieu idéal de préservation et de diffusion de cet héritage. D’où ce projet de collecte. à laquelle tout le monde peut participer. » L’idée de la collecte est que les particuliers aient le choix entre donner leurs souvenirs ou les prêter.
Contacts :
Musée de Fontenay-le-Comte
Place du 137e R.I
85200 Fontenay-le-Comte
tél. : 02 51 53 40 04 ou 02 51 53 41 45
Courriel : musee.accueil@ville-fontenaylecomte.fr memorial.musee@ville-fontenaylecomte.fr
MAGNE (79) Les 30 ans du Square du 11ème G.R.C.A.
Le 8 mai 1991, la municipalité magnésienne, conduite par son maire M. Jean Thébault, honorait le 11ème Groupe de Reconnaissance de Corps d’Armée formé à Magné en septembre 1939, avec des éléments de réserve. L’histoire du « Square du 11è G.R.C.A. », un parking municipal ainsi nommé en souvenir d’une Amicale locale dissoute.
Créées de juillet à septembre 1939, les unités Groupes de Reconnaissance de Corps d’Armée (G.R.C.A.) ont été dissoutes à l’armistice de 1940. Les G.R.C.A. avaient été formés par les Centres de Mobilisation de Cavalerie (C.M.C.). Ils étaient principalement composés de réservistes. Les G.R.C.A. étaient structurés selon deux modèles : les G.R.C.A. comprenant uniquement des unités motorisés (les 1er, 2e et 3e G.R.C.A. ) ; les G.R.C.A. mixtes comprenant des unités à cheval et des unités motorisées. Les mixtes étaient nommés du 6e au 25e G.R.C.A. dont le 11e.


Lors de l’inauguration du Square du 11e G.R.C.A., M. Carillon (photo ci-contre), dernier secrétaire de l’Amicale du même nom, a retracé l’histoire de son régiment [Un texte extrait du guide annuaire municipal n°13-1991] : « Pour tous les anciens combattants et la population, le 8 mai 1945 a été une date historique, l’hégémonie nazie était anéantie et chacun poussait un soupir de soulagement après cinq années d’occupation allemande. Aujourd’hui 8 mai 1991, restera aussi pour le 11e G.R.C.A. une date historique. Formé à Magné en septembre 1939, avec des éléments de réserve, sous le commandement du Colonel Malcor, ce régiment, après dix jours de formation [au 9e Centre Mobilisateur de Cavalerie basé à Niort – NDLR], était dirigé sur la Lorraine. En tant que Groupe de Reconnaissance de Corps d’Armée, notre mission était d’être aux avant-postes pour surveiller l’ennemi, ses déplacements et l’efficacité de son armement.
Pendant huit mois, de la forêt de Warndt à Forbach, nous avons fait ce travail délicat et dangereux. A fin mai, nous avons dû partir pour la Somme pour aider à enrayer l’avance ennemie. Efforts sans résultat puisque le 6 juin, nous trouvant sur le passage des chars à Guderian, le régiment fut complètement décimé : morts, blessés, prisonniers ne se comptaient plus. »
La bataille de France
Le 11e G.R.C.A. a donc combattu lors de « la bataille de France ». Selon un article de l’encyclopédie libre Wikipédia : La bataille de France ou campagne de France désigne l’invasion des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France, par les forces du Troisième Reich, pendant la Seconde Guerre mondiale. L’offensive débute le 10 mai 1940 mettant fin à la «drôle de guerre». Après la percée allemande de Sedan et une succession de reculs des armées britannique, française et belge, ponctuée par les batailles de la Dyle, de Gembloux, de Hannut, de la Lys et de Dunkerque, elle se termine par la retraite des troupes britanniques et la demande d’armistice du gouvernement français, qui est signé le 22 juin 1940, les militaires ayant refusé la capitulation.

Une Amicale fondée dès la Libération
M. Carillon poursuit : « Après la fin des hostilités et le retour des prisonniers, le Colonel Malcor, avec l’aide d’un Groupe d’officiers, fonda le 19 septembre 1947 à Magné, l’Amicale du 11e G.R.C.A..
Il regroupa les restes du régiment, et, pendant 22 ans, en assura la présidence. Après la mort du colonel, le 19 septembre 1969, l’Amicale subit une certaine désaffection. En mars 1971, au cours d’une réunion à Poitiers, monsieur Jacques De Luze, lieutenant à l’escadron motos était sollicité pour reprendre le flambeau. Il en accepta la présidence me demandant d’en assurer le secrétariat. Malheureusement, le 13 juillet 1990, notre président était emporté brutalement à l’affection des siens et de nous tous. N’ayant plus de président, ni de vice-président, les membres de notre amicale, âgés et ayant beaucoup de difficultés à se déplacer, notre dernière réunion se tiendra aujourd’hui [8 mai 1991]. Mais cette dernière réunion sera marquée d’une date qui restera au fond de nos cœurs. Un hommage qui touche très profondément tous mes camarades. »
Un Square pour ne pas oublier

« 1939…1991, cela fait 52 ans que votre groupe avait été formé à Magné, » a rappelé le maire M. Thébault, « et vous aviez autour de 20 ans en 1939, car tous, vous étiez mobilisés et non appelés. Vous veniez à vos assemblées générales à Magné avec vos familles tous les deux ans; cela paraissait faire nombre et vous nous sembliez plus jeunes. Vous renoncez aujourd’hui à vous compter pour oublier le temps, mais non les circonstances qui vous avaient réunis ici en 1939. J’ai donc proposé au conseil municipal de donner le nom de votre régiment à une rue, c’est un square finalement qui a été retenu. Il est à l’entrée du bourg, parmi les sportifs et autres qui se poseront des questions à votre sujet. Nous leur répondrons en leur apprenant l’histoire de votre formation et les faits d’armes que vous avez accomplis dans cette « drôle de guerre ». Monsieur Carillon, messieurs les membres de l’Amicale, nous ne savons pas assez de choses sur votre régiment, sur votre Groupe de Reconnaissance. Je crois qu’il faudra toujours garder un certain esprit patriotique, et le souvenir des sacrifices consentis et des atrocités commises pour que cela ne se reproduise plus. »
HISTORIQUE du 11e G.R.C.A.
Groupe de commandement:
– Colonel Malcor.
– adjoint: Capitaine Burot de l’Isle puis capitaine Chaix
escadron hors rang:
– Capitaine Ausseur puis capitaine de Broucker.
- Formé à Magné, près de Niort, et embarqué à destination de la Warndt.
- En ligne, secteur de Carling (19-09-1939).
- Déplacement dans le secteur de la Petite-Rosselle, bois de Forbach (03-10-1939).
- Mouvement sur le secteur d’Emmenweiller (14-10-1939).
- Renforcé de 2 bataillons et de 2 batteries, en ligne à Longeville les Saint-Avold (secteur de Faulquemont) (22-10-1939).
- Prise de contact avec l’ennemi, patrouilles et organisation de PA
- En ligne sur la ligne Maginot (12-05-1940).
- Embarqué pour la Somme et rattaché à la Xe Armée (25 mai au 1er juin 1940).
- Occupation défensive de la ligne Poix-Hornoy et Tieulloy–l’Abbaye (02-06-1940).
- Violentes attaques ennemies repoussées grâce à une résistance opiniâtre des PA du GR, à l’aérodrome de Poix, à la ferme d’Hervilly, à Hornoy et à Thieulloy. L’escadron mitrailleuses et canons est submergé après avoir repoussé trois assauts de chars (05 et 06-06-1940).
- Réduit à 5 pelotons, forme Groupement avec les débris de 2 bataillons de Chasseurs et 2 groupes d’artillerie aux ordres du commandant du GR, reçoit l’ordre d’interdire le passage de Morvillers, puis repli derrière la Bresle en direction de Rouen. Encerclé à Saint-Valery-sur Somme, reçoit ordre de déposer les armes.