Jour: 6 mai 2023
COULON 79 : un inventaire comme bilan de mi-mandat du Conseil municipal
A l’image de la soirée des vœux 2023, présentée par la maire Mme Guichet, qui avait fait salle comble, la réunion de jeudi 27 avril 2023 devait être LA grande assemblée publique du Conseil municipal de Coulon dans la salle des fêtes locale. Seulement, une soixantaine de personnes ont assisté à un inventaire à la Prévert censé démontrer que tout va bien dans le meilleur des mondes dans la commune au terme de trois années d’exercice.
Parfaitement orchestrée par la maire, Mme Anne-Sophie Guichet a donné tour à tour la parole aux adjoints responsables de commissions, et aux élus délégués ou référents : Mesdames Marie Le-Chapelain (affaires sociales, scolaires et intergénérationnelles), Isabelle Hehunstre (Culture, animations, sports) et Angélique Dumoulin (tourisme), ainsi que Messieurs Dominique Giret (finances), Benoît Lalère (biodiversité), Fabrice Berjonneau (urbanisme, voirie, sécurité) et Julien Guibert (communication). Il s’agissait dans un premier temps de présenter les projets les plus importants et les réalisations portés par l’équipe municipale. Un second temps étant consacré aux échanges avec l’assistance.

Dans cet inventaire, il est noté beaucoup de projets intergénérationnels à l’attention, notamment, des enfants des écoles et des personnes âgées ou isolées de la commune. De l’hébergement d’une famille ukrainienne à la semaine du développement durable, en passant par l’enclos du groupe scolaire et le retour des serviettes en tissu à la cantine, Mme Marie Le-Chapelain n’a pas dévoilé le montant des dépenses engagées. Rien n’est gratuit. A ce propos, l’adjointe à la maire s’est enorgueillie de la réussite du repas annuel des aînés, sans souligner que les invités devaient payer leur repas, et étaient conviés à souscrire à une tombola au profit de la caisse communale d’actions sociales. Ainsi, les bénéficiaires alimentaient financièrement la caisse censée les aider.

Urbanisme-voirie-sécurité
Demandant de grosses dépenses, le poste urbanisme-voirie-sécurité est hétéroclite. Par exemple, on y trouve l’implantation d’équipements qui « normalement doivent faire ralentir », selon M. Fabrice Berjonneau, rapporteur de la commission ad hoc, à savoir un plateau ralentisseur au carrefour de la route de Malécot et plusieurs écluses (rétrécissements) « pas très efficaces ». Si peu efficaces que les élus ont « rajouté des coussins berlinois en dur réglementaires », encore moins satisfaisants, voire dangereux. Ces constructions inutiles ont coûté une fortune, quoique largement subventionnées. Mais ce n’est qu’une goutte d’eau face aux « gros travaux de voirie prévus avec un budget conséquent ». En effet, si quelques revêtements de rues et routes ont déjà été repris, il reste beaucoup à faire dans les écarts, « les oubliés de la commune » selon une habitante présente à la réunion. « On fait par tronçon car ça coute cher » a déclaré M. Berjonneau, lequel a omis de préciser que les zones touristiques sont privilégiées. Par ailleurs, obnubilé par la sécurité routière, l’adjoint ambitionne de régulariser globalement la circulation automobile, à l’image des ralentisseurs cités plus haut, et par des feux dits intelligents. Ainsi, une vaste étude est lancée sur la Route départementale n°123 entre les feux tricolores du centre-bourg jusqu’au pont qui enjambe la Sèvre Niortaise à Irleau. Ce projet n’étant pas chiffré publiquement, lui non plus, nous soufflons aux élus que cette étude est déjà réalisée, et payée, et qu’il suffit d’ouvrir le bon tiroir pour restituer le dossier. Les aménagements, encore récents, de la rue André-Cramois et des Bords de Sèvre sont issus de la présente étude. Il n’y a donc pas lieu d’intervenir sur ce tronçon. Des économies à la clé. Pour mémoire, une étude annexe prévoyait d’interdire cette RD123 aux voitures, au bénéfice des deux-roues et des piétons, entre le lieu-dit Préplot (face à la propriété Elise-Lucas) et le site du camping de la Venise Verte. Une route devant être créée dans les prés situés derrière les habitations existantes. Pour un budget pharaonique.
Dans cette rubrique urbanisme-voirie-sécurité, citons deux gros projets, la reconstruction des bâtiments des ateliers municipaux détruits par un incendie le 24 juillet 2021 (coût global 1 Million d’euros dont environ 20 000 € à la charge de la commune) et la création d’une nouvelle station d’épuration près de Baudichet (financée par la Communauté d’Agglomération du Niortais) qui devrait être fonctionnelle en juin prochain.

Un rapide rapport financier
Concernant les finances communales, M. Dominique Giret, rapporteur de la commission, a vite balayé le sujet. En effet, les comptes de clôture 2022 ne sont guère significatifs car de gros projets ne sont pas achevés ou non débutés, engendrant de nombreuses factures à régler. Selon M.Giret :« Des choses ont été faites grâce aux Petites Cités de Caractère [ndlr, par de substantielles subventions du Département des Deux-Sèvres]. C’est le cas notamment pour la mise en lumières financé à 50% par le biais des Petites Cités de Caractère. On a ainsi remplacé les candélabres sur l’ensemble du centre-bourg, réfléchis par l’architecte des Bâtiments de France. Ils sont aux LED [Diodes Electro Luminescentes], une modernité intéressante et une économie d’énergie. » Un nouvel équipement, non chiffré, qui ne fait pas l’unanimité dans la population coulonnaise.
Évasifs, les propos de M.Giret n’ont guère séduit l’assistance, semble-t-il. A l’issue d’une série de chiffres entremêlés de quelques explications, l’intervenant a déclaré : « le tout sans faire d’emprunt. Nous sommes sans doute la commune des Deux-sèvres la moins endettée, à hauteur de 20 € par habitant ». Selon notre analyse, une commune qui ne s’endette pas, raisonnablement bien sûr, est une commune qui ne s’enrichit pas, qui n’a pas d’ambition, qui ne croît pas à l’aide de ses dettes. D’autant que Coulon s’appauvrit dangereusement en vendant ses meilleurs biens immobiliers et en dégradant son patrimoine architectural par l’accrochage de lanternes et de projecteurs disparates.
A propos d’appauvrissement, en matière de communication, M. Julien Guibert a présenté le nouveau logo de Coulon, ainsi : « le logo reprend les éléments traditionnels de Coulon, à savoir le batelier, la barque, la pigouille. Il permet d’avoir une modernité en donnant le C de Coulon comme une porte d’entrée du Marais Poitevin et le reflet sur l’eau. » Comprendra qui peut le sens de sa réflexion en comparant cette explication avec le graphisme du logo en question. Voir notre précédent article au lien suivant : https://actualitescoulonmaraispoitevin.com/2023/01/20/coulon-79-encore-un-nouveau-logo-pour-la-commune/

Un rendez-vous manqué
Enfin, en amont de cette réunion publique, nous avions sollicité un rendez-vous avec Madame la maire afin de parler de sujets dont nous étions certains qu’ils ne seraient pas évoqués. Mme Guichet, également conseillère départementale, a décliné cette rencontre. Nous aurions étudié la main-mise du Département des Deux-Sèvres sur le patrimoine immobilier (Maisons de la Coutume), sur l’incitation à travaux (Quais) et l’ingérence en matière de tourisme (Petites Cités de Caractère), en distribuant massivement des subventions. Nous aurions aussi discuté de la dépendance administrative de la part de l’agglomération niortaise (CAN). Nous aurions également demandé des explications sur la notion de « démarche participative » (choix des lanternes LED) vue par l’équipe municipale. Enfin, il va falloir s’interroger sur le poids du tourisme à Coulon, les habitants du bourg commencent à suffoquer. Les prochaines municipalités devront remettre en état la commune. Le travail sera immense et la facture astronomique.
Gilles PETIT