venise verte
MAGNE (79) : Le « grand merci des Magnésiens » à M. Claude Audis
Samedi 18 juillet 2020, l’équipe de Magné-Animation et les bénévoles du Festival International de Peinture de Magné (79), dont l’édition 2020 est annulée en raison de la pandémie du COVID19, a rendu hommage à son président fondateur et président d’honneur Claude Audis. Une plaque « lumineuse » a été dévoilée au cimetière local.
« Nous sommes le samedi 18 juillet 2020 et il est 11h35. A cette heure-ci, nous devrions être en train de parcourir les allées du Festival dans le cadre de l’inauguration de sa 32ème édition, » signale M. Gérard Laborderie, maire de Magné. « Malheureusement, cette année, le Festival a dû être annulé en raison de la crise sanitaire inédite que nous traversons et je pense que c’est une sage décision que l’équipe de Magné Animation, avec son président, a prise. Même si, j’en suis sûr, ce n’était pas de gaîté de cœur. Cette situation est vraiment inédite car c’est la première fois, en trente-deux ans que le Festival de peinture n’aura pas lieu. Faut-il y voir un signe du destin ? Justement l’année où Claude Audis, son président historique et emblématique, nous a quittés. »

M. André Prunier, le nouveau président du Festival International de Peinture de Magné, a proposé « un moment de recueillement en l’honneur de Claude ». En associant « les personnes disparues qui ont participé à la réussite du Festival, » M. Prunier pensait, entre autres, à deux personnes : Jean Thébault, l’initiateur du Festival décédé en 2015, et Jean-Claude Ballereau, membre actif de l’équipe de restauration du Festival 2019, parti en mai 2020.
Les origines du Festival
L’actuel président a retracé la genèse de la manifestation : « Il y a plus de trente ans, le Conseil municipal de Magné a mis en place une équipe avec, à sa tête, Claude Audis. Magné Animation était née et, tous les ans, c’est une famille qui se retrouve pour le grand rendez-vous de juillet. Fidèle à la volonté du maire Jean Thébault, Claude a su entraîner avec lui une équipe motivée et responsable qui a construit de façon durable un Festival reconnu et apprécié de tous. Claude est un bâtisseur, organisateur, rassembleur, il a su fédérer une équipe de fidèles bénévoles. Aujourd’hui, les rêves sont devenus réalité. La ténacité, l’enthousiasme de Claude ont permis de développer cette manifestation au-delà des espoirs des premières années. Disant souvent : je ne connais pas l’art, je ne sais pas dessiner, Claude s’est appuyé sur ses faiblesses, rendant ce Festival encore plus simple et populaire. Les artistes parisiens, comme on les appelait, géraient la partie artistique. Avec son parcours, Claude a aussi beaucoup évolué au service de l’art, en général, » conclut le président. « Le succès du Festival de peinture n’a jamais faibli au fil des années. Le chemin parcouru est immense. Que de contacts noués, d’amitiés construites. » Claude Audis aimait rappeler, « le Festival est né comme un pari, comme un défi, et il s’est installé comme une évidence. » La satisfaction du devoir accompli.
M. Gérard Laborderie : « En trente ans de présidence active, grâce à son engagement, à sa ténacité, mais aussi, et peut-être surtout, sa gentillesse et son sens aigu du relationnel, Claude Audis, avec l’aide de Nicole, son épouse, et une équipe de bénévoles, a fait de cet événement la manifestation phare de Magné. Grâce à la réputation du Festival, notre village est aujourd’hui connu de tous les amateurs de peinture de France et bien au-delà. Puisqu’il n’est pas rare d’y accueillir des artistes venus de différents pays européens, voire des cinq continents. Pour tout cela Claude, pour le rayonnement que tu as donné à notre beau village de Magné, je me fais le porte-parole de toutes les équipes municipales qui se sont succédé depuis la première édition en 1989 pour te dire un grand merci auquel j’associe également l’ensemble des Magnésiens. »

Une plaque-photo
Le maire de Magné a refermé ainsi le livre des éloges : « En guise de reconnaissance de [son] action, l’équipe municipale qui m’entoure réfléchit à donner [son] nom à un espace de la commune en lien avec le site du Festival. La période de confinement ne nous a pas permis d’être prêts pour aujourd’hui, mais je m’engage à ce que tout soit prêt pour l’inauguration de juillet 2021. »

Mme Nicole Audis a accepté le principe d’un « geste symbolique » en « hommage extraordinaire à [son] petit Claude ». En effet, Magné Animation a déposé une plaque sur la tombe de Claude Audis, sous la forme d’une « photo lumineuse » (auteur Michel Grégoire) présentant parfaitement le Festival avec les peintres, la Sèvre Niortaise et le village de Magné à l’horizon. M. Prunier précise : « Nous avons souhaité placer une inscription sur cette plaque et nous avons choisi : « Le Festival de peinture de Magné, comme un pari, comme un défi ! Merci Claude ! Et nous avons ajouté trois mots qui nous tenaient à cœur : Amitié – Respect – Fidélité. »
Enfin, « Claude a toujours prétendu qu’à Magné, on avait la maîtrise sur la météo. Et il l’a prouvé, car elle a été favorable pendant plus de 25 ans. Nous avons eu quelques épisodes rafraîchissants, mais Claude a quand même toujours maintenu sa position sur le beau temps au Festival de peinture. Jusqu’à ce merveilleux Festival 2018, le trentième, qui restera le Festival de Claude et de Jean-Marie [Zacchi]. »
La cérémonie s’est terminée par une minute d’applaudissements.
Gilles PETIT
MARAIS POITEVIN – COULON – MAGNE : 50 ans, l’âge d’Or de « La Grange de Camille »
« 50 ans, l’âge d’Or. L’âge dort mais nous allons le réveiller pour évoquer ces années 1970 où, après une petite décennie passée sur Paris dans le milieu théâtral, Cosette et André reviennent à Coulon et décident que la nouvelle scène de leur vie aura maintenant pour décor leur pays natal. » Le maître dans l’art du papier, Daniel Mar, avec Cosette Pignoux retracent la genèse du centre culturel « Coulon, rive gauche », une vraie grange maraîchine appelée « La Grange de Camille ».

« En 1968, on écrivait « sous les pavés la plage », et en 1980 « sur les pavés l’art ». C’est ainsi que Bijou ne faisant plus entendre le bruit de ses sabots ferrés sur les pavés, étant déjà parti depuis quelque temps rejoindre ses compagnons de chevauchée dans la prairie du grand large, et Camille ayant refermé cette porte d’écurie comme on referme un livre quand l’histoire se termine. Camille le voisin d’enfance, le voisin du jardin d’à côté. C’est ainsi que commence l’histoire de la Grange à Camille, » se souvient Mme Cosette Pignoux, metteur en scène de théâtre.
L’écurie de Camille Paris

Nous sommes en 1969, le fermier maraîchin Camille Paris vient de vendre ses trois dernières vaches et son cheval Bijou, l’écurie et la grange restent désormais vides. Résidant juste en face, sur l’autre rive de la Sèvre Niortaise, M. André Pignoux voyait cette grange vacante. « Il demande à Camille s’il ne pouvait pas lui louer ce lieu un peu improbable. Tellement symbolique de l’âme du pays. Là, ses photos seraient exposées en parfaite symbiose avec ce qu’elles représentent, » commente Daniel Mar.
L’année suivante, la famille Pignoux a l’idée d’en faire un lieu d’exposition et l’ensemble est alors réhabilité. S’y succèdent des potiers, tisserands, ébénistes. . . Puis de nombreux artisans et artistes. Citons des peintres de prestige : Chenilleau, Bugeant, Hélène Besnard-Giraudias et des intellectuels. « On a connu le potier de Jean Cocteau qui a bien voulu exposer là une trentaine de ses pièces », se souvenait le regretté André Pignoux. « Dans les années 1970, la grange faisait office de lieu culturel à Coulon« .

Ouverte en 1970, sous le nom de « la Grange à Camille », l’ancienne ferme de Monsieur Paris, vit les premières expositions, sur 120 m², des photographies de M. André Pignoux et la fondation, en 1974, d’un groupement d’artisans régionaux. « Il y avait encore du foin à l’étage et les vaches juste parties », aimait rappeler le photographe local. Très fréquentée, « la Grange à Camille » ne devait pas rouvrir ses portes, après la pause hivernale. Mais André et Cosette Pignoux n’ont pu se résigner à laisser les volets clos. Parlant alors au nom des artistes de la première édition, le regretté sculpteur Laurent Page expliquait : « Avec cette rénovation de la grange, nous faisons le pari de continuer à faire vivre cet endroit avec les fruits de nos travaux ».
Quand la « Grange » change de nom !
Rebaptisée « la Grange de Camille », l’ancienne propriété de M. Camille Paris, conserve l’architecture caractéristique de ces vieilles maisons du bord de fleuve, à savoir un corps d’habitation et une écurie en l’état, les auges, les râteliers, même le sol a été conservé intact avec ses pierres inégales et le « courant au purin » intégralement préservé. Construite comme la plupart des maisons maraîchines, à la fin du XIXe siècle, elle dispose d’un rez-de-chaussée (l’ancienne écurie) et d’un étage (ancien fenil).
- Pour la toute première fois, la Grange de Camille propose, côte à côte, les photographies d’André Pignoux (à gauche) et de sa petite-fille Louise Maby.
Certains artistes exposent leurs œuvres dans « la Grange de Camille » depuis une vingtaine d’années, c’est le cas de Daniel Mar (photographie puis art du papier). L’artiste retrace la genèse d’une aventure « gagnante » : « Lorsqu’André a retrouvé son pays natal, il a tout de suite pris conscience des mutations qui étaient en train de se produire dans ce milieu rural. Une époque charnière où les tronçonneuses remplacent les scies, les tracteurs se substituent aux chevaux. . . Alors lui qui, sur Paris, a aussi appris la photo, se met à saisir en noir-et-blanc les ultimes images du transport du bétail dans les bateaux, des lavandières sur les bords de Sèvre, tous les gestes ancestraux de ce monde rural qui bientôt vont disparaître. Et dans cette grange, toutes ces images vont trouver là un parfait écho. Et puis très vite, André et Cosette pensent qu’ils pourraient peut-être aussi accueillir en ce lieu d’autres artistes, artisans d’art susceptibles de présenter ici leurs œuvres. Alors, les années suivantes, vont se croiser ici potiers, ébénistes, tisserands. Et d’emblée c’est le succès car à l’époque nulle part ailleurs dans la région il n’y a d’équivalent. On y trouve du mobilier, des abat-jours, des foulards, des peaux de bête, et bien sûr des œuvres peintes ou sculptées par des artistes locaux. On y accourt de partout de la région et plus encore du proche pays niortais où tout le monde a, au moins, entendu parler de la Grange à Camille.
« la Grange a 50 ans ! »

« Dès qu’il y a un cadeau à faire pour un parent : la Grange à Camille; un collègue qui part à la retraite : la Grange à Camille; le voisin qui va pendre sa crémaillère : la Grange à Camille. Les années passent, les temps changent. Nous sommes dans les années 1990, la Grange elle aussi se doit d’évoluer, mais Cosette et André craignent vivement que les organismes officiels les obligent à des changements radicaux comme, par exemple, la démolition du sol et son pavage qui participeraient à anéantir l’âme du lieu. Mais la bonne fée du Marais veille et la Grange ne connaîtra pas les transformations. Souhaitant alors se positionner en dehors de tout mercantilisme, en 1999, le couple va finalement décider de ne réserver la Grange qu’aux artistes. Elle va alors devenir un incontournable lieu culturel, un espace un peu hors du temps et de l’agitation galopante, une escale précieuse où il fait bon se poser. Et ils vont être nombreux à s’y succéder les artistes. Des dizaines et des dizaines, reconnus, connus ou inconnus, mais tous animés par une même flamme créative, reflet de leur âme. A ce jour, ont exposé ici, en ce lieu magique environ 280 artistes. Je fais partie de ceux-là. Je voudrais dire au nom du plus grand nombre combien nous sommes attachés à cet endroit qui se perçoit au travers de nos cinq sens. »
- Au fil de l’expo-vente dans « la Grange de Camille » Photos Gilles PETIT
« Coulon Rive gauche » offre du rêve
« On avait besoin d’un lieu pour mettre nos rêves, » reprend Cosette Pignoux. « Nous cherchions justement un lieu habité par une histoire. Oui, Camille les murs de ta grange parlent, les murs racontent ! Camille, toi qui fais maintenant des promenades en bateau avec les touristes, tu sais, ils seraient heureux ces gens-là de voir une expo ! L’amitié de voisinage allait jouer en notre faveur. Et voilà, mes ailes repoussent, mes rêves s’envolent, on parle, on rencontre, on partage, on crée, on imagine. Ah oui, l’imagination est au pouvoir. Rêves réalisés, on est dans le concret dans ce lieu avec des photos d’André accrochées sur un mur de foin. Qui pourrait faire ça, qui pourrait imaginer faire une chose pareille ? C’était très beau, les photos de labour, sur un mur de foin. C’était extraordinaire! »


Daniel Mar : « Sereine au bord du fleuve, la Grange est aujourd’hui d’une nature forte qui a vu passer bien des natures mortes mais qui pourtant reste toujours bien vivante. Tu vois André, tu vois Cosette, vous pouvez être fiers de ce jour et de ce que vous avez créé qui, cinquante ans plus tard, continue à se perpétuer. » L’artiste apporte « une petite preuve supplémentaire à ce constat. » En s’amusant avec les lettres du mot grange, Daniel Mar a mélangé les lettres. « Pour le mot grange, il n’y a qu’un anagramme possible : gagner! »
« C’est ainsi que vit la Grange, une porte ouverte aux rencontres, aux moments chaleureux des instants partagés, les yeux engrangent les souvenirs, les paroles s’échangent, s’enrichissent. La Grange, c’est le pas lourd des sabots de Bijou sur le pavé. La Grange, c’est Camille. La Grange, c’est l’amour, pour l’échange de deux passionnés. La Grange, telle est sa vocation, la beauté du tableau, la lumière des photos, le geste assuré du sculpteur passionné, les odeurs de lavande échappées du tableau, les pas du visiteur caressant les pavés. La Grange, c’est le lieu magique des magiciens. La Grange, c’est le reflet d’une vie transparente du vécu comme un poème qui s’éternise dans le temps, » conclut Cosette Pignoux.
L’exposition « Coulon rive gauche » est ouverte jusqu’à fin septembre dans « la Grange de Camille » en bordure de Sèvre Niortaise, face au bourg de Coulon (Marais Poitevin – Deux-Sèvres). Visite libre.
Gilles PETIT
Les œuvres présentées dans ce reportage sont la propriété de leur auteur.
Revoir notre reportage vidéo réalisé à l’occasion de l’édition 2013 : https://youtu.be/4AortAw5HWI
CIVAM MARAIS MOUILLE : A la recherche des plantes messicoles
Au cœur du Marais Poitevin, le réseau CIVAM Marais Mouillé a offert « une balade dans les champs cultivés » à la recherche des plantes messicoles. Guidée par un professionnel de Deux-Sèvres Nature Environnement.
Fidèle à son slogan « Campagnes vivantes », chaque premier mardi du mois (normalement), toute l’année, le réseau CIVAM (Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural) anime « des Cafés Citoyens ouverts à tous les curieux, agriculteurs, particuliers, élus, Maraîchins ou visiteurs ». Il s’agit de soirées gratuites de découverte, d’échange et de partage autour de sujets liés à l’agriculture et au territoire du Marais Mouillé.
Une balade semi-nocturne
Mardi 7 juillet 2020, une dizaine de personnes se sont retrouvées dans la plaine coulonnaise pour découvrir « tout ce qui vit dans nos cultures ». En préambule, l’animatrice du CIVAM Marais Mouillé, Eline Lombart a informé que, d’une part, le Centre est une association d’agriculteurs ayant choisi de « se développer en échangeant entre eux sur des sujets liés au monde agricole, et en travaillant ensemble sur tout. » D’autre part, qu’il organisait, ce soir-là, un Café-citoyen accueilli par le GAEC La Passion, un Groupement Agricole d’Exploitation en Commun qui siège à Coulon (79), et par l’association Deux-Sèvres Nature Environnement (DSNE79) accompagnée opportunément d’un représentant du Groupement Ornithologique des Deux-Sèvres (GODS).
Cette balade consacrée à « la découverte de la biodiversité dans les champs cultivés avant les moissons », s’est déroulée à l’orée d’une parcelle de blé juste moissonnée. « Nous sommes tributaires des aléas de la maturation des germes et des conditions météorologiques, » a expliqué M. Guillaume Largeaud, l’agriculteur qui gère le GAEC La Passion, avec son associé Florian Moinet.
Le GAEC La Passion

Une exploitation qui, depuis 2008, élève des bovins allaitants Blonde d’Aquitaine et Maraîchine, ainsi que 18 000 poulettes pré-pondeuses. De plus, elle cultive l’alimentation nécessaire en interne et dispose de plusieurs herbages.
« L’exploitation, c’est environ 40 propriétaires de terres exploitées par nos familles depuis trois générations, » informe M. Largeaud. « L’avantage de notre métier fait qu’on en apprend tous les jours. Si on veut, on peut apprendre beaucoup de la terre, des sols, de l’environnement. C’est un métier formidable. On vit sur quelque chose de formidable, on n’y fait pas forcément attention. Prendre le temps de sortir du boulot, s’asseoir et admirer. »
Justement, ces jeunes agriculteurs voient bien des plantes poussées ça-et-là au travers de leurs cultures. Ils s’y intéressent, surtout lorsqu’elles perturbent les récoltes. Ce sont des plantes messicoles, thème de la présente soirée d’été.
Plantes messicoles ?!
M. Stéphane Barbier, chargé de mission botanique chez DSNE79, une association qui vient de fêter ses 50 ans, affiliée à France Nature environnement, Poitou-Charentes et Nouvelle-Aquitaine : « Messicole désigne un groupe de plantes liées aux moissons, calquées sur les semis de céréales d’hiver qui germent à l’automne, qui croissent en hiver, qui fleurissent au printemps et maturent au moment des moissons. Les graines restent d’une année à l’autre dans le sol, germent quand les conditions leur sont favorables, quand il existe des rotations de cultures. C’est un terme défini sur la base de l’écologie des plantes. » Les novices pourraient les confondre avec les adventices. M.Barbier précise : « En agriculture, les adventices sont des plantes qui posent des problèmes de rendements, qui gênent selon les types de cultures semées. » Les deux concepts se croisent donc.
- Saurez-vous identifier ces plantes messicoles ?
- Photos Gilles PETIT
« Des messicoles sont menacées et figurent sur des listes rouges. 80 espèces de plantes sur le Poitou-Charentes sont considérées comme messicoles. Et environ la moitié sont considérées comme menacées. Elles sont devenues rares et on passe du temps à venir échanger avec les agriculteurs pour mieux comprendre leur écologie, mieux comprendre leurs pratiques, pourquoi elles sont dans un champ plutôt qu’un autre, même proche voisin. Nous essayons de voir comment la préserver, la valoriser. Nous dressons actuellement un inventaire déjà bien avancé, » poursuit l’animateur de DSNE79.
On l’a dit, le champ de blé qui devait être ausculté était moissonné, mais pas les parcelles alentour et les bords du long chemin de pierre rectiligne, lieu de rendez-vous pour la balade semi-nocturne.

On a parlé et/ou cherché des plantes, communes ou rares, qui ne poussent pas forcément sur ce territoire. Il a été question (Ref.: le guide les Messicoles du Poitou-Charentes à destination des bénévoles) d’Adonis d’automne, Nielle des blés, Bugle Petit-pin, Buplèvre à feuilles rondes ou ovales, Caucalis à fruits larges, Bleuet, Chrysanthème des moissons, Petite spéculaire, Miroir de Vénus, Buglosse des champs, Muflier des champs, Renoncule des champs, Peigne-de-Vénus, Coquelicot hybride ou Argémone, et bien d’autres.
- M. Stéphane Barbier, chargé de mission botanique chez DSNE79
- avait l’oeil et les bonnes explications. Photo Gilles PETIT

Dans une culture de pois, les participants à la balade ont découvert, entre autres, le Falopia convolvulus. Confondue avec le liseron, cette renouée est une plante herbacée annuelle de la famille des Polygonaceae.
Était présent le long du chemin, le Torbyle élevé, ombellifère de la famille des carottes aux fruits aplatis et feuilles plaquées contre la tige, qui pousse également dans les friches mais préfère les champs cultivés.

En cherchant bien M. Stéphane Barbier a recueilli du Coquelicot commun. « Ça fait longtemps que l’on n’a pas eu d’invasion de coquelicot, » intervient M. Largeaud. C’est dû à quoi ? Peut-être à la pratique de semis cette fois-là. Les intempéries éventuellement ? « Souvent, une autre plante se développe dans les endroits où les cultures n’ont pas poussé. Soit parce qu’il y a eu un excès d’eau, un excès de chaleur, ou l’engrais organique qu’elle n’aimerait pas, la plante serait restée à stagner, d’autres espèces ayant alors pris la lumière, et elles ont pu se développer dessus, » s’interroge l’agriculteur.
Et les oiseaux ?!

Cerise sur le gâteau, la présence de M. Jean-François Guété. Cet habitant de la commune maraîchine d’Arçais est membre bénévole du Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres (GODS). En effet, selon Eline Lombart : « DSNE étudie tout sauf les poissons, du ressort de la Fédération de pêche, et les oiseaux ». Ça tombe bien car l’association de protection de la nature, le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres a pour vocation l’observation, l’étude et la protection des oiseaux sauvages, nicheurs, hivernants ou migrateurs du département des Deux-Sèvres.
Le sujet est complémentaire au thème de ce Café citoyen. Les champs cultivés abritent également les oiseaux, lesquels constituent de bons indicateurs de la santé de notre environnement.
Étant présent comme simple participant, M. Guété n’a pu résister à la pression des curieux. Alors, à la nuit tombée, les observateurs du sol ont relevé la tête pour rejoindre le monde des oiseaux.
Ce fut alors un festival d’explications et de descriptions dont notamment l’art de trouver et compter les nids de busard et leurs occupants sans les déranger, ni indiquer aux prédateurs leur emplacement. Jean-François Guété : « Dans les champs, il y a d’autres oiseaux beaucoup moins gros, au printemps qui sont super jolis, mais vous ne les voyez pas parce qu’il faudrait des jumelles. Dans le colza, il y a les gorges-bleus, par exemple. Le colza a été battu mais ils sont toujours là. Les bergeronnettes printanières se voient à l’œil nu, elles sont jaune-citron. Superbe ! Dans les blés, le bruant est fréquent chez nous. Les fauvettes grisettes qui chantent sur les blés, des pies-grièches écorcheurs qui vont y chasser mais qui ne nichent pas dedans, et utilisent des haies et des champs voisins. Des œdipes, des grands oiseaux très furtifs qui aiment bien nicher dans les jeunes tournesols. Nous n’avons plus d’outarde canepetière, ici. »
Intarissable, l’ornithologue poursuit par « l’envahissement de hérons garde-bœufs et beaucoup de cigognes. Des goélands bagués. La population de hérons cendrés a explosé depuis la prolifération d’écrevisses. Le cormoran mange du poisson. » Et une pléiade de tout petits oiseaux qui se mettent dans les bordures de chemin. Tous sont des oiseaux insectivores. « Si on broie tout trop tôt, ils vont avoir un souci. »
Enfin, M. Quété assure des séances de sensibilisation auprès des jeunes, notamment en matière de libellules et de papillons.
Gilles PETIT
CIVAM MARAIS MOUILLE
– 25 route des cabanes
79270 La Garette
Tél : 06.71.94.75.35
Tél : 05.49.35.46.35
Email : maraismouille@civam.org
COULON (79) : L’Epicerie d’Isa, la nouvelle supérette COOP
« Que les Coulonnais prennent le temps de découvrir le magasin. J’aimerais qu’ils oublient l’ancien. Qu’ils viennent rencontrer la nouvelle propriétaire », tel est le souhait de Madame Isabelle Montillaud. Nouvelle venue dans la Venise Verte, la commerçante vient d’ouvrir L’Epicerie d’Isa, reprenant ainsi la supérette Coop installée depuis 1932, 10 rue du Marais à Coulon (Deux-Sèvres).

Géré depuis le 3 mai 2017 par Mme Alexandra Gobin-Flandrois et M. Thierry Albert, au sein de la SARL ALEXTHINO, le magasin Coop de Coulon a fermé juridiquement le 1er mai 2020 au terme de la location-gérance de trois années donnée par la société Coop Atlantique. Un contrat renouvelable d’année en année par tacite reconduction, sauf dénonciation. Dès la dissolution et la clôture décidées lors des assemblées générales extraordinaires des 10 janvier 2020 et 23 avril 2020 de la SARL ALEXTHINO, Madame Isabelle Montillaud a saisi l’opportunité de (re)venir aux origines de sa famille : le village de Coulon.

Née à Paris, Mme Isabelle Montillaud a grandi en région parisienne : « Je suis arrivée en 2002 sur la région à Saint-Pierre-le-Vieux en Vendée », se félicite-t-elle. La néo-maraîchine a toujours œuvré dans le commerce d’alimentation. « J’ai débuté avec le groupe Monoprix. » Puis, après une petite interruption d’activité consacrée à ses enfants, elle a repris du service . . . dans une station-service. En 2015, elle a acheté un fond de commerce, en co-gérance, la Coop de Maillezais qu’elle a quittée en décembre 2018.
Et la voilà dans la Venise Verte.
Pourquoi Coulon, s’étonneraient les autochtones ? « Parce que les événements privés font parfois qu’on peut être amené à se déplacer et il se trouve que Coulon était la ville de ma famille », avoue l’intéressée. « Je suis petite-fille, arrière-petite-fille de Coulonnais. Mon arrière-grand-père était le sabotier de Coulon, M. Pierre Vergnon et son épouse Germaine qui travaillait à la cantine de l’école locale, je crois. Mes grands-parents s’appelaient Léon et Lisette Morin. J’ai passé mes vacances ici. » Peut-être à courir dans les venelles de Coulon qu’elle dit « bien connaître ». En fait, « quand on a quitté la région parisienne, c’était pour venir à Coulon. »
Une petite histoire de la Coop à Coulon
Créée par un sieur Martin, qui pérennisa l’affaire durant près de quatre décennies, l’épicerie de la rue du Marais a connu plusieurs gérances. Ce commerce a tenu le haut de l’affiche de 1996 à 1998. En effet, le 14 septembre 1996, les Coulonnais découvrent sur la porte d’entrée du magasin Score, la renommée supérette située près de l’Eglise de Coulon, le panonceau « Fermé pour congés annuels ». En réalité, la propriétaire Mme Marie Villeneuve avait choisi d’arrêter définitivement son commerce d’alimentation après la saison estivale car elle ne « pouvait plus assurer la qualité du service faute d’un chiffre d’affaires satisfaisant », avait-elle argumenté. Prenant l’affaire à cœur, le maire d’alors M. Pierre Rousseau a entrepris des démarches pour « recréer un magasin d’alimentation afin de maintenir un peu de vie dans le bourg« . Et de préciser : « Il y a pourtant de la place pour deux commerces de ce genre ». L’autre magasin à l’enseigne Coop était tenu par M. et Mme Jacques Celereau, rue du Marais. « Malheureusement », soulignait le maire, « il est légèrement décentralisé. Il faudrait qu’il se rapproche du centre-bourg ». De ce fait, M. Rousseau avait contacté la direction générale de la Coop à Saintes (Charente Maritime) afin de solliciter une implantation place de l’Eglise. Dans sa réponse, la coopérative avait suggéré la construction d’un atelier relais par la municipalité dans lequel seraient installés des commerces. Cette solution n’a pas été approuvée par les élus. De plus, l’extension du supermarché Unico, situé à Magné la proche commune voisine, était en projet. Cette moyenne surface commerciale « joue un grand rôle dans les difficultés financières des petits commerces des bourgs voisins », constatait déjà le maire de Coulon.
En 1997, la Coopérative régionale de Saintes annonce que le bâtiment qui abrite son magasin de la rue du Marais va bénéficier d’une totale rénovation de la cave au grenier, intérieur et extérieur, profitant de l’occasion pour doubler sa surface de vente qui passera ainsi de 38m² à 78m². Afin d’éviter la fermeture de son commerce pendant deux mois de travaux, M. Celereau a trouvé un local dépannage donnant sur la place de l’Eglise au n°38, voisin du restaurant de la Venise Verte, aujourd’hui dénommé Le Marais Social Club. La Coop a fermé le vendredi 24 octobre 1997 le temps de déplacer les rayons durant un week-end. La famille Celereau qui logeait au-dessus du magasin, était alors hébergée dans un bungalow du village de vacances mis à sa disposition par la commune. Le magasin Coop a réintégré ses locaux rénovés début janvier 1998 après avoir réalisé un remarquable et inespéré chiffre d’affaires malgré l’exiguïté de la boutique temporaire. Force est de constater que l’implantation définitive dans le centre-bourg était une belle opportunité manquée par la Coop.
Le rêve d’Isa
« Je préfèrerais être plus au centre qu’ici », regrette Mme Montillaud. « Tout ce qui est tourisme ne passe plus devant le magasin, on envoie directement vers le grand parking alors qu’avant les touristes qui rentraient à Coulon passaient forcément par ici, tous les bus, tout passait par là. Maintenant plus personne ne passe devant un magasin placé ici. En plus le stationnement a été supprimé. » Toutefois, la nouvelle gérante souffle que la Coop étudie un projet d’implantation sur le site de l’ancienne station-service de Coulon qui est judicieusement placé rue André-Cramois sur le passage des estivants. « Ce serait toujours mieux là-bas qu’ici. Il y aurait du passage, du stationnement sans problème, un magasin deux fois plus grand », imagine la commerçante. « Ce magasin resterait proche des habitants du centre-bourg lesquels n’auraient pas de déplacement plus long. Ça ne devrait pas changer. Les résidents des écarts auront plus de visibilité. » De plus, il y aurait la présence d’un boulanger dans ce projet.

Un nouvel agencement
Pour l’heure, Mme Isabelle Montillaud présente L’Epicerie d’Isa : « Le magasin a eu pas mal de transformations. Il a été réaménagé à mon goût. En terme d’agencement tout a été revu, les peintures refaites. De nouvelles vitrines froides ont été mises en place. Un nouveau présentoir en bois qui n’existait pas pour les fruits et légumes. On est sur la gamme des produits auxquels on peut accéder en tant que gérant de chez Coop et des produits U puisque, depuis 2015, les petites supérettes Coop ont la marque U intégrée dans leurs magasins. C’est un plus car, d’abord U est une marque connue, reconnue, appréciée. Ça permet d’avoir des prix de vente plus raisonnables que ceux qu’il y avait avant. On ne peut pas demander à un magasin de proximité de pouvoir s’aligner sur les prix pratiqués en grande surface car on n’a pas le même débit. Mais maintenant, on est capable d’offrir une gamme de produits quasiment tout aussi importante que dans une grande surface. Et au-delà de la Coop, j’ai une entière liberté de travailler également avec d’autres fournisseurs. En terme de statut, je suis complètement indépendante. Ici je loue les bâtiments appartenant à Coop. »
« J’ai la chance de faire le métier que j’aime sinon je n’aurais pas ouvert les portes. Je suis seule à travailler ici pour l’instant », conclut la commerçante. « Bien sûr, j’ai des projets. Mais pour que ces projets aboutissent, c’est comme tout petit commerçant, il nous faut des clients. Si je n’ai pas de clients, je n’évoluerai pas. Que les Coulonnais prennent le temps de découvrir le magasin, de me rencontrer. J’aimerais qu’ils ne restent pas sur l’idée de l’ancien magasin. Tout dépendra des Coulonnais. »
Des services
L’Epicerie d’Isa offre ses services d’abord aux locaux. En plus de l’alimentaire, la supérette envisage de proposer d’autres produits (des fleurs, des vêtements, de l’outillage, de la quincaillerie, des produits artisanaux. . .) Les idées ne manquent pas. En revanche, il n’y a plus de « chinage », à savoir le colportage avec un camion-magasin. Mais des livraisons à domicile seront assurées sur la commune de Coulon, sur les villages de Sansais et La Garette, ainsi qu’à Magné en complément du drive de Super U pour les personnes qui ne peuvent se déplacer.
Client-coopérateur
Les clients de L’Epicerie d’Isa peuvent devenir coopérateurs-actionnaires chez Coop porteurs d’une carte ad hoc. Un coopérateur achète au minimum une part d’une valeur actuelle de 7 euros, sachant qu’il est possible d’en acheter bien d’avantage. Ainsi, à chaque fois qu’un client-coopérateur fait un achat, au bout d’un certain temps, il reçoit un ou plusieurs bons de réduction valables sur l’ensemble du magasin ou d’autres offres. La carte donne aussi accès à des conditions de vacances, de logements, etc suivant un système d’autocollants qui peuvent permettre d’obtenir par exemple un filet de 15-30 euros offert.
Isa vient d’élargir sa gamme de produits en épicerie, et créée que des rayons maroquinerie, textile et bijoux. Elle propose des journées « poisson » tous les mardis. La supérette offre plusieurs autres services : la livraison à domicile gratuite (voir les conditions au magasin), un point relais-colis Pick Up, un dépôt de pain et la commande de pâtisseries.
L’Epicerie d’Isa, magasin Coop, 10 rue du Marais 79510 Coulon, s’adaptant aux nouvelles mesures du gouvernement, est ouverte tous les jours, du samedi 16 janvier 2021 au dimanche 31 janvier 2021 de 8h30 à 17h45, non stop. Tél. : 05 49 35 90 01
Gilles PETIT
Dix-sept ans déjà : le 8 mai 2003 on repêchait « L’enfant de la Conche » à Coulon (79 France)
Le 16 juillet 2003, Alice Géraud, journaliste à Libération, écrivait : « Elle n’a pas de nom. Pas d’âge. Pas de visage. Les gendarmes disent «la fille», parfois «la femme». Le curé du village, lui, préfère parler de «la maman». Ils ne savent rien d’elle. Si ce n’est qu’elle a dû accoucher d’un garçon fin avril, début mai. Le corps du nouveau-né a été retrouvé le 8 mai dans l’eau d’un canal du Marais poitevin ».
Le 8 mai 2003 était une journée quasi estivale dans le Marais Poitevin. Particulièrement à Coulon (Deux-Sèvres France), « capitale » de la Venise Verte. Ce jour-là, cette seconde zone humide de France offrait d’agréables balades aux nombreux promeneurs. Notamment le long du canal de la Rive droite de la Sèvre Niortaise, communément appelé la Rigole du Grand-Coin. C’est dans cette cathédrale de verdure, qu’en milieu d’après-midi, un homme remarque un objet flottant accroché aux herbes. Avec l’aide de ses amis, ils repêchent une besace noire de marque Centrix, lestée d’un poids. A l’intérieur, un banal sac poubelle dans lequel ils découvrent le corps d’un nouveau-né.
Une cellule « Grand Coin »
Une cellule, intitulée « Grand Coin », composée de six gendarmes de la brigade de recherche départementale de Niort est alors constituée. Les militaires sont entièrement mobilisés pour identifier le bébé et retrouver sa maman. Sous le contrôle du juge d’instruction de Niort, ils ont procédé à des centaines de vérifications. Ils ont contrôlé tous les campings, gîtes et hôtels de la région, vérifié toutes les rumeurs qui circulaient sur cette affaire. Des plongeurs ont minutieusement inspecté le cours d’eau à la recherche du moindre indice. Coulon étant située en limite de trois départements, l’enquête s’est poursuivie en Vendée et Charente-Maritime. Les enquêteurs ont même fait appel à l’hypnose pour aider un témoin à éclaircir ses souvenirs. Ce dernier aurait assisté à une animation inhabituelle près de la rigole où le promeneur a repêché la besace.
Cette besace à bandoulière a fait l’objet de toutes les attentions de la part des enquêteurs. Ceux-ci étaient même prêts à interroger tous les propriétaires de ce sac très particulier (il s’agit d’un objet publicitaire largement distribué en entreprises sur lequel figure le logo de celles-ci, une marque soigneusement découpée) resté immergé au fond de l’eau «au moins neuf à dix jours». «Il était très abîmé», explique-t-on. On imagine l’état du nouveau-né qui ne portait pas de trace de violences . « Juste un corps de nourrisson. De sexe masculin, de type européen. Sans vêtement ni signe distinctif. Et sans passé, forcément ! » précisait Alice Géraud.
Dix-sept ans plus tard, on ignore toujours si l’enfant est mort-né ou s’il a vécu. L’autopsie n’a donné aucune certitude. Du côté de la maman, les enquêteurs ont cherché une femme ayant pu être enceinte ce printemps-là. Ils ont comparé les grossesses déclarées et les naissances enregistrées dans les trois départements. Mais elle a pu cacher sa maternité et/ou accoucher seule. Ils ont aussi recoupé l’affaire avec les précédents dossiers d’infanticides et d’abandon d’enfant sur leur juridiction.
La municipalité se substitue à la famille.
Début octobre 2003, le petit corps a effectivement été rendu à la commune de Coulon. Il a été inhumé le mercredi 15 octobre à 10h30 dans le cimetière communal à l’issue d’une cérémonie solennelle en présence de la municipalité, du curé, d’un pasteur, de représentants de la Gendarmerie et de l’Etat, accompagnés de quelques Coulonnais. Les dépenses (mise en bière, transport de corps, plaque, gerbe de fleurs…) ont été prises en charge par la collectivité locale.
Depuis ce jour, la petite tombe de « L’enfant de la Conche » est régulièrement entretenue par des anonymes.
Gilles PETIT
MARAIS POITEVIN : Coulon en confinement Covid-19, des photos inédites
Dans la Venise Verte, notamment à Coulon (Deux-Sèvres), la saison touristique débute habituellement aux fêtes de Pâques. Cette année, le confinement de la population française dû à la pandémie du Covid-19 a contraint les entreprises de batellerie à laisser leurs barques au garage. En effet, les bateliers n’étaient pas autorisés à reprendre leurs activités et, d’ailleurs, les potentiels touristes étaient invités à rester confinés en leur domicile.
Fait exceptionnel, à cette période de l’année, seules les barques des autochtones sont amarrées aux anneaux des rives de la Sèvre Niortaise. Elles aussi sont appelées à rester à quai.
Voici un florilège d’instantanés saisis un dimanche de Pâques le 12 avril 2020, entre 17 et 18 heures.
On regrette de ne pas pouvoir restituer les sons, les odeurs, l’atmosphère surnaturelle d’une situation surnaturelle et . . . ce silence sans cris de gens surexcités, sans les (trop forts) commentaires des guides bateliers qui poussent leurs lourdes barques pleines de touristes, sans véhicules automobiles qui vrombissent et/ou franchissent, au loin, ostensiblement les ponts et autres passages piétons surélevés. Même le vent s’est fait murmure cet après-midi là dans les arbres aux feuilles naissantes. Et ce soleil qui illumine Coulon uniquement pour les Coulonnais, pense-t-on. « Le bonheur », selon une habitante qui, d’ordinaire, voit passer sous sa fenêtre des dizaines, voire des centaines de bateaux par jour.
A Coulon, la Sèvre Niortaise, une autoroute de bateaux en pleine saison, sans barques, sans touristes, sans Maraîchins, et . . . sans commentaires (Photos Gilles PETIT) :
- COULON EN …
- … PLEINE SAISON ESTIVALE
NECROLOGIE : M. Claude Audis Président historique du Festival de peinture de Magné (79)
Un « doux rêveur » nous a quittés un dimanche avant l’aube, le 8 mars 2020, dans sa 75ème année. M. Claude Audis réalisait ses rêves et ceux des autres, quels que soient les cercles familial, professionnel ou associatif. Les mondes politique, sportif, artistique, caritatif . . . de Magné, du Niortais et des Deux-Sèvres rendent hommage à un homme entreprenant qui fuyait les. . . honneurs.
Pour le grand public, M. Claude Audis est inéluctablement associé au Festival International de Peinture de Magné. Une manifestation créée le 13 avril 1989 sous l’égide de l’association Magné Animation. Dans cette vidéo préparée spécialement par Capt’Action79 : https://youtu.be/hBIhzoHIA5c, ce co-fondateur conte la genèse d’un rêve fou né d’une rencontre. Ce film sonne également l’heure de sa « retraite associative » après 36 années de services.


A l’occasion du 8ème Festival de peinture Magné – Marais Poitevin, les 20 et 21 juillet 1996, le président Claude Audis déclarait : « Au moment où se profile sur l’horizon du prochain été la nouvelle cohorte des artistes qui vont entreprendre la route vers Magné, laissez-moi rêver de ce Festival. . . Je vois la toile peinte durant ces années avec le mauve de nos risques insensés, l’ocre de nos hésitations, le gris de nos erreurs de débutants et bordés du rouge de notre passion ! Je rêve d’une nouvelle fête orchestrée par l’équipe de Magné-Animation dont le dynamisme et le cœur à l’ouvrage feront encore merveille. Je rêve de tous ces artistes convergeant vers le Marais Poitevin, même d’au-delà de nos frontières. Débutants, peintres au talent confirmé, maîtres de leur art, tous viennent participer au même Festival. Je rêve de ces grands artistes, nos invités d’honneur qui présenteront leurs œuvres gracieusement devant un public toujours plus nombreux, passionné et ravi. Je rêve de tous nos partenaires : collectivités, entreprises, institutions, commerçants et artisans qui, par leur précieux soutien, témoignent d’un profond souci artistique. Et si ce rêve n’était autre que la prochaine édition du Festival de Peinture de Magné ! »


Lors de ses obsèques, son fils aîné a ainsi résumé la personnalité de son père (extraits) : « Dans tous les [cercles] où tu t’es impliqué, tu étais aussi bien un boute-en-train qu’une personne sérieuse à qui on peut donner, à qui on peut demander des conseils ou des services. Tu as eu une vie sociale extraordinaire avec, pour principaux [cercles] de vie, le Yachting-club niortais, le Rotary-club Niort Sèvres, la Confrérie des Mangeux de Lumas, le comité d’honneur des Chamois Niortais, etc. (. . . ) Tu passais tes journées à travailler près de 12 heures pour trouver du travail à tes employés ou plutôt à tes compagnons, comme tu aimais à dire, tellement tu t’occupais d’eux et de leur trouver du travail. Tu étais un patron gentil mais très exigeant. Monsieur Audis, c’est comme cela que te nommaient toutes les personnes qui ne te connaissaient pas au point de ne pas utiliser ton prénom. Ta personnalité charismatique imposait le respect, même si tu étais un grand gentil. Monsieur Audis, c’est comme ça aussi que les Magnésiens t’ont connu quand tu es devenu conseiller municipal, puis adjoint à la culture six ans plus tard. Tu as consacré beaucoup de temps au monde associatif et au bénévolat car, durant ton passage à la municipalité, tu as été dirigeant au club de foot de Magné, un des premiers acteurs du comité de jumelage de Magné qui unit toujours Magné à Weitnau [une ville allemande] et le père fondateur avec M. Jean Thébault du Festival de peinture. Le Festival qui sera au centre de ta vie pendant 30 ans, qui a une reconnaissance internationale, à l’exemple d’une réussite extraordinaire. Tu as réussi avec une bande de sept à huit personnes à l’origine. Des illuminés comme on aurait dit à l’époque. Une expérience unique qui marque une vie et qui te vaut la reconnaissance que tu as aujourd’hui. »
Né le 25 juin 1945, M. Audis se plaisait à dire que son entreprise avait son âge car son père aurait fondé sa société à Niort l’année de sa naissance. Un établissement que le fils Claude a repris le 12 juin 1972, presque en cadeau d’anniversaire. La société individuelle qui portait son nom « Monsieur Claude Audis » a été active pendant 34 ans, puis elle est devenue l’entreprise Audis Menuiserie. Plus tard, Claude a cédé son affaire à son fils cadet, un établissement spécialisé dans les travaux de menuiserie : fabrication et pose de menuiserie bois, cloison mobile, cloison sèche, faux plafond, escalier, parquet. Depuis le 3 avril 2018, la Société par Actions Simplifiée (SAS) a conservé le nom mais elle n’est plus gérée par la famille Audis.
Deux enfants et quatre petits-enfants sont nés de l’union de Claude avec Nicole. Et leur fils aîné de conclure : « Bien sûr, tu étais accompagné par ton âme sœur, maman, qui t’as suivi dans toutes tes aventures avec qui tu étais marié depuis 52 ans. Cela faisait en tout 58 ans que vous étiez ensemble. Vous avez eu une vie trépidante avec vos voyages et ensuite avec la venue du ou des bateaux. Bateaux que tu avais appelés successivement Nicole, Nicole 1, Nicole 2 et ce jusqu’au dernier Nicole 6. Vous aviez raison d’en profiter, vous avez travaillé dur toute votre vie pour cela. … »
Gilles PETIT
LA GARETTE : des arbres solidaires pour aider SOS Préma 79
Un quart d’heure ! En un quart d’heure, des bénévoles de cinq structures ont planté une haie de 100 mètres sur le site du centre équestre La Maison du Cheval à La-Garette (commune de Sansais – La-Garette en Deux-Sèvres), samedi 1er février 2020. Une opération solidaire précédée par la plantation de « l’arbre de la fraternité et de la paix » : un chêne vert.
A l’occasion des 20 ans de La Maison du Cheval, l’association sportive Maraisthon, qui milite depuis dix ans pour une action sociale et solidaire, avait lancé, lors de son édition 2019, une opération « 5 € pour SOS Préma = 1 arbre planté dans le Marais Poitevin« . Cette moisson a permis de collecter 925 €, à ce jour. En collaboration avec la commune de Sansais – La-Garette, les associations SOS Préma, We are et Laponie Trophy 2020, l’opération, également soutenue par Territoria Mutuelle, a réuni une trentaine de planteurs de toutes générations.

Avant de se mettre au travail, les participants se sont rassemblés devant « l’arbre de la fraternité et de la paix », un chêne vert déjà mis en place par Alain Bertrand, le paysagiste magnésien qui a préparé le terrain et fourni les plants d’arbustes. Le maire de la localité Rabah Laïchour informe que le chêne vert est « un arbre très résistant qui nous arrive du Sud. Selon les spécialistes, vu le réchauffement climatique, cette essence s’adapte facilement à notre climat. C’est sans doute l’arbre de demain dans notre région. »
Puisqu’il est question de climat, nous soulignerons que les nuages ont retenu la pluie le temps nécessaire à la plantation de cornouillers sanguins, charmes communs, érables champêtres, troènes bulgares et aubépines, soit une centaine de plants sur cent mètres linéaires, protégés par une bâche biodégradable et un filet anti-rongeurs. Une clôture viendra compléter ces protections contre l’éventuel appétit des chevaux.
- Photos Gilles PETIT
Faisant suite à l’initiative du Maraisthon, Territoria Mutuelle a décidé de prendre à sa charge le coût de cette plantation. « C’est une action qui a du sens », a précisé son président M. Robert Chiche, « c’est une valeur réelle de pouvoir aussi associer le personnel à cette manifestation. C’est la première fois. La Mutuelle a voulu le faire avec ses salariés. »

Au nom du Maraisthon, son nouveau président M. Jean-Yves Saint-Céran a félicité Ludo, un adhérent handicapé de We are qui a gravi le Mont-Blanc en septembre 2019, car « il a relevé un défi où tout le monde est lié au-delà des différences dans l’esprit du sport. » Il a ensuite remercié M. Chiche, « je crois que quand les entreprises sont au service du bien commun et du respect des différences, nous souhaitions marquer la participation active de Territoria Mutuelle. » Par ailleurs, on notera que la commune de Sansais – La-Garette accueillera le prochain Maraisthon, le samedi 20 juin 2020, sur le site du Châtelet à La-Garette. Cette épreuve nature, 1er éco-marathon en France qui quittera donc Coulon, se déroulera sous une autre forme en une seule journée. « Et on espère bien pouvoir planter plein d’arbres et de haies », ajoute le président.

Mme Céline Caquineau et M. Emmanuel Messager représentaient SOS Préma. Ce dernier a rappelé que « cette plantation va aider au réaménagement de la salle parents en néonatalogie du Centre hospitalier de Niort, actuellement en travaux. Tous les dons collectés amélioreront le quotidien des parents dont le bébé est hospitalisé. »
Cerise sur le gâteau, l’association SOS Préma a reçu un tweet de sa marraine Clarisse Agbégnénou, la vice-championne olympique de judo, championne du monde et d’Europe, meilleure athlète française 2018 et 2019, qui est née prématurément à sept mois. Elle a écrit : « Vous savez que vous pouvez toujours compter sur moi. Certes, je ne peux pas être là physiquement mais je vous envoie des cargos et des cargos de forces et d’ondes positives ! Mais surtout gardez bien à l’esprit qu’en chaque préma naît un champion ! »
Gilles PETIT
Festival international de peinture de MAGNE 79 : clôture du 31ème, place au 32ème, vidéo et images
Sous titré « La peinture Grandeur Nature », le 31ème Festival international de peinture de Magné (Deux-Sèvres) a refermé ses chevalets. La 32ème édition se déroulera les 18 et 19 juillet 2020.
235 artistes (sans compter les enfants) ont participé à la réussite du 30ème anniversaire de l’association organisatrice Magné Animation. Le jury a primé trente-trois « adultes » et huit « juniors », attribuant ainsi plus de 12.000 euros de prix.
Nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir en vidéo cette 31ème édition, ainsi que la proclamation du palmarès 2019, au lien YouTube suivant : https://youtu.be/lt9XouF-x3g
Prise de vue : Gilles Petit
Réalisation : Capt’Action79. juillet2019
Le palmarès du 31ème Festival international de peinture de Magné, des 20 et 21 juillet 2019 :
Grand Prix du Festival Ville de Magné : BARJOLLE Claire
Prix du Public – Prix Jean THEBAULT : MEMETEAU Christian
1er Prix Huile Prix ISOVER : PFLEGER Olivier
2ème Prix Huile -Prix PLACOPLATRE : PARDON Kim
1er Prix Techniques Mixtes -Prix Super U : POUILLAULT Nathalie
1er Prix Pastel Prix Carrefour : HERVE Louis
1er Prix Aquarelle – Prix Banque BFM : DAGNEAU Jean-Guy
1er Prix Dessin – Prix UNIVERS DES ARTS : JANDARD Tony
Toutes Catégories
Prix POUJOULAT : NGUYEN Kim-Chi
Prix THEBAULT : RODRIGUEZ Cathy
Prix restaurant LA BELLE ETOILE : VALLENET Annick
2ème Prix Pastel – Prix Embarcadère CARDINAUD : DAVID Nadia
2ème Prix Aquarelle – Prix GROUPAMA : DELAROCHE Dominique
Prix PARC NATUREL REGIONAL : FAURE-ROSSARD Christiane
Prix Spécial
Prix Conseil Départemental 79 : KIENER Christiane
2ème Prix Techniques Mixtes – Prix CREDIT MUTUEL : COURILLEAU Karen
Toutes Catégories
Prix AUDIS : BAURUEL Dominique
Prix Groupe Y NEXIA : CHÂTEAU Frédéric
Prix Ambulance de l’ANGELIQUE : LE DEROFF Michel
Prix GRAFIC ENCADREMENT : LE BORGNE
3ème Prix Huile – Prix MARAIS POITEVIN IMMOBILIER : FOURREAUX Michel
3ème Prix Pastel – Prix PIEJAC MAINGRET : RIBARDIERE Marie-Noelle
3ème Prix Techniques Mixtes – Prix ROUVREAU RECYCLAGE : BELAIR Yvan
Prix MUTUELLE DE POITIERS : ACHARD Joël
Prix AXA Assurances : PUMA QUISPE Sabino
Prix TERRASSON : DAUGA Jean-Jacques
Prix AMBASSADE DU VIN : MOREAU Jean-François
Prix GRAPHIC APPLICATION : FAGES Roger
Prix EUROVIA : RAUSA Robert-Victor
Prix TEDELEC : LE MOUEL Stéphane
Prix EVERGIE : BRAILLON Michel
Prix ACSOR : MARTIN-HAJPEK Vesnica
3ème Prix Aquarelle – Prix NEWLOC : PATETA Serge
1er Prix Junior – 15 ans DEVIGNES Pralines : FRELAND Alexis
2ème Prix Junior -15 ans : BELLOT Paul
3ème Prix Junior -15 ans : BOLOGE Amael
4ème Prix Junior -15ans : CHÂTEAU Matisse
1er Prix Junior -10 ans : BELLOT Luc
2ème Prix Junior -10 ans : ETIENNE Roxane
3ème Prix Junior -10 ans : LAGAS Lina
4ème Prix Junior -10 ans : CHÂTEAU Lily
Une ultime exposition des tableaux lauréats des prix 2019
Comme de coutume, le public a pu revoir, en octobre 2019, toutes les œuvres primées dans les locaux du Centre culturel du Four Pontet. Cette ultime exposition, ouverte pour la première fois sur deux weekends, s’est refermée par le « décrochage » des tableaux avec remise à leurs parrains respectifs présents.
Un nouveau président du jury en 2020
Le 2 décembre 2019, lors de l’assemblée générale de l’association organisatrice, le président de Magné Animation, M. André Prunier, a annoncé quelques nouveautés majeures pour la prochaine édition du Festival prévue les 18 et 19 juillet 2020. On notera le retrait de M. Jean-Marie Zacchi, l’emblématique président du jury des professionnels depuis 26 ans. L’artiste deux-sévrien Richard Gautier aura la lourde tâche de lui succéder. De plus, M. Gautier sera l’invité d’honneur 2020 en peinture. Il partagera l’aire d’exposition du rez-de-chaussée du Four Pontet avec le sculpteur YEVA, une artiste d’origine russe.
L’étage hébergera les œuvres d’artistes deux-sévriens, à savoir, Jean Deletre, peintre de Parthenay, et Daniel Doutre, peintre de Frontenay-Rohan-Rohan. En plus, le dessinateur Tony Jandard, lauréat de nombreux prix au Festival de Magné, exposera, en qualité d’invité d’honneur, ses œuvres dans les salons de la mairie de Magné. Ce sera l’occasion de « promouvoir le dessin » dit-on, une catégorie peu représentée au concours magnésien.
Gilles PETIT
- ← Précédent
- 1
- 2
- 3
- …
- 7
- Suivant →