exposition
COULON 79 : la 53ème édition de « la grange de camille »
Pour la 53ème fois, l’espace culturel « la grange de camille » a rouvert ses portes sous le titre 2023 « Escale des arts ». Tous les après-midis jusqu’au 1er octobre 2023, le public peut déambuler librement dans ce lieu artistique atypique, fondé par le regretté André Pignoux.

Photographie, peinture, sculpture, art papier, aquarelle, dessin à la plume, gravure, pastel . . . , onze artistes se partagent l’espace : Élisabeth BLANCHART, Danielle BAUDRY, Fredy GAUTIER, Patrick GÉLINEAU, Christiane GILBERT, Camille GOUGNARD, Phil LEJEUNE, Daniel MAR, Sandrine PIGNOUX, Pierre REBICHON et une sélection de photographies prises entre 1964 et 1976 par André PIGNOUX.
Au fil des expositions :








Les œuvres présentées dans ce reportage sont la propriété de leurs auteurs. Photos Gilles Petit
Exposition Rive Gauche « Escale des Arts » à « la grange de camille » n° 75 chemin de Halage 79510 COULON. http://www.lagrangedecamille.jimdofree.com
Gilles PETIT
L’histoire des 50 ans de « la grange de camille » est à revivre au lien suivant : https://wp.me/p61nmR-NR
Revoir notre reportage vidéo réalisé à l’occasion de l’édition 2013 : https://youtu.be/4AortAw5HWI
MAGNE : les œuvres de Laurent Page ouvrent la saison culturelle 2023 du Four Pontet
L’association « Les Amis du Four Pontet » lance son programme d’expositions 2023. . . au Four Pontet à Magné (79). Les œuvres de l’artiste Laurent Page ouvrent la saison. A cette occasion, la famille du « sculpteur de scènes de vie », disparu en 2007, lui a rendu un émouvant hommage.
Cette ancienne « fabrique mécanique de pots à fleurs et de pots à résine », de M. Armand Pontet, le « spécialiste de la poterie pour le lait », a cessé sa production en 1980. A l’abandon, ce four fut racheté par la Commune de Magné en 1988 afin d’en garantir la préservation. Restauré en 1994, le Four Pontet est aujourd’hui un lieu permanent de réception et d’exposition. L’espace culturel du Four Pontet paraissait bien petit, vendredi 31 mars 2023, à la séance d’ouverture de la saison 2023, pour accueillir la famille et les amis de Laurent Page, ainsi que les artistes qui exposeront au fil de la saison.

Le président des « Amis du Four Pontet », M. Thierry Larrat et son équipe, recevront, cette année, vingt-neuf artistes pour treize expositions différentes. Voir le programme 2023 en fin d’article. M. Larrat : « Nous allons avoir un éclairage tout neuf qui permettra de mieux mettre en valeur les réalisations des artistes qui vont exposer. Nous débutons la saison par un hommage à Laurent Page qui est décédé en 2007. Laurent a été un ami de Jean-Claude Daroux, l’artiste magnésien disparu début janvier 2023. » Le Four Pontet rendra aussi hommage à Jean-Claude Daroux lors de la dernière exposition en fin de saison, du 5 au 18 octobre 2023.


Jusqu’au 12 avril 2023, le Four Pontet propose une « rétrospective Laurent Page ». Aidée par les bénévoles de l’association organisatrice, sa femme Marie a souhaité ressortir plusieurs de ses nombreuses sculptures.

Mme Marie Page : « Le lieu est magique. Il a exposé ici la dernière fois en avril 2007. J’aimerais vous faire part de quelques réflexions. C’est Laurent qui parle : Tout ce que vous voyez autour de vous n’est que pure illusion. Oh bien sûr, tout ce que vous voyez ici a un poids, une dimension, des matières faciles à identifier. L’artiste, avec ses gestes un peu magiques, utilise cette réalité bien concrète du bois sculpté, de la couleur sur de la toile. Il les transforme avec son métier et son art. On lui demande de transfigurer la réalité, d’être un peu voyeur parfois, de passer de l’autre côté du miroir. Cette illusion est bien fragile comme le tour d’un magicien qui ne tiendrait qu’à un truc et serait facile à deviner. Tout ne tient qu’à une illusion, comme le cinéma nous raconte des histoires. Il nous aide à visualiser ou à évacuer des rêves inassouvis, ou encore la musique qui nous transporte dans un autre univers inventé de toute pièce. Cet équilibre instable n’est conforté que par le métier, le respect de certaines proportions et règles, une observation attentive, une curiosité et une certaine capacité d’apprendre et d’écoute.
« Quelle importance attend-on de cela ? Ce ne sont que quelques bouts de bois avec un peu de couleurs. Face aux priorités de notre temps, le besoin de consommer ou de plaire, mais aussi et surtout, le besoin de nécessaires combats pour la dignité des chances et l’éducation pour tous, pour la lutte contre les souffrances et les maladies, on réserverait trop facilement à l’art leur fonction d’embellir le quotidien, de produire des éléments de décors, un peu d’insignifiance. Qu’on est loin d’un véritable projet pour aujourd’hui. Quelle difficulté pour l’art contemporain, et pourtant, je pense que l’artiste a un rôle irremplaçable dans notre société, dans le débat actuel, dans le besoin de spiritualité et de valeur pour notre époque un peu folle. On lui demande de temps en temps de donner du sens à ce qu’il montre, d’être à la hauteur des enjeux contemporains. Vous comprenez maintenant la difficulté pour tout créateur d’exister entre utilitaire et rêve.«
Laurent Page aurait pu également déclarer par la voix de Marie :

« Je suis créateur depuis l’âge de 10 ans. A cette époque, je dessinais déjà très bien, mieux que la plupart des gens, mais mon langage était brouillon. Je peinais à ordonner ma démarche, mais je savais déjà un peu ce que j’aurais à dire. Et ça fait quarante ans que ça dure. Les artistes ne sont probablement qu’un tout petit rouage dans la mécanique complexe des grandes horloges de notre société. Nous sommes un peu comme des enfants. On a assez peu de considération pour eux, et pourtant, je pense que nous sommes indispensables en tant que veilleur ou observateur, avec ce regard différent du spectateur engagé. J’espère donc que ce chemin de création sincère et authentique nous amènera à partager avec moi quelques émotions, sensations et réflexions. Je vous emmène dans mes histoires avec la démarche d’un homme libre et responsable. Avec mon métier, j’ai décidé d’ausculter la vie avec le matériau de prédilection, le bois, un grand matériau d’expression, de faire avec lui une sculpture utile à vivre et à rêver. »
« Merci Laurent pour toutes ces créations, sincères, authentiques, indispensables, » a ainsi conclu Marie Page.

Espace culturel du Four Pontet, 5 Quai de la Sèvre 79460 Magné
Courriel : fourpontet@magneculture.fr
Internet : http://www.magneculture.fr
Le programme des expositions – ventes 2023
Gilles PETIT (Photos)
MARAIS POITEVIN – COULON – MAGNE : 50 ans, l’âge d’Or de « La Grange de Camille »
« 50 ans, l’âge d’Or. L’âge dort mais nous allons le réveiller pour évoquer ces années 1970 où, après une petite décennie passée sur Paris dans le milieu théâtral, Cosette et André reviennent à Coulon et décident que la nouvelle scène de leur vie aura maintenant pour décor leur pays natal. » Le maître dans l’art du papier, Daniel Mar, avec Cosette Pignoux retracent la genèse du centre culturel « Coulon, rive gauche », une vraie grange maraîchine appelée « La Grange de Camille ».
« En 1968, on écrivait « sous les pavés la plage », et en 1980 « sur les pavés l’art ». C’est ainsi que Bijou ne faisant plus entendre le bruit de ses sabots ferrés sur les pavés, étant déjà parti depuis quelque temps rejoindre ses compagnons de chevauchée dans la prairie du grand large, et Camille ayant refermé cette porte d’écurie comme on referme un livre quand l’histoire se termine. Camille le voisin d’enfance, le voisin du jardin d’à côté. C’est ainsi que commence l’histoire de la Grange à Camille, » se souvient Mme Cosette Pignoux, metteur en scène de théâtre.
L’écurie de Camille Paris
Nous sommes en 1969, le fermier maraîchin Camille Paris vient de vendre ses trois dernières vaches et son cheval Bijou, l’écurie et la grange restent désormais vides. Résidant juste en face, sur l’autre rive de la Sèvre Niortaise, M. André Pignoux voyait cette grange vacante. « Il demande à Camille s’il ne pouvait pas lui louer ce lieu un peu improbable. Tellement symbolique de l’âme du pays. Là, ses photos seraient exposées en parfaite symbiose avec ce qu’elles représentent, » commente Daniel Mar.
L’année suivante, la famille Pignoux a l’idée d’en faire un lieu d’exposition et l’ensemble est alors réhabilité. S’y succèdent des potiers, tisserands, ébénistes. . . Puis de nombreux artisans et artistes. Citons des peintres de prestige : Chenilleau, Bugeant, Hélène Besnard-Giraudias et des intellectuels. « On a connu le potier de Jean Cocteau qui a bien voulu exposer là une trentaine de ses pièces », se souvenait le regretté André Pignoux. « Dans les années 1970, la grange faisait office de lieu culturel à Coulon« .
Ouverte en 1970, sous le nom de « la Grange à Camille », l’ancienne ferme de Monsieur Paris, vit les premières expositions, sur 120 m², des photographies de M. André Pignoux et la fondation, en 1974, d’un groupement d’artisans régionaux. « Il y avait encore du foin à l’étage et les vaches juste parties », aimait rappeler le photographe local. Très fréquentée, « la Grange à Camille » ne devait pas rouvrir ses portes, après la pause hivernale. Mais André et Cosette Pignoux n’ont pu se résigner à laisser les volets clos. Parlant alors au nom des artistes de la première édition, le regretté sculpteur Laurent Page expliquait : « Avec cette rénovation de la grange, nous faisons le pari de continuer à faire vivre cet endroit avec les fruits de nos travaux ».
Quand la « Grange » change de nom !
Rebaptisée « la Grange de Camille », l’ancienne propriété de M. Camille Paris, conserve l’architecture caractéristique de ces vieilles maisons du bord de fleuve, à savoir un corps d’habitation et une écurie en l’état, les auges, les râteliers, même le sol a été conservé intact avec ses pierres inégales et le « courant au purin » intégralement préservé. Construite comme la plupart des maisons maraîchines, à la fin du XIXe siècle, elle dispose d’un rez-de-chaussée (l’ancienne écurie) et d’un étage (ancien fenil).
- Pour la toute première fois, la Grange de Camille propose, côte à côte, les photographies d’André Pignoux (à gauche) et de sa petite-fille Louise Maby.
Certains artistes exposent leurs œuvres dans « la Grange de Camille » depuis une vingtaine d’années, c’est le cas de Daniel Mar (photographie puis art du papier). L’artiste retrace la genèse d’une aventure « gagnante » : « Lorsqu’André a retrouvé son pays natal, il a tout de suite pris conscience des mutations qui étaient en train de se produire dans ce milieu rural. Une époque charnière où les tronçonneuses remplacent les scies, les tracteurs se substituent aux chevaux. . . Alors lui qui, sur Paris, a aussi appris la photo, se met à saisir en noir-et-blanc les ultimes images du transport du bétail dans les bateaux, des lavandières sur les bords de Sèvre, tous les gestes ancestraux de ce monde rural qui bientôt vont disparaître. Et dans cette grange, toutes ces images vont trouver là un parfait écho. Et puis très vite, André et Cosette pensent qu’ils pourraient peut-être aussi accueillir en ce lieu d’autres artistes, artisans d’art susceptibles de présenter ici leurs œuvres. Alors, les années suivantes, vont se croiser ici potiers, ébénistes, tisserands. Et d’emblée c’est le succès car à l’époque nulle part ailleurs dans la région il n’y a d’équivalent. On y trouve du mobilier, des abat-jours, des foulards, des peaux de bête, et bien sûr des œuvres peintes ou sculptées par des artistes locaux. On y accourt de partout de la région et plus encore du proche pays niortais où tout le monde a, au moins, entendu parler de la Grange à Camille.
« la Grange a 50 ans ! »
« Dès qu’il y a un cadeau à faire pour un parent : la Grange à Camille; un collègue qui part à la retraite : la Grange à Camille; le voisin qui va pendre sa crémaillère : la Grange à Camille. Les années passent, les temps changent. Nous sommes dans les années 1990, la Grange elle aussi se doit d’évoluer, mais Cosette et André craignent vivement que les organismes officiels les obligent à des changements radicaux comme, par exemple, la démolition du sol et son pavage qui participeraient à anéantir l’âme du lieu. Mais la bonne fée du Marais veille et la Grange ne connaîtra pas les transformations. Souhaitant alors se positionner en dehors de tout mercantilisme, en 1999, le couple va finalement décider de ne réserver la Grange qu’aux artistes. Elle va alors devenir un incontournable lieu culturel, un espace un peu hors du temps et de l’agitation galopante, une escale précieuse où il fait bon se poser. Et ils vont être nombreux à s’y succéder les artistes. Des dizaines et des dizaines, reconnus, connus ou inconnus, mais tous animés par une même flamme créative, reflet de leur âme. A ce jour, ont exposé ici, en ce lieu magique environ 280 artistes. Je fais partie de ceux-là. Je voudrais dire au nom du plus grand nombre combien nous sommes attachés à cet endroit qui se perçoit au travers de nos cinq sens. »
- Au fil de l’expo-vente dans « la Grange de Camille » Photos Gilles PETIT