Coulon
MARAIS POITEVIN : des bovins « mis à l’herbe » par bateau pour entretenir les îles du Marais mouillé
Dans le marais de La Garette (Deux-Sèvres) au cœur des Marais mouillés du Marais Poitevin, un site appelé « Venise Verte« , les vaches (surtout de race maraîchine) regardent passer . . . les touristes, qui flânent en barque durant la saison estivale. Installées sur des parcelles inaccessibles par voie de terre, elles sont « mises à l’herbe » jusqu’à l’automne. Pourquoi ? Comment ?


« La Maraîchine est une bonne mangeuse d’herbe qui se complait sur les prairies humides des marais de Vendée, de Charente Maritime et des Deux-Sèvres. Elle a gardé toute sa rusticité, sa fécondité, ses facilités de vêlage. Elle a une grande productivité numérique. Moins précoce en croissance que les races à viande spécialisées, elle excelle dans la production de veaux blancs ou rosés élevés sous la mère et dans la production de bœufs de 3 ans et demi à 4 ans, élevés à l’herbe. »
Cette année, six exploitations, membres de l’Association des Éleveurs par bateau de la Venise Verte, déplacent près de 150 animaux vers les marais inaccessibles par voie de terre situés entre les villages de Coulon, Magné et La Garette. Pour ce faire, les éleveurs disposent du chaland-bétaillère appartenant au Parc naturel régional du Marais poitevin. Les vaches et les bœufs vont pâturer jusqu’à l’automne, sur 120 Ha de prairies naturelles.


Grâce à l’action combinée du Parc naturel régional du Marais poitevin et de l’Association des Éleveurs par bateau de la Venise Verte, les parcelles concernées par la déprise agricole depuis les années 1970 dans le marais, retrouvent une activité pérenne. Fruit de 15 ans de travaux et de collaboration avec les éleveurs, l’agriculture renaît dans les îles de La Garette.
« Étendu sur environ 300 hectares au cœur de la Venise Verte, le marais de La Garette se situe à cheval sur les communes de Sansais-La Garette et Magné. Cette zone humide bocagère bordée, au nord-ouest, par la Sèvre Niortaise est constituée d’un fort maillage hydraulique, constitué de canaux étroits, et de petites parcelles de prairies avec alignements de frênes, taillés en têtard, et de peupliers. Elle est intégrée au site Natura 2000 Marais Poitevin, pour sa valeur écologique. Ses intérêts paysager et scientifique ont également justifié en 1981 son classement en site classé selon la loi du 2 mai 1930. »
On dit que la mise à l’herbe est une tradition ancestrale. C’est vrai et faux à la fois. En effet, seules les fermes du marais déjà inaccessibles par voie de terre déplaçaient leurs cheptels en « barque à vaches » dans un espace limité autour de leurs installations. Ces grands bateaux servaient aussi de simples passerelles entre prairies. En revanche, beaucoup de fermiers utilisaient ce moyen de transport pour se rendre plus aisément aux marchés aux bestiaux des communes environnantes ou rejoindre les camions pour des déplacements plus lointains. A cette époque, la grande majorité des parcelles du Marais mouillé étaient, soit cultivées, soit fauchées par les éleveurs, lesquels ramenaient leurs productions, le foin et l’herbe à la ferme en bateau.

- Pour cette animation annuelle …
- … la presse écrite et …
- … audiovisuelle s’est déplacée.

- Voguant sur les autoroutes fluviales de la Venise Verte, des milliers de touristes pourront photographier ces belles maraîchines …
- … Mais ils n’assisteront pas au spectacle du changement de parcelles car ces manoeuvres s’effectueront tôt le matin ou en fin de journée. Hors agitation estivale.
Gilles PETIT
Sources : Parc Naturel Régional du Marais Poitevin; Conservatoire d’espaces naturels de Poitou-Charentes; Association des Éleveurs par bateau de la Venise Verte; CIVAM SUD 79 Marais mouillé.
Bonus:
Le reportage de France 3 Poitou-Charentes.
MISE A JOUR 29/5/2016:
http://www.wat.tv/embedframe/157116chuPP3r13001332
Reportage de TF1 sur le Marais Poitevin à partir de la 15ème minute.
« Parlons gravure » avec Jean-Claude Daroux
Invité dans les locaux de la médiathèque du Lambon à Niort (79), par le Centre socioculturel et le Conseil de quartier de Souché, le graveur Jean-Claude Daroux a animé des ateliers gravure destinés aux adultes et aux enfants de 7 à 11 ans durant son exposition intitulée « Parlons gravure« . A cette occasion, Capt’Action79 a produit un documentaire vidéo dans lequel l’artiste magnésien explique la Taille Douce.

Né à Niort (Deux-Sèvres) en 1942, Jean-Claude Daroux a séjourné pour raisons professionnelles en région parisienne pendant 35 années. En 1973, il fait la rencontre du peintre Sotelo, réfugié politique chilien, avec lequel il se lie d’amitié. Il prend des cours d’arts plastiques et découvre la gravure. De retour dans son Marais Poitevin natal, le tout jeune retraité ouvre son atelier de graveur « La Tailledoucerie » à Magné, petit village situé entre Niort et Coulon dans la Venise Verte. Sa source d’inspiration est en grande partie la Femme. L’artiste précise : « C’est au burin, ma technique préférée sur cuivre ou zinc, que je contourne la Femme, je la creuse, la caresse, la respecte, la donne à voir. J’essaie de faire vivre au quotidien cette réflexion de Paul Eluard (1929) : « donner à voir » revient par des mots et des images à lever les œillères sociales, morales, religieuses, qui font à l’homme un destin d’aveugle. »
En 2015, l’association magnésienne « Les Amis du Four Pontet » a organisé un rendez-vous bien particulier : la 4e Biennale de l’estampe. Cheville ouvrière de cette organisation, Jean-Claude Daroux, peintre et graveur local, ne boudait pas son plaisir. « La 4e Biennale a confirmé son succès, affirme l’artiste, avec la présence de 128 plasticiens et 19 nationalités représentées. Ils ont, comme des magiciens, étonné par leur technicité au service de la création. Cette Biennale, précise-t-il, s’inscrivait dans le cadre de la 3è fête nationale de l’estampe organisée par Manifestampe (Fédération nationale des graveurs) confirmant une fois encore le Four Pontet en tant que poumon culturel du centre bourg tant apprécié par les Magnésiens et tous les amoureux de l’Art. »
A cette occasion, Capt’Action79 a posé ses caméras au Centre culturel du Four Pontet à Magné. Dans la vidéo, « Si on parlait gravure . . . » (disponible sur YouTube ci-dessous), Jean-Claude Daroux nous livre une démonstration de gravure au burin dite Taille Douce.
Atelier La TAILLEDOUCERIE, 21 rue du Château 79460 Magné. Contact : jcd.tailledoucerie@gmail.com ; internet http://www.magneculture.fr
Gilles PETIT
Tourisme en France : Quand le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin devient un Parc Naturel d’Attractions
Ils l’ont fait ! Ils ont osé ! Les professionnels du tourisme vert en Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vendée ! Pour eux, le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin est désormais « Mon Parc Naturel d’Attractions« . Point de manèges, chenille géante, accrobranche, stands divers, grande roue, barque fantôme . . . ni de village(s) d’irréductibles Maraîchins, le Collectif « Destination Marais Poitevin » veut attirer les touristes en rétro-littoral. Les internautes vont être surpris par le nouveau site Internet créé à cet effet. Découverte. Impression . . .

45 € / jour / automobile, 65 € à 70 € / jour / cycliste. Voilà ce que dépensent en moyenne annuelle 1,410 Million de touristes qui visitent les 93 communes du Marais Poitevin. Ce ne sera pas le prix du ticket d’entrée au nouveau Parc d’Attractions, payable à l’une des quatre portes situées à Fontenay-le-Comte et Luçon en Vendée, Niort en Deux-Sèvres, La Rochelle en Charente-Maritime, et à l’entrée maritime de Marans (Charente-Maritime). Imaginez la longueur de la clôture nécessaire pour fermer un site de 197 221 hectares !!!
Sous le nom « Destination Marais Poitevin », un Collectif de promotion touristique concertée regroupe le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, les Agences de Développement Touristique de Charente-Maritime, des Deux-Sèvres et de Vendée, les Offices de Tourisme Aunis-Marais Poitevin, Niort-Marais Poitevin-Vallée de la Sèvre Niortaise, et Sud Vendée Tourisme. Entre autres outils et actions de promotion, il a créé une identité visuelle dont un logo et un site Internet, censés incarner L’Attractivité.
Le logo et son slogan interpellent :
LE Marais poitevin, parce que c’est un ensemble, parce qu’il n’y en a qu’un !
MON Parc naturel, parce que c’est le vôtre !
D’ATTRACTIONS (au pluriel) parce qu’il est impossible de s’y ennuyer, parce qu’il est attirant !
17 / 79 / 85 : parce que le Marais poitevin est à la fois sur les départements de Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vendée ! Dans quel pays ?
Pourquoi le second « A » de Marais est-il tout petit derrière la jambe trop longue du « R », en plein milieu du mot ? Les deux soirées de présentations, organisées à l’Aiguillon-sur-Mer, puis à Marans et Niort, n’ont guère apporté de réponse. De facto, l’œil du surfeur associe ce graphisme aux mots parc d’attractions. Mais oui, bien sûr, le « A » glisse sur le « R », lequel forme un toboggan. Il y aurait donc des jeux dans ce parc ?!?!
Le site Internet « Destination Marais poitevin » a emprunté l’adresse http://www.parc-marais-poitevin.fr du Syndicat mixte du Parc Naturel Régional. Il est donc actuellement impossible de joindre ses services, de bénéficier de nombreuses informations utiles, et de s’imprégner de Marais poitevin.

La page d’accueil propose en plein écran une photo satellite d’un paysage vert avec pour titre « Embarquement immédiat » et, en bas à droite, le logo déjà évoqué. Imaginons l’internaute lambda qui tombe sur cette page : en observant de très près, il pourra déchiffrer des noms de villes quasi fondus dans le décor ; s’il s’attarde inconsi-dérément, il reconnaitra au moins un nom connu : La Rochelle. Et là, s’il a quelques notions de géographie, il devinera qu’il a sous les yeux une vue du sol français. Un grand pas sera alors franchi car il manque les plans de situation (monde – pays).
S’il est intéressé, le candidat-touriste doit alors suivre le jeu de piste proposé par les concepteurs du site. Il promènera sa souris sur la page vers les petites « flèches + ». Dès lors, il acquerra la certitude qu’il n’y a qu’un point de départ pour faire du vélo, un seul pour faire des balades en barque, un seul pour admirer les charmes de la ville la nuit, un seul pour trouver les trésors de la nature, etc. En somme, les lieux d’implantation des différentes attractions. Un Parc à thèmes ?!?!
En cliquant sur un de ces « + », et en patientant un peu (le chargement est lourd), les choses se préciseront sous forme de fort belles images. Mais il devra toujours « travailler » pour comprendre la règle du jeu (située discrètement en bas de l’écran) et aller piocher des infos. Les vues idylliques sont toutes représentées en période estivale. Pourtant, le Marais poitevin vit au rythme des quatre saisons. Le Parc est ouvert toute l’année.
En fin, et enfin, s’il arrive à ce stade, l’internaute est « récompensé » par une ultime page qui propose les liens vers les trois offices de tourisme du Parc naturel d’attractions.
Il y a beaucoup de « si » dans cette impression. Nous vous en offrons un dernier : s’il ne déboute pas les visiteurs au premier clic, le nouveau site Internet du Parc sera « une vitrine pour séduire, attiser la curiosité et l’envie ».
Nous nous permettons de donner un conseil aux 197 000 autochtones : évitez de visionner les vidéos proposées ; en 40 secondes chacune, elles sont censées présenter la Destination Marais poitevin de façon décalée et humoristique. Un Parc d’attractions, on vous dit !!!
Chaque jour, les Maraîchins attendront la fermeture des portes du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin pour profiter de « leur » territoire exceptionnel.
Nous ne sommes pas rancuniers, voici l’une des trois vidéos disponibles sur le nouveau site :
Gilles PETIT
MARAIS POITEVIN : l’évaille de janvier, la Venise Verte devient « blanche »
Dans les Marais mouillés du Marais Poitevin des Deux-Sèvres, les Maraîchins retrouvent, enfin ! leur « évaille » d’antan, à savoir leur crue si bénéfique, indispensable à toutes leurs activités ancestrales, voire vitale à cette seconde zone humide de France.
AVANT, les anciens étaient fiers de LEURS deux crues annuelles, au printemps et en automne. Les « marais étaient blancs », les bateaux à fond plat pouvaient circuler sans barrières, en passant au dessus des clôtures et en slalomant entre les frênes et les peupliers. Suivant le niveau d’eau, évidemment. Une fois franchis les lits bouillonnant et dangereux de la Sèvre Niortaise ou des canaux latéraux des rives gauche et droite du fleuve, on entre dans un pays inimaginable, un autre monde. Une eau claire et étrangement calme.
Nous avons flâné dans le bief en aval du barrage de La Sotterie sur les communes de Coulon et de Sansais-La Garette (79) et Les Bourdettes sur la commune de Damvix (85). Un bief est la « marche d’un escalier » qui régularise la descente des eaux vers l’océan, à l’aide de barrages-écluses construits en aval de Niort (79) sur la Sèvre Niortaise : écluses de Comporté, La Roussille, Marais-Pin, La Sotterie, Les Bourdettes, Bazoin et Marans, voire l’écluse maritime du Brault en cas de nécessité. Le marais semble plat, sachez qu’il existe pourtant un dénivelé de 12 m entre Niort et la baie de L’Aiguillon. Avec une pente très faible de l’ordre de 10 cm au kilomètre.
Le bief en aval de La Sotterie est le seul palier du Marais Poitevin sur lequel les gestionnaires de l’eau peuvent « étaler » de fortes précipitations, protégeant ainsi des inondations le chef-lieu des Deux-Sèvres et les communes situées en amont de cette ville. Il permet aussi de garder l’eau avant de l’envoyer dans le palier inférieur. Ce dernier, n’étant pas assez « creux » et pratiquement situé au dessous du niveau de la mer, est dépendant des fortes marées, lesquelles, renforcées par un grand vent d’ouest, peuvent refouler les courants et provoquer quelques brèves inondations dans le Marais dit desséché et alentours.
Petite balade entre ciel et eau ; entre grand silence et murmures d’animaux.
Texte et photos Gilles PETIT
Décès d’un ancien maire de Coulon (79), M. Pierre Rousseau : « le devoir accompli »
Ancien maire de Coulon (79), M. Pierre Rousseau est décédé à l’âge de 88 ans. En 1989, à l’issue d’une carrière professionnelle achevée au Crédit Agricole de Vendée, le tout jeune retraité avait présenté, avec succès, sa liste aux élections municipales de Coulon face à M. Maurice Moinard, le maire en poste depuis de longues années. Après plus de neuf années à la tête de deux équipes municipales, M. Rousseau avait choisi, en 1998, de se retirer doucement de la vie publique, à mi-mandat.

Le plus sérieusement du monde, c’est le 1er avril 1998 que M. Pierre Rousseau a envoyé sa lettre de démission au préfet des Deux-Sèvres de l’époque, M. Gueullette. Après avoir reçu le 16 avril suivant l’accord de ce dernier, le 24 avril, le maire en informait individuellement chacun des conseillers municipaux de Coulon : « Considérant qu’il y a un temps pour tout dans la vie, et qu’il est sage désormais de passer le relais ».
En effet, M. Rousseau avait décidé d’appliquer sa résolution faite aux dernières élections : « J’avais fait savoir aux élus, disait-il, que j’acceptais d’assurer la transition, mais avec la volonté de trouver un successeur en cours de mandat. En 1995, j’avais hésité à solliciter auprès des électeurs le renouvellement de mon mandat. J’approchais alors de mes 68 ans et j’avais pu mesurer depuis 1989 combien la fonction était à la fois exaltante car, s’agissant d’une commune rurale, de surcroît très touristique, elle appelait une disponibilité de tous les instants ».
Ayant eu 70 ans en octobre 1997, et compte-tenu des exigences de la fonction et surtout des problèmes de santé, l’ancien premier magistrat de Coulon estimait « ne plus être en mesure d’assumer correctement les devoirs de la charge de maire et de président de la Communauté de communes de la Venise Verte ». M. Rousseau était à mi-chemin de son quatrième mandat d’élu dont le second mandat de maire.

La commune de Coulon, et plus particulièrement le centre-bourg, garderont à jamais l’empreinte de M. Pierre Rousseau. Durant ses fonctions, le site a connu une grande métamorphose. La place de l’Eglise et ses rues adjacentes ont été refaites. L’église, elle-même, a été consolidée et rénovée, par obligation, car des murs se lézardaient dangereusement. Il avait eu l’idée prémonitoire de préconiser l’achat de la maison de la famille Artarit « sans projet précis ». Avec ses dépendances, ce bâtiment héberge maintenant la mairie et le siège du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin. C’est encore lui qui a remué ciel et terre pour que les Grands Travaux de rénovation des quais de la Sèvre Niortaise se prolongent davantage en aval du centre de Coulon. Avec MM. Jean Thébault et Daniel Biston, respectivement maires de Magné et de Sansais-La Garette, il est aussi l’artisan des réalisations et des nombreuses initiatives, plus ou moins heureuses, de la Communauté de Communes de la Venise Verte. Une intercommunalité, créée en 1993, qu’il a présidé, à la suite de M. Thébault, de 1995 jusqu’au 26 août 1998, puis comme délégué de Coulon jusqu’à la dissolution de cette structure fin 1999, suite à l’adhésion forcée des trois communes à la Communauté d’agglomération de Niort. Il a accompagné les débuts du Centre Social et Culturel du Marais. Une naissance qui s’est faite dans la douleur car, en premier lieu, c’était un projet phare de la municipalité précédente avec des communes voisines, et que, ensuite, les protagonistes avaient du mal à s’entendre sur les modes de fonctionnement et de financement.
Par ailleurs, on peut citer l’installation d’un poste estival de Gendarmerie ; le premier aménagement de la plaine de l’Autremont ; la déviation de la Route départementale 123 qui traversait auparavant le centre-bourg ; la construction d’une mini-déchetterie intercommunale ; la gestion municipale des quais loués à l’Etat avec un règlement régissant la batellerie professionnelle de tourisme ; l’instauration d’un conseil municipal des jeunes ; la fondation, en mai 1991, d’une Société d’Economie Mixte Coulon – Venise Verte chargée de gérer les équipements destinés au tourisme, en marge de l’Office de Tourisme local ; l’accompagnement de l’Association de Sauvegarde du Marais et Insertion Professionnelle (ASMIP), créée en 1994 ; etc.
Enfin, en quittant sa fonction d’élu municipal, M. Pierre Rousseau se félicitait d’avoir « remis à flot des finances de la commune gravement déséquilibrées ». A ce sujet, il avait déclaré : « cela a été très dur, surtout pendant les trois premières années. On se demandait s’il ne fallait pas fermer l’école. Ensuite ce fut l’église ! Et puis, il y a eu le centre d’hébergement du Préplot lourdement déficitaire. . . Mais, vous savez, les plus grandes satisfactions viennent des choses difficiles ».
Il concluait ainsi : « A force de conviction et d’équité, la cohésion sociale de la commune a été restaurée. Des personnes qui ne sont pas du même bord politique que moi m’ont félicité. C’est une de mes plus grandes satisfactions ».
M. Pierre Rousseau est, désormais, parti avec le sentiment du devoir accompli.
Gilles PETIT
COULON (Deux-Sèvres) : nouvelle « Petite Cité de caractère »
Comment une commune peut-elle passer du label national « Les Plus beaux Villages de France » au label régional « Les Petites Cités de caractère » ? Comme un jeune enfant quitte la maternelle pour la « grande école », en rêvant de grands projets. En effet, Coulon voit grand. Elle a dépassé la limite « adulte » de 2.000 habitants fixée par « Les Plus beaux Villages de France ». Cette commune maraîchine a eu du mal à acquérir un autre label, produit d’appel à touristes. La Région Poitou-Charentes, le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin et une AVAP (Aire de Valorisation Architecturale et Paysagère) sont venus à sa rescousse avec les moyens et les financements nécessaires.

Coulon, actuellement reconnu « Village fleuri » et « Terre saine« , est une ancienne « Station Verte de Vacances », le premier label écotourisme décerné, en 1993, conjointement aux communes de Coulon, Magné et Sansais-La Garette, dans le cadre de la Communauté de Communes de La Venise Verte, obtenu grâce au Comité départemental du tourisme des Deux-Sèvres (alors dirigé par M. Claude Dantou), puis perdu, en 2000, à la dissolution de cette intercommunalité. Est tombé peu après le label « Plus beau Village de France », jusqu’au 1er janvier 2009, date à laquelle la municipalité coulonnaise a renoncé à cette reconnaissance. Les frais d’adhésion étant trop élevés et pas assez efficaces, semble-t-il. De toute façon, la commune avait dépassé (depuis longtemps) « l’âge » maximal des 2.000 habitants. Entre-temps, les élus de l’époque avaient choisi d’adhérer au programme régional « Village de caractère » lancé par la Région Poitou-Charentes. Il s’agit d’un plan qui s’adresse aux communes, de moins de 6.000 habitants, sollicitant une intervention financière régionale en faveur d’une opération de restauration, de valorisation ou d’animation de leur patrimoine. A savoir : sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine rural présentant un intérêt historique, architectural, culturel et touristique ; sensibiliser le public à sa préservation et sa valorisation ; renforcer l’attractivité et la fréquentation toute l’année des communes signataires de la convention. Pour ce faire, il convient de respecter ces critères : être engagé dans une démarche visant en l’obtention du label « Les Petites Cités de caractère », disposer d’un patrimoine de qualité et d’un potentiel touristique avérés. Les communes admises pourront afficher, à leurs entrées de village, un beau panneau « Petite Cité de caractère » et, surtout, pourront bénéficier de subventions pouvant atteindre jusqu’à 35% du montant HT des travaux.
Fort de ce soutien, la commune de Coulon a déposé, en 2003, une première demande de labellisation. Mais la commission départementale de l’association interrégionale « Les Petites Cités de caractère » avait alors émis un avis défavorable. Le critère manquant était visé, en septembre 2009, quand le conseil municipal, poussé par les pouvoirs publics, a lancé une étude pour la mise en place d’une ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager) sur son territoire. Après une interruption de plusieurs mois en raison de modifications réglementaires liées à la transformation des ZPPAUP en AVAP (Aire de Valorisation Architecturale et Paysagère), cette étude a repris et arrive désormais à son terme. Sous l’étroite surveillance de la commission municipale « Urbanisme & environnement » et des partenaires que sont l’Architecte des Bâtiments de France, l’Inspecteur des sites de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) , l’architecte de l’association des « Petites Cités de Caractère », ainsi que celui du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin.
Un nouveau dossier a été déposé en juin dernier. Le 22 juin, il décrochait un avis favorable. Le 14 octobre 2015, le label est tombé dans l’escarcelle de la commune de Coulon. « On va faire partie de la cour des grands« , a réagi le maire de Coulon, Michel Simon, en ajoutant que « ce label appartient à tous les Coulonnais ! » Il faut préciser que la commune voisine d’Arçais, la grande « rivale touristique » de Coulon, a aussi décroché le titre « Petite Cité de caractère ». D’autres localités maraîchines adhérentes au Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, ce dernier détenant le label « Grand Site de France« , ont (comme Nieul-sur-l’Autize en Vendée) ou vont aussi avoir ce label. En Deux-Sèvres, sont titulaires : Airvault, Arçais, Celles-sur-Belle, Coulon, La-Mothe-Saint-Héray, Mauléon, Melle, Oiron et Saint-Loup-Lamairé ; En Vendée : Apremont, Faymoreau, Foussais-Payré, Mallièvre, Mouchamps, Nieul-sur-l’Autize et Vouvant ; En Charente-Maritime : Saint-Sauvant et Saint-Savinien.

Qu’apportent les labels aux populations concernés ? Rien, sinon un cadre de vie qui peut paraître agréable. En fait, ces labels, tout comme la structure Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, aident les collectivités à effectuer des travaux de mise en valeur du patrimoine, entre autres. Les habitants, eux, ne bénéficient d’aucune aide liée au(x) label(s), ils sont juste sensibilisés et incités à poursuivre la démarche, à leurs frais. Seuls des commerçants et artisans d’art tirent avantages des produits d’appel que sont les labels.
Même s’ils se réjouissent d’une telle notoriété, les autres Maraîchins subissent, en saison estivale, les flots de touristes en pestant contre les restrictions de circulation, de stationnement. . . et les cyclistes qui, fait nouveau, n’hésitent plus à « bousculer » les piétons pour se frayer le passage.
Gilles PETIT
COULON (79) : LA RUE ELISE-LUCAS « sens » queue, ni tête
Vous connaissez le sketch de Raymond Devos, le fameux rond-point aux sens interdits à chaque bretelle de sortie. Voici un exemple aussi absurde : la rue Elise-Lucas à Coulon.

La rue Elise-Lucas dispose de panneaux de prescription « sens interdit » à ses deux extrémités. Toutes deux débouchent sur la RD 123.
- L’entrée nord est en sens interdit SAUF RIVERAINS
- L’entrée ouest est en sens interdit SAUF VELOS ET PETIT TRAIN.
A l’entrée nord, l’accès est limité aux véhicules des habitants résidant le long de cette voie. A l’entrée ouest, l’accès est limité au petit train touristique (Ici, nous faisons abstraction des cyclistes car ceux-ci ne tiennent pas compte des signalisations). Si les deux se retrouvent face à face, qui est prioritaire ?! Réponse : aucun des deux. En cas de collision, la réponse à cette question sera cruciale. Et tous les regards se tourneront vers la municipalité.
Entrée nord : Selon une note de l’Instruction interministérielle sur la signalisation routière, « la mention SAUF RIVERAINS est à proscrire car elle ne constitue pas une catégorie d’usagers de la route. Afin d’être valide, il est préférable de motiver une restriction d’accès par des raisons techniques liées à l’état de la chaussée (comme par exemple une limitation de hauteur, de poids,…) pour l’ensemble des usagers. » Un riverain est une personne possédant des propriétés et/ou résidant à proximité d’un lieu, en particulier sur les rives d’un cours ou d’une étendue d’eau, ou près d’un domaine ou d’une construction, ou le long d’une voie de communication. Si l’on raisonne par l’absurde ou par logique, c’est selon, le riverain est riverain jusqu’à son bien. Avec un tel panneau de prescription, s’il poursuit son trajet au delà de sa propriété, il se retrouve fautif. Et comme la rue est également en sens interdit dans l’autre sens de circulation, le véhicule du riverain ne peut plus repartir sans enfreindre l’un des panneaux « sens interdit ».
Entrée ouest : Pourquoi une telle interdiction, dans ce sens précisément, alors que la voie est belle et suffisamment large pour permettre le croisement des rares véhicules qui l’empruntent ? Pourquoi accorder un régime de faveur au petit train touristique, une activité commerciale à but lucratif, alors que cet ensemble routier dispose de la RD123, une belle droite plus confortable pour les passagers ? Un élément de réponse : offrir aux clients deux cents mètres de plus de bords de Sèvre Niortaise, alors qu’ils viennent d’en consommer six kilomètres.
Conclusion : Lors d’une de ses balades cyclistes, le policier municipal peut se poster à l’entrée ouest de la Rue Elise-Lucas. Ici, il peut verbaliser TOUS les véhicules qui sortent de cette voie, car ils sont TOUS en infraction. Les bicyclettes comprises lesquelles suivent la Sèvre depuis le bourg de Coulon et qui se retrouvent en sens interdit « sauf riverains » ; les riverains car ils ne sont plus riverains puisqu’ils ont forcément dépassé leur bien. Quant au petit train, il ne fait que passer sur cette voie. Il n’a donc aucun droit. Qu’il circule sur la RD123.
Enquête et photos Gilles PETIT
Twelve years already : On 8th May 2003, « the baby of the canal » was recovered from the water in Coulon (79, France)
On 16th july 2003, Alice Géraud, a journalist at ‘Libération’ newspaper wrote : ‘She has no name. No age. No face. The gendarmes say ‘the girl’, sometimes ‘the woman ‘. The village priest prefers calling her ‘the mother’. They know nothing about her, only that she must have given birth to a boy around the end of April or the beginning of May. The body of the newborn baby was found on 8th of May in the water of a canal in the Marais Poitevin.‘
The 8th of May 2003 was a day more like summer than spring in the Marais Poitevin. Particularly in Coulon (Deux-Sèvres, France), the ‘ capital town ‘ of the ‘Green Venice‘.On that day, the second largest wetland of France offered pleasant walks to the numerous strollers, especially along the canal on the right bank of the River Sèvre Niortaise, usually called ‘Rigole du Grand-Coin‘. It is in the middle of the afternoon that a man noticed something floating in the water, tangled in the weeds He and his friends pulled out a Centrix black triangle bag attached to a weight. Inside the bag, there was an ordinary garbage bag in which they discovered the body of a newborn child.
A special team ‘Grand Coin’
A special team named ‘Grand Coin‘ composed of 6 gendarmes from the ‘brigade de recherche‘ of Niort was formed. The gendarmes were charged with the task of identifying the child and finding his mother. Under the supervision of the examining magistrate of Niort, they made hundreds of checks. They checked all the camp sites, gîtes and hotels of the region, investigated all the rumours about this case. Divers meticulously inspected the canal, looking for the slightest clue. As Coulon is situated on the limit of three départements, the investigation continued in Charente Maritime and Vendée. The investigators even called upon hypnosis to help jog a witness’s memory. He might have witnessed unusual activity near the canal where a stroller fished out the bag.
This bag has received a great deal of attention from the investigators. They were even prepared to question all the owners of such a backpack. It is a promotional product bearing the logos of the companies that distribute them widely, a logo which had been carefully cut out. It had remained at the bottom of the water for at least ‘nine to ten days‘. ‘It was badly damaged‘ ‘, they explained. One can only imagine the state of the newborn who bore no traces of physical trauma. ’Just the body of an infant. A boy of European type. With no clothes, no distinguishing feature. And without a past, of course ! ‘Alice Géraud pointed out.
The autopsy provided no certainty. On the mother’s side, the investigators were looking for a woman who might have been pregnant during this spring. They compared the declared pregnancies and the registered births in the three départements. But she may have hidden her condition and / or have given birth to the baby on her own. They also cross-checked the case with previous infanticide files and abandonments of children in their jurisdictions.
The town stands in for the family.
During the investigation, Father Michel Châtaigner, the village Priest, wrote to the mayor asking for the body of the baby to be ‘buried with dignity‘ and wished : ‘The mother’s religion should be respected. That is if she is found. ‘ The investigators did not find her.
Finally, as provided for by the law, and taking into account the duration of the investigation process and if the identification has not been possible, the body must be taken back to the town where it was discovered. On the 13th of May, the mayor, Michel Grasset spoke to the town council : ‘The local authority will have to take the responsibility if necessary. Cremation is prohibited should the famility claim the body at a later stage.‘
At the beginning of October 2003 the little body was indeed given back to the town of Coulon. He was buried on Wednesday 15th 2003 in the local cemetery after a solemn ceremony, in the presence of the Town Council, the local priest, a vicar, representatives of the Gendarmerie and the State, together with a number of inhabitants. The town bore all the burial expenses (coffin, transport of the body, funerary slab, wreath of flowers …)
Since that day anonymous people have regularly put flowers on the tiny grave of ‘the baby of the canal.
Gilles PETIT
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